Retour vers le classique: “The Come Up” de AZ

CLASSIQUE RAP US

On poursuit la semaine avec le Retour vers le classique, toujours bien au rendez-vous pour votre plaisir. Fort de notre petit retour français de la veille avec “On Fait Les Choses” de la Première Classe, on reprend notre avion pour le tour du rap jusqu’à… Oui à force vous commencez à deviner… New-York ! Pour à nouveau retrouver les sonorités et saveurs du rap de la côte Est des Etats-Unis. Plus d’un artiste répond à l’appel si l’on commence à s’interroger sur les classiques de l’époque dans la zone, et nous avons déjà commencer à en voir plus d’un ! Rassurez-vous comme je le disais nous sommes loin d’avoir fait la boucle et il y a encore de nouveaux noms prêts à sortir. Et si je vous disais AZ par exemple ? Pourquoi ne pas se refaire “The Come Up” ?

Certains d’entre vous on sûrement pu découvrir AZ de par ses quelques collaborations avec Nas. En dehors de ça, son nom est peut-être d’avantage inconnu à la plupart d’entre vous car malgré ses réelles qualités, le MC reste plutôt méconnu du grand public. D’ailleurs, A ce propos, le site About.com le classe même parmi les “10 rappeurs les moins appréciés/plus sous-estimés de tous les temps”, désigné comme “sans doute le parolier le plus sous-estimé de tous les temps”.  Rien que ça. S’il a effectivement pu commencer ses débuts avec l’album “Illmatic” de Nas, AZ en profite pour sortir son premier album en 1995, mais à défaut de la plupart des artistes présentés dans cette rubrique, lui ne rencontre pas un immense succès. Publiant différents projets à la suite et mettant un temps de côté sa carrière solo pour se consacrer au travail de groupe avec Nas, Nature et Foxy Brown. Il revient néanmoins en 2002 avec l’album “Aziatic” puis poursuit avec “Final Call” et “A.W.O.L” en 2005 d’où est issu le classique d’aujourd’hui: “The Come Up”.

Un projet qui réussit à signer un petit succès puisqu’il se classe à la 17ème place du Top RnB/Hip-Hop Albums. Seul single de l’album, “The Come Up” permet néanmoins de le populariser en majorité. Produit par DJ Premier, on ne peut que s’attendre qu’à un son de qualité, qui ne renie pas son influence et héritage des années 90. Le titre lui-même faisant directement référence à l’EP des Bone Thugs N Harmony: “Creeping On Ah Come Up”. On retrouve d’ailleurs le titre dans le refrain. Ne célébrant pas la gangsta life, AZ entame le premier couplet en incitant à poser le gun justement (“You know the come up, stack, get right, put the gun up). Cependant, comme une vieille habitude, il reste méfiant des forces de l’ordre (“Pray blue and whites don’t run up”). Certainement influencé par son vécu en passant à la célébrité, le MC n’oublie pas de dénoncer le changement qui est induit chez son entourage (“‘Cause your name’s mumbled/The chicks notice jewels, it’s like hypnosis”).  Il aborde également l’habitude de dilapider facilement l’argent quant on a connu la pauvreté avant (“The cars come out, bottles at the bar run out”). Le succès n’est pas sans inconvénients évidemment, AZ insinue d’ailleurs les nombreuses difficultés que son statut de rappeur peut entraîner (“Then one little thing just leads to the next/And here come them hot boys to breathe down your neck”). Le deuxième couplet reprend l’idée au début du précédent en revenant sur la violence dans les quartiers new-yorkais (“Before “Beat Street” streets was heavily deep with the riders”). Afin d’imaginer l’ensemble, AZ compare les rues à une vaste jungle (“Just jungle surviving like a bunch of monkies”). Elargissant le vice et le mal à tout un ensemble, l’artiste termine même son verse en sous-entendant que plus rien n’est sain (“The lies of a church man, high off his first gram”). Cette sombre vision s’amplifie encore au troisième couplet (“Nothing left but jail, death or a record deal), AZ affichant clairement son découragement et soutenant qu’il n’y a pas d’échappatoire. Et afin de terminer sur une note tout aussi triste, AZ fait relation avec le monde du rap en citant les deux meurtres de Tupac et Biggie, faisant que le hip-hop n’est plus ce qu’il était depuis (“It’s still crazy how them cocksuckers hit up Big/‘Pac is gone, the state of hip-hop is wrong”). Sombre fin de morceau pour une description acérée de la réalité.

Au final si AZ reste encore aujourd’hui assez méconnu, il mérite cependant qu’on s’attarde d’avantage sur son travail, comme le prouve “The Come Up”. Classique de sa discographie, c’est un morceau à ne pas louper, rien que pour la plume très affutée de son auteur. Encore un classique !

 

image cover album AWOL de AZ

Rabeat
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