CLASSIQUE RAP US
Le Retour vers le classique du week-end est arrivé ! Pour votre plus grand plaisir, on ne vous laisse pas sans bons sons pour rythmer votre week-end ! Les amoureux des années 90, génération dite “Age d’Or” pour le rap nous réserve son lot de classique que je me fais un plaisir de vous faire partager au travers de cette rubrique ! Aujourd’hui, on poursuit notre redécouverte du rap West Coast, forcément majoritairement californien, avec le groupe Luniz et leur tube “I Got 5 On It”.
Originaire d’Oakland (Californie), le groupe se forme en 1993, alors que les deux rappeurs le composant (Yukmouth et Numskull) se rencontrent au lycée. Le 31 mai 1995, ils donnent le jour à leur tout premier album “Operation Stackola”. Parmi la tracklist, on retiendra “I Got 5 On It” qui justifie à elle seule d’une nomination pour un Grammy. il faut dire que le morceau s’est tout de même vendu à plus d’un million d’exemplaires rien qu’aux Etats-Unis ! Au delà de sa popularité, le titre est même devenu une expression argotique aux USA. En effet, on peut se demander ce que signifie “I got 5 on it” ? Tout simplement, la marijuana se vendant par sachet de 10$, en le partageant on en prend que pour 5 (“I got 5 on it”). Simple non ? Plus généralement, la phrase fini par signifier que l’on contrôle la situation. Il faut bien avouer que dès l’intro du morceau, on ne pouvait que se douter du thème (“See I’m ridin’ higher and higher”). D’ailleurs, on se rend vite compte que les paroles tournent principalement, exclusivement même, autour du joint et de sa consommation. Eh oui, on pourrait reprocher à Wiz Khalifa de nos jours de par trop faire l’apologie de la weed, mais au final il ne serait pas si condamnable que ça si l’on en juge par les origines de ce thème dans le rap. D’ailleurs, Yukmouth au début du premier couplet fait référence à Cypress Hill (“But I’m the type that like to light another joint, like Cypress Hill”) qui n’est pas non plus étranger à ça. Quoiqu’il en soit, même avec un thème que l’on pourrait sévèrement juger de pauvre, Luniz a su en faire une track d’exception ! Composé de samples tirés de “Why You Treat Me So Bad” de Club Nouveau, “Jungle Boogie” de Kool And The Gang et “Top Billin’” d’Audio Two, le son brumeux et entrainant qui en ressort suffit à monter à la tête pour marquer les esprit. Un peu comme le nuage de la fumette en soi…
Aussi les références sont nombreuses avec son lot d’argot américain (“It’s on, wrap my lips around a 40”) une 40 désignant une bière ou encore “And when it comes to getting another stogie” que l’on peut traduire par l’expression “tirer une latte”. La force du texte se trouve peut-être tout simplement là d’ailleurs: peu à dire, un unique sujet sur lequel on finit par se répéter (“Rollin joints like a cigarrette” dans le premier couplet faisant finalement écho à “Next time I roll it in a hampa” au second). On note aussi cette idée de partage à laquelle renvoie le titre qui ne semble guère au goût des artistes (“No, me ain’t my homie to begin with, It’s too many heads to be poppin’ at my friend hit it”). A moins que ce ne soit contre payement (“Unless you pull out the phat, crispy”) comme l’affirme encore plus ouvertement Numskull (“Cos I’ll be damned if you get high off me for free”).
Au final c’est un sacré tour de force que Luniz a réussi avec “I Got 5 On It” ! Un sujet simple, classique, épuré, et pourtant les deux MC’s réussissent à en faire leur classique, et de loin plus grosse réussite de leur carrière avant leur séparation en 2002. Comme quoi avec de la maitrise et du talent, on peut faire de grands sons avec bien peu ! Un classique qui nous fait encore parler d’eux aujourd’hui, alors n’hésitez pas à vous écouter “I Got 5 On It” la prochaine fois que vous vous en roulez un !
