“Adios Bahamas” : l’apogée de Népal

Il y a 1 an jour pour jour sortait le aujourd’hui classique “Adios Bahamas” du défunt Népal. Malgré la mélancolie de sa disparition, le membre des “Gars Laxistes” nous offrait avant de partir un album moins sombre que la compilation “2016-2018”.
Si la comparaison était météorologique, “2016-2018” serait le brouillard et “Adios Bahamas” l’arc-en-ciel venant après la pluie.

Adios Bahamas : Une philosophie

Népal est heureux, il n’a plus besoin de voyager à l’autre bout du monde pour se sentir libre et il se plaît dans son 14 e arrondissement.
Le rappeur parisien place quelques références à ce sujet sur l’album “Adios Bahamas” avec par exemple le bruit de pluie au début du son “trajectoire”, signe qu’il est resté sur la capitale et non pas sous les tropiques ou encore la phrase “Au bord de la mer j’saurais même pas quoi y faire” à 1min12.

Tout au long de l’album, on découvre un Népal plus épuré mais qui n’oublie pas ses valeurs pour autant : “Est-ce que ma vie s’résume à générer du cash? Nan” (“En face” feat Nekfeu). D’ailleurs en parlant de ce feat, Népal nous montre qu’il peut se grandir artistiquement afin de rejoindre le Fennec avec des punchlines plus aiguisées que le sabre de Beatrix Kiddo.
C’est aussi une façon pour Népal de rendre la pareille à celui qui l’avait invité sur son
deuxième album solo “Cyborg” sur le morceau “Esquimaux“.

“Adios Bahamas” est également porté par les autres invités qui nous offrent des prestations très pertinentes.
Sheldon nous apporte son côté chill, Doums nous offre le plaisir d’avoir les deux membres de 2fingz réunis et 3010 nous permet d’apprécier sa technicité au niveau des placements.
Dimeh est aussi présent sur l’album bien que n’ayant pas de couplet, le rappeur suisse
donne de sa personne dans le refrain et dans les backs.
L’album se clôture sur une note positive, “Daruma” qui pourrait être interprétée comme la suite logique de “Babylone” sorti 2 ans plus tôt. Dans “Babylone” Népal dépeignait une société triste et terne tandis que “Daruma” s’ouvre avec la phrase “j’ai peint le ciel couleur lavande”; La couleur lavande désignant dans la religion hindou la chakra le plus haut, celui de la spiritualité.

Népal a donc passé un cap et cela se ressent sur l’entièreté du projet “Adios Bahamas”.
Musicalement l’album n’est pas en reste avec les collaborations de Diabi, Lrecasens,
Sheldon, Hugz Hefner, Zakko, Epektase, Jack Lean & Jerzey
ainsi que Nepal, présent sur la production de 8 des 12 morceaux.

Seul trois clips sont sortis :

  • l’épuré “Daruma“,
  • le planant “Là-Bas” réalisé au Liban
  • le chef d’œuvre cinématographique “Sundance” dans lequel Nekfeu joue le personnage principal. Un clip contemplatif, d’où son nom. Le “Sundance” est un festival annuel américain dans lequel la plupart des films sélectionnés n’ont pas vraiment d’histoire, les réalisateurs préférant se concentrer sur la beauté des images.

Quelques mois après la sortie “d’Adios Bahamas”, les proches de Népal sortaient 5 sons se voulant comme être les derniers de l’artiste.
Récemment, son entourage a annoncé le lancement du site 444nuits.com permettant à qui le souhaite d’écouter et de télécharger gratuitement la musique de Népal.
Jusqu’au bout, celui-ci se voulait comme anti-système.
Népal, plus qu’un rappeur…

Ecrit par Maxence Maudet

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