En 2008 Mathias Crochon alias Rockin’ Squat se retrouvait sur le plateau du Grand Journal de Michel Denisot pour interpréter COMME CONVENU son titre “Enfant de la balle” extrait de son dernier album.
Par la force des choses il se trouvait que son frère Vincent Cassel était également sur le plateau pour défendre son nouveau film, le mémorable “Mesrine“. Le présentateur annonce donc la prestation de l’ancien membre d’Assassin et voilà que tous se tournent vers la scène …
Un hold-up exceptionnel
Le principe de la télévision est clair et connu de longue date, tout y est contrôlé pour satisfaire le téléspectateur type et gonfler l’audimat tant que possible. C’est bel et bien une affaire d’ordre et de chiffres qui se joue derrière la petite lucarne accaparant une grande partie des soirées des Français.
En quoi est ce un hold-up que la prestation de Squat alors ? Ceux qui se souviennent de son passage connaissent déjà la réponse, mais pour les autres nous allons revenir sur l’aspect couillu que nous honorons aujourd’hui.
Il n’a jamais interprété “Enfant de la balle“, trop heureux d’être sur le devant de la scène il a fait ce que tout artiste engagé se devait de faire; sortir son track le plus percutant et le jouer devant un parterre de suppôts du grand public paralysés, et un Vincent Cassel plié en deux et apparaissant plutôt fier du tour de force de son frangin.
C’est donc avec “France à Fric” qu’il débarque ce soir là, ce qui lui vaudra un bannissement pur et simple des chaines de télévision par la suite, il reviendra d’ailleurs sur le sujet plus tard en interview :
“Mon passage au Grand Journal m’a valu une interdiction de télévision sur les chaines hertziennes pour au moins 10 ans. Taratata qui était prévu la semaine d’après a été directement annulé, suite à mon passage à Canal+. Ce que j’ai fait au Grand Journal ne pourra pas se reproduire aussi facilement sur une chaîne hertzienne en live avant un bon bout de temps”
-Rockin’ Squat-
S’il s’est assis sur son avenir télévisuel en dix minutes, nous respectons son choix parce que nous le comprenons totalement, il se serait trahi s’il ne l’avait pas fait il est donc allé au bout quitte à sacrifier ses futures promos etc … Ce passage peut aussi être pris comme un majeur levé aux autres artistes soit disant engagés qui n’auraient jamais osé compromettre leur carrière pour défendre leurs convictions, préférant faire l’unanimité que de perdre le soutien corporatiste avec des actions jugées trop engagées …
On préfère les silex aux polis nous, donc on dit chapeau l’artiste.