“Can I borrow a dollar” de Common : 29 ans plus tard, on en parle encore

En cette même date de l’année 1992, la légende du hip-hop de Chicago Common, connu sous le nom de “Common Sense”, sortait son premier album Can I Borrow A Dollar ?

En tant que l’un des premiers albums de hip-hop grand public de Chicago, cet opus album se distinguait de tous les précédents. Il présentait une approche peu orthodoxe du rap conscient, affichant très peu de liens avec la scène boom-bap florissante de New York.  Common a ainsi  réussi à forger un style unique et à se démarquer dans un océan de MCs afrocentriques et de causes, mettant ainsi Chi-Town sur la carte.

Un album fait de rage et d’unicité

C’est l’isolement et la précarité de Common qui ont permis à ce projet d’être aussi prolifique. Après avoir remporté le titre de “Unsigned Hype” décerné par le magazine The Source, Common s’est rapidement hissé au rang des nouveaux artistes. Son statut unique lui a permis de décrocher un contrat d’enregistrement et de faire connaître son flow et ses jeux de mots poétiques au grand public. La production du quadricéphale composée de No ID, Twilite Tone et The Beatnuts, était le levier  parfait pour que Common puisse montrer ses prouesses lyriques. Jamais l’instrumental n’a réussi à éclipser le flow de Common disait, créant ainsi un album complet. Avec l’absence de tout “grand nom”, cela prouve que cet album est le début d’une carrière brillante et illustre.

Un succès commercial mitigé

Sur le plan commercial et critique, le projet est resté lettre morte. Ne culminant qu’à la place du Billboard Top R&B/Hip Hop avec des ventes bien en dessous des standards de platine. Cet album a été sous-estimé jusqu’à ce que Common légitime officiellement sa place parmi les plus grands. 

Les singles de l’album, “Take it EZ“, “Breaker 1/9” et “Sound by the Pound” ont tous été classés dans le top 10 du hit-parade rap, mais ont eu très peu de succès. Cependant, cet album est rétrospectivement aimé, apprécié et reconnu comme un classique de la Golden Era. “Can I Borrow A Dollar ?” était un coup d’œil vers l’avenir. L’immense succès de Common en tant que nom marqué découle de sa capacité à aller à contre-courant sans froisser les gens. Il se démarque tout en s’intégrant, et vingt neuf ans plus tard, on en parle encore.

Sidoine
Sidoine
Journaliste et traducteur EN-FR, je suis passionné d'Internet, de technologies, de crypto-monnaies et de musique, le Rap tout particulièrement. Je suis tombé dans le chaudron de MC Solaar lorsqu'avec l'aide du druide Jimmy Jay, il préparait l'album Qui sème le vent récolte le tempo.

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