QB Finest: l’histoire d’une collaboration icônique…

Hey, encore là ? Vous êtes en attente d’une petite histoire qui vous fera découvrir plus en détail et en profondeur un pan de l’histoire du rap ? Je vois… Oui, il y a bien de quoi vous apprendre encore deux ou trois choses. Même chez les artistes que l’on adore et qu’on a retourné dans tous les sens, on se rend bien vite compte qu’à chaque fois, il reste toujours quelque chose à découvrir, quelques éléments épars. Et pour ceux qui seraient déjà au courant de tout, alors ils seront très certainement les premiers à pouvoir attester du fait que nous abordons un sujet qui se doit d’être mis en avant dans ces lignes. Comme d’habitude, je m’en vais faire remémorer des souvenirs à certains, et accroître la culture rap d’autres. Si je vous dit QB Finest, ça vous dit quelque chose ? Non ? Eh bien dans ce cas laissez-moi donc vous en parler un peu.

Aux origines: Nas

Soyons clair et dans l’évidence: on ne peut parler de QB Finest sans aborder Nas. Probablement l’un des rappeurs les plus populaires qui soit, c’est le genre de nom que l’on va sortir en priorité lorsqu’il s’agit de parler de rap, de rap East Coast. Il faut dire qu’en commençant avec un album aussi culte et définitivement classique que “Illmatic”, on place la barre déjà très haut. D’avantage encore lorsque l’on confirme dans la foulée avec un second album: “It Was Written”.

image cover Illmatic de Nas
pochette de l’album Illmatic de Nas

image cover It was Written de Nas

N’en dites pas plus, si New-York a besoin d’un représentant, il le trouvera très certainement en la personne de Nasir Jones. D’autres se souviendront certainement de son beef avec Jay Z, autre monument du rap qui règne sur New-York. Who run the city ? Vous n’êtes probablement pas sans savoir  que représenter son quartier et/ou sa ville d’origine est un élément clé dans le rap. Et ce de tout temps et de tout lieu. Si la guerre entre les deux poids lourds s’est tenue sur plusieurs années, nous ne reviendront pas d’avantage en détail dans cet article. Cependant l’idée de représenter son bloc d’origines est là une idée à retenir, puisque c’est l’essence qui alimentera la flamme du QB Finest. Fier représentant de son quartier de Brooklyn, c’est en 2000 que Nas décidé de créer un collectif, qui a pour but de rassembler différents artiste de Queensbridge. Pour cela, il mettra à l’honneur son label nouvellement créé: Ill Will Records. Un nom en référence et hommage à Willie Graham, ami d’enfance et voisin de Nas qui lui a fait découvrir le rap et est abattu le 23 mai 1992. Le label est ainsi officiellement utilisé pour la première fois en 1999 à l’occasion de la sortie du quatrième album solo de Nas: “Nastradamus”. S’ensuivra la compilation qui nous intéresse présentement: “Nas And Ill Will Records Présents QB’s Finest”.

image cover album Nas And Ill Will Records Present QB's Finest
pochette de la compil’ Nas And Ill Will Records Present QB’s Finest

Represent Queensbridge

Cette compilation est tout simplement l’occasion de rassembler tout un tas d’artistes du quartier. L’occasion de retrouver des noms bien connus, tels que Havoc et Prodigy (Mobb Deep), Capone-N-Noreaga, Prodigy, Nature, Bravehearts… On notera également la présence sur l’album de Cormega, mettant de côté un beef de longue durée avec Nas. Un symbole fort, qui atteste de la volonté de QB Finest de réunifier tout le monde sous une même bannière.

image Nas & Cormega
Les rappeurs Nas & Cormega

Avec de tels artistes pour assurer la musique, on ne peut que s’attendre à une franche réussite n’est-ce pas ? Ca commence tout d’abord avec les titres qui sortent réellement du lot. Comment passer à côté de “Da Bridge 2001” qui convie Roxanne Shanté, MC Chan et Marley Marl ? Un son qui réunit ses têtes déjà bien connues puisqu’il se base ni plus ni moins sur l’original “The Bridge” de MC Shan et Marley Marl sorti en 1986. Cette suite restera surtout célèbre pour le couplet de Nas qui en profite pour tacler Jay Z et plus globalement tout son label Roc-A-Fella.

Cependant le vrai succès de l’album réside dans le banger des Bravehearts: “Oochie Wally”. Une chanson qui bénéficiera d’un remix en ajoutant Nas à venir poser sur l’instru.

Si l’on retient l’union QB Finest, c’est surtout pour l’association de talents qui a su fonctionner. Alors certes, s’il n’y avait pas eu Nas pour soutenir tout ceci, on peut émettre quelques doutes quant à la réussite du projet. Mais justement, c’est là aussi l’occasion de reconnaitre que Nasir sait s’illustrer également en bonne compagnie, et pas seulement en solo. D’ailleurs quelques temps plus tard il participera à deux morceaux avec un certain 50 Cent, qui lui permettront de se faire remarquer dans le milieu underground du rap jusqu’à atteindre le statut qu’on lui connait tous. De même, avec QB Finest, on a un véritable condensé de ce qui peut se faire de mieux en rap de la côte Est, ou du moins de ce quartier précis. En 2002, la formation continuera avec un second album: “The Saga Continues”.

image album the Saga Continues de Queensbridge Finest
pochette du second album “The Saga Continues” de Queensbridge Finest

Le pari de Nas de créer son propre label Ill Will Records est également réussi, entre son album solo précédent et celui-ci. Bien plus qu’une simple parenthèse dans sa carrière, QB Finest est avant tout le rayonnement du rap East Coast, et surtout d’un quartier, d’une ville, qui de tout temps fut véritablement iconique du rap game.

Rabeat
Rabeat

Dans la même rubrique

Recommandé pour toi