L’époque Run TMC des Warriors : Quand le spectacle était roi

CHRONIQUE NBA

Une aventure intense et éphémère, comme beaucoup d’histoire d’amour. De 1989 à 1990 les Golden State Warriors nous ont fait vivre deux saisons de rêve, avec un jeu ultra spectaculaire porté par le Run TMC : Tim Hardaway, Mitch Richmond et Chris mullin. Mais plus que des individualités fortes, ce trio marque une période de jeu total où le spectacle prime sur les résultats. Et l’émotion sur les stats. Retour sur les prédécesseurs de la machine Warriors actuelle.

Les prémices du Run TMC

Chris Mullin arrive en 1985 aux Warriors. C’est le monsieur tout le monde qui réussi à faire son trou en NBA, avec son physique presque passe partout (2,01m tout de même). Gâchette énorme, joueur complet et intelligent, il encadre parfaitement ses 2 jeunes compères à leur arrivée. Mitch Richmond débarque dans la grande ligue en 1988 et devient directement un très bon joueur (22pts de moyenne dans sa première saison), arrière puissant et slasher hors pair. Tim Hardaway est drafté en 1989 et arrive en tant que petit dernier en 1989. Le meneur de poche est connu comme un des meilleurs dribbleurs de tous les temps, avec son célèbre « Killer Crossover ». C’est donc à l’arrivée de ce dernier que l’épopée Run TMC commence, en référence bien sûr au célèbre groupe de rap Run DMC. Mullin se fait une joie immense d’ accueillir ces 2 nouveaux compères et un feeling particulier se crée rapidement. « Voir ces deux gamins pleins d’énergies arriver, c’était ce qu’il me fallait. Ils étaient si fort qu’il rendaient les choses faciles pour moi », se souvient Chris. L’histoire est en marche.

https://www.youtube.com/watch?v=9jOrUgr4Sss

 

Une histoire qui aurait été impossible sans un coach : Don Nelson. Arrivé sur la baie en 1988, il est un précurseur en matière tactique en NBA, prônant le jeu rapide à outrance, Un entraîneur déjà expérimenté et un jeune trio complémentaire, de quoi espérer écrire une belle page de l’histoire des Warriors.

NBA League Pass

Attaquer, courir et se faire plaisir

Richmond nous parle de la philosophie de Nelson : « On avait un coach inventif qui n’avait pas peur de casser les codes ». Les consignes : attaquer, courir, se faire plaisir. Courir, encore et encore. Une façon de jouer que chaque basketteur, quelque soit le niveau, idéalise. Don Nelson l’a réalisé. Dans les faits, les Warriors proposaient un style de jeu ultra versatile. Hardaway s’exprime à ce sujet : « Les grands jouaient à l’extérieur, les petits à l’intérieur. Partout dans la ligue, ils ne savaient pas comment jouer face à nous, quel tactique utiliser. Les autres équipes étaient stupéfaites ». Une manière de jouer non pas créer d’un coup de baguette magique mais travaillée à l’entraînement, comme le montre cette anecdote assez énorme : Les 20 dernières minutes de chaque entrainement, Nelson faisait jouer les intérieurs en meneur de jeu et vice-versa. Les big men devaient prendre un pick and roll posé par les petits, et travailler sur ces situations.

“C’est la période la plus fun de ma vie en terme de basketball” Chris Mullin

L’entraîneur, depuis entré au hall oh fame en 2012, fait de la petite taille de son effectif une force, et du plaisir de courir une philosophie. Un style auquel son trio de stars adhère parfaitement. Ce mode de jeu assumé les voit finir deuxième meilleur attaque de la ligue, scorant 116 points par match (et avant-dernière défense), dont 72,5 pour son seul trio ! Un parcours qui les emmène en playoffs, éliminant le San Antonio de David Robinson, avant d’échouer en demi-finale de conférence face à l’ogre Los Angeles Lakers.

Fin d’un cycle et héritage

Sans qu’on ait le temps de se remettre émotionnellement de cette formidable saison, L’histoire des Run TMC se termine prématurément. Don Nelson choisi d’échanger Mitch Richmond à Sacramento contre Billy Owens et un 3ème choix de draft en 1991. Une décision poussée par l’émergence du lituanien Sarunas Marciulionis, jouant au même poste que Richmond. Il avouera plus tard que « C’est le pire échange que j’ai fait dans toute ma carrière. Mitch était une star. C’est mon plus grand regret » En effet le Don nous a surement privé d’encore quelques années de show time à la sauce Run TMC, mais les souvenirs d’une saison mythique restent à jamais. Une époque qui a ouvert la porte aux Suns de Mike D’Antoni… et aux Warriors version Steve Kerr, avec qui la comparaison a longtemps été faite avant que la bande à Curry ne crée sa propre identité dévastatrice.

 

Sim
Sim

Dans la même rubrique

Recommandé pour toi