Jerry West fête ses 78 ans, aujourd’hui. Retour sur une carrière de légende.

CHRONIQUE NBA

 

Jerry West, le légendaire et mythique arrière des Lakers de Los Angeles de 1960 à 1974, fête ses 78 ans, ce samedi 28 mai 2016. A l’occasion de cet anniversaire, Hip Hop Corner a souhaité revenir sur sa carrière et sur les moments forts d’un joueur qui, morphologiquement parlant, n’était peut-être pas fait pour le basket mais qui, à force de conviction et de détermination et devenu le joueur qui a fait la gloire des Lakers durant 14 saisons

 

Jerry West, de son vrai nom Jerry Alan West, naquit un 28 mai 1938 dans une famille pauvre de Cheylan en Virginie-Occidentale. Cinquième enfant sur les six de sa génération, il est reconnu à l’école comme dans le cadre familial comme un garçon introverti et timide. Dès le début, sa carrière future en NBA se voit handicapée par un obstacle de taille, le gabaris du jeune Jerry. Encore très petit et frêle à l’adolescence, il doit même subir des injections de vitamines régulièrement et éviter les sports trop physiques afin de se préserver d’une blessure grave. Mais l’appel du basket fut déjà trop fort à cette époque-là et Jerry West multiplie les engueulades de sa mère pour être rentré trop tard pour le dîner chez lui, étant trop occupé à passait des journées entières devant un panier de basket à multiplier les shoots.

C’est ainsi qu’à son entrée au Lycée, West rejoint l’équipe de basket d’une école secondaire, celle de East Bank, en Virginie-Occidentale de 1952 à 1956. Mais les problèmes de taille naturels du jeune lycéen le rattrape et sa première année est surtout marquées par de nombreux matchs sur le banc, son entraineur soulignant l’importance de la défense, des leçons qui, si elle ne profitait pas directement au temps de jeu de Jerry West, celui écoutait avec attention et appréciait. Mais au cours de l’été 1953, la carrière lycéenne de West va connaître un tournant, celui-ci grandit de 5 pieds soit de 15 centimètres, au moins. Ainsi, à son retour en deuxième année de Lycée, West mesure 1,83 mètres, une taille bien plus convenable et satisfaisante pour un joueur de basket. De par ce gabaris en net progrès et en constante évolution, son entraineur se décide enfin à titulariser l’ adolescent. Et les résultats sont pour le moins probants. Il est nommé All-State de 1953 à 1956 et va même à décrocher une place dans le très fermé All-American en 1956, sa dernière année de Lycée. Il devient le meilleur marqueur de l’histoire de son école secondaire avec plus de 900 points inscrits sur une saison, soit 32.2 points de moyenne par match. C’est durant ses années-là que West découvre son shoot favori, aujourd’hui mythique : le saut de tir.

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Jerry West sous le maillot des Mountaineers de West Virginia

Avec de telles statistiques, à sa remise de diplôme, de nombreuses universités se sont montrés candidates pour accueillir le jeune homme, 60 au total ! Jerry choisira, finalement, la West Virginia University, située à Morgantown et son équipe des Mountaineers. Lors de sa première, West n’est encore qu’une recrue mais déjà ses statistiques personnelles révèlent un joueur très prometteur avec 17.2 points de moyenne et 11.1 rebonds. Il valide ainsi une saison parfaite avec son équipe, vainqueur de 17 de ses … 17 matchs. Sa deuxième saison n’est pas moins réussi puisque les Mountaineers font une nouvelle excellente saison (26-2). Cette année-là, Jerry West est élu dans l’équipe-type de la conférence Sud. Il scrute même la troisième équipe type All-American.

Durant sa troisième année, Jerry prend une dimension encore supérieure avec 26.6 points et 12.3 rebonds par match de moyenne confirmant une progression constante validée par des statistiques en haussent chaque saison. Durant cette saison particulièrement riche pour lui et son université, celui-ci mène les siens jusqu’au Final Four du tournoi NCAA où, personnellement, il égalera le record de points dans le tournoi (160) soit 32.2 points par match. Malgré une défaite 71-70 en finale du Final Four (28 points lors de ce match, tout de même pour West), Jerry West est élu joueur de l’année des finales NCAA, MVP du tournoi NCAA du Sud et élu dans le All-American une seconde fois après ses années lycées. Vient enfin sa dernière année universitaire où les statistiques de West continuent leur progression infernale (29.3 points, 16.6 rebonds par match). Ainsi, Jerry West réalise une saison à 30 double-double et est donc logiquement réélu au All-American et MVP de la conférence du Sud.

C’est ainsi, que Jerry West est présenté à la Draft NBA de 1960 où il est choisi en deuxième choix au total par les Lakers de Minneapolis, peu de temps avant leur déménagement à Los Angeles et au Staples Center. A son arrivée, Jerry est réservé, comme souvent, et se mue en solitaire. Il est moqué dans le vestiaire par son accent et sa haute voie qu’ils lui vaudront un surnom de “Tweety Bird” (le personnage anglais de Titi dans Titi et Grosminet). Mais sa détermination va alors reprendre le dessus et celui-ci va impressionner par sa détente verticale en défense et par son éthique de travail. Avec de belles moyennes de points pour un rookie (17.8 points, 7.7 rebonds et 4.2 passes), il est sélectionné pour son premier All-Star Game et il conduit les siens en Playoffs NBA où ceux-ci seront battus au match 7 (105-103 ap) par les Hawks de Saint Louis après, pourtant, avoir éliminés les Pistons de Detroit en 5 matchs au premier tour.

Si, Jerry West n’était lors de sa première saison NBA qu’un choix de remplaçant par son coach, il devient titulaire indiscutable après que l’arrière titulaire des Lakers, Baylor, soit demandé en réserve de l’armée américaine et ne puisse que faire des apparition limitées sur les parquets. Avec 30.8 points, 7.9 rebonds, 5.4 passes par match, il prend définitivement les rennes des Lakers de Los Angeles. Son équipe se qualifie pour les Playoffs où elle s’impose par exemption au premier tour puis en sweepant les Detroit de Pistons pour retrouver les Celtics de Boston en finale NBA 1962. Cette finale marquera le début d’une des plus grande rivalité de l’histoire de la NBA. Les deux équipes ont recours à un match 7, cette année-là, pour se départager. Ce sont les Celtics qui s’imposent finalement dans ce match décisif au terme d’une fin de rencontre complètement folle, qui fera la légende cette rivalité. Il s’agit de la première finale NBA perdue par Jerry West et malheureusement pas la dernière.

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Jerry West avec son numéro 44 aux Lakers, aujourd’hui retiré par Los Angeles.

Les deux années suivantes, les Lakers voient le retour de Baylor à plein temps et le temps de jeu de Jerry West baisse un petit peu mais pas ses statistiques. Malgré tout, les Lakers ont de nouveau battu en finale par leurs éternels rivaux, les Celtics, (4-2) malgré 42 points et 33 points de Jerry West au match 3 et 6. L’année qui suit, Los Angeles lutte pour se qualifier pour les Playoffs NBA. Malgré une qualification arrachée dans les derniers matchs, il n’iront pas loin, rapidement éliminé par les Hawks en 5 rencontres. La saison 1964-1965, sent comme un air de déjà vu pour les Lakers qui seront de nouveau battus en finale NBA par Boston, cette fois-ci en 5 matchs malgré de nombreux matchs au-dessus de 40 points de Jerry West, dont un match 3 à 49 unités. L’arrière des Lakers terminera les Playoffs avec 40.6 points de moyenne. Unique.

L’année suivante, les deux franchises ennemies se retrouvent une nouvelle fois, comme d’habitude au bout de la saison. Cette fois-ci la finale se jouera en 7 matchs et la résistance des Lakers est bien meilleur que 365 jours auparavant. Néanmoins, le résultat sera le même, avec une victoire des Celtics lors de l’ultime match (95-93). L’année 1967-1968 est une année plus compliquée pour Los Angeles et Jerry West, l’arrière marque 28 points de moyenne en saison régulière mais descend à 26.3 au cours du premier tour des Playoffs que les Lakers perdent, sweepés par San Francisco. En 1968, malgré une bonne saison de Lakers et de bons Playoffs, ce sont, une énième fois, les Celtics qui mettent fin aux espoirs de titre de la franchise californienne en 6 rencontres.

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Jerry West face à Bill Russell lors de la finale NBA 1969 entre Los Angeles et Boston.

La saison 1968-1969, voit alors l’arrivée de l’ancien joueur de Sixers de Philadelphie, et quadruple MVP NBA lors des 10 dernières saisons : Wilt Chamberlain. Mais rien à faire, malgré une nouvelle saison écrasante à l’Ouest de Los Angeles, les compères Jerry West s’inclinent une nouvelle fois en finale NBA contre les Celtics de Boston, on en vient à parler d’un destin tragique sur la côte californienne. Pourtant, les Lakers ont mené 2-0 dans cette finale mais l’usure et la sur-utilisation de l’arrière aux 78 ans aujourd’hui l’ont conduit à une blessure lors du match 5. Sans leur joueur vedette face à Bill Russell et Sam Jones, les Lakers perdent le match 7 pour deux points (108-106). Jerry West devient alors le héros malheureux de cette finale NBA de légende. En 1970, Jerry West ne peut pas défendre les chances de Los Angeles en finale NBA comme il l’aurait voulu. La faute à une entorse de la main gauche dans le match 3. Les Lakers s’inclinent une nouvelle fois en finale et, pour une fois, ce n’est pas contre les Celtics mais contre les Knicks de New York, mais toujours au match 7.

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Jerry West et Wilt Chamberlain sous le même maillot des Lakers.

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Mais que Jerry West et les Lakers se rassurent ils remporteront enfin une finale NBA, celle de 1972 face aux Knicks de New York pour leur revanche. Malgré de petits matchs de leur arrière à l’image de son match 3 (23 points), les Lakers n’ont pas tremblé pour lui offrir la plus belle des récompenses à ses yeux, le titre NBA. Son seul et unique malgré 8 finales au total. Jerry West, alors âgé de 36 ans, profite d’une période d’accalmie du côté de la franchise californienne en 1974 pour annoncer son départ à la retraite après une dernière année époustouflante pour lui avec 20.3 points, 3.7 rebonds et 6.6 passes par match. Il sera ensuite introduit au Naismith Memorial Hall Of Fame en 1980 et son maillot de numéro 44 est retiré par les Lakers.

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Le joueur de basket sur le logo de la NBA n’est autre que … Jerry West !

Il sera aussi de passage sur le banc des Lakers pendant trois saisons (1976 à 1979) où il vivra une finale de conférence Ouest en 1977 perdue face aux Trail Blazers de Portland. On lui devra aussi, par la suite, le transfert le plus rentable de l’histoire en échangeant Vlade Divac aux Charlotte Hornets contre Kobe Bryant, alors anonyme 13e choix de la Draft en 1996.

Récemment, Jerry Buss, le propriétaire des Lakers a annoncé vouloir érigé une statue de Jerry West a côté de celle de Magic Johnson devant le Staples Center de Los Angeles. Rien, à l’heure d’aujourd’hui ne certifie que ce projet verra un jour le jour en Californie mais cela n’enlèvera rien à la carrière et à la légende Jerry West. Et puis, cela ne serait pas un beau cadeau d’anniversaire pour les n°44 des Lakers ?

 

 

 

Le Pti
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