Aujourd’hui nous allons retourner dans les entrailles du rap français, puisque nous allons évoquer un classique tout droit venu du fond d’la tess, avec la rage dans les tripes et de la gamberge à revendre.
Et c’est ça la Rumeur, des têtes pensantes qui refusent de se cantonner aux rôles prévus pour eux, préférant ramener un rap cru et profondément revendicatif que d’être des vendeurs de rêve, des plumes lucides, corrosives qui ont notamment valu au groupe un procès avec un ex-Président de la République Française ( rien que ça).
Le track que nous vous proposons aujourd’hui n’est pourtant pas si vieux, puisqu’il apparait sur l’album “Du Cœur à l’Outrage” sorti en 2007, nous n’avons pourtant aucune retenue à l’élever au rang des classiques du rap français, que ce soit pas la force de ses lyrics, son refrain mythique ou par l’énergie présente dans ce morceau, le tout resté intact près de onze ans plus tard.
Qui veut nous foutre dehors ?
La Rumeur
c’est le rap qui pointe le poing sur les dysfonctionnements du système, c’est le goût de la sédition et “la rage du bitume” ( une spéciale pour Fréko) que les anciens ont bien connu dans les raps balancés dans les 90’s, des raps qui s’inscrivaient dans une démarche socio-politique, et qui avaient pour thème la lutte des classes, la fracture entre les ghettos et le reste du pays “quand l’quartier fait même peur à la peste”.
Le morceau c’est aussi celui des émeutiers de 2005, qui ont perdus des frères dans des circonstances bien souvent policières, comme ils le soulignent “si on se jette dehors avec le diable au corps c’est qu’on r’fuse de vivre sans honorer nos morts”.
Aux antipodes du capitalisme et de l’image bling-bling que traîne le rap depuis plus de 30 ans le groupe est encore une fois clairvoyant sur ce qu’on attend d’eux en tant que “rats de laboratoire qui vont bouffer du rab” car après tout “qu’attendons nous du système … à part ses euros … de loin la pire des gueu-dro”.
Une track qui résonne encore comme une grande claque à la joue de l’État plus d’une dizaine d’années après, irrévérencieux à juste titre, on adore … Bonne écoute !