Le milieu des années 90 a été un véritable terreau pour les jeunes talents francophones d’alors, et des groupes actifs depuis la fin des années 80 y ont enfin trouvés la matière et l’écho nécessaires à leur percée … C’est le cas du posse Démocrates D qui débarquait en 95 avec son classique “Le Crime” issu de son deuxième album “La voix du peuple“… Zoom sur un track mythique, injustement boudé du grand public.
Amoureux du crime
Même si le groupe a compris en tout 9 membres au fil du temps, c’est Mikey Mosman qui tenait la barre avec maestria sur cette piste, génialement accompagné à la prod par Jimmy Jay …
Ce morceau est glaçant d’effroi s’il est pris au premier degré, et reste inquiétant même une fois faite la part des choses. Le contraste est saisissant entre un beat fluet et un texte psychopathique dans lequel le personnage confie son goût pour l’homicide, qu’il décrit d’avantage comme un travail d’artiste que comme une quelconque pulsion brutale.
“Je suis ni le bon, ni la brute ni le truand
Moi je suis dingue et je flingue simplement”-Mikey Mosman-
On y note de nombreuses références de divers ordres, il cite notamment “Orange mécanique” le chef d’œuvre de Kubrick, ou encore des criminels notoires comme Landru ou Jack l’Éventreur qui relève tout aussi bien de l’esprit de profanation qu’il dépeint.
“L’image de la frayeur, c’est l’visage de la terreur
L’air provocateur, à la Jack l’éventreur
Style Landru l’baratineur”-Mikey Mosman-
On ne doute pas que des morceaux comme celui ci aient par la suite inspirés directement d’autres délires meurtriers chez les rappeurs notamment chez Don Choa de la FF qui sortait quelques années plus tard son “Docteur Hannibal” … Un track précurseur du genre en France donc, que nous ne manquons pas de saluer.
On vous laisse le redécouvrir sans plus tarder … Bonne écoute !