Retour vers le classique: “Un Dernier Jour Sur Terre” de La Cliqua

CLASSIQUE RAP FRANCAIS

On termine la semaine avec notre Retour vers le classique qui se focalise à nouveau sur notre game français ! Comme d’habitude, on remonte de quelques années (bon d’accord beaucoup) pour vous faire (ré)écouter ces bons vieux classiques qui aujourd’hui encore laisse quelques traces de leur qualité. On poursuit nos (re)découvertes avec “Un Dernier Jour Sur Terre” de La Cliqua.

Groupe mythique de l’histoire du rap français, La Cliqua a su marquer son histoire ! Il faut dire que la formation a su regrouper bon nombre d’artistes ! A la base consortium de graffeurs, l’esprit hip-hop regroupant l’ensemble des personnes a fait naitre d’avantages de rappeurs. On notera d’ailleurs le bref passage de Booba (mais en tant que danseur) avant de rejoindre Beat de Boul. Pour l’heure, nous nous focalisons sur une période précise de l’histoire du groupe, qui précède sa fin. En 1998, après les départs de Egosyst et Kohndo sort le premier album éponyme de la formation. Produit par Jelahee, Ace, Noï et Chimist, il atteindra la 28ème place des classements français. Un très bon succès qui témoigne du fort retour publique dont bénéficie La Cliqua. Pourtant, tous se sépareront peu après (en 1999) pour se consacrer à leurs carrières solos. La Cliqua sera alors officiellement dissoute.

“Un Dernier Jour Sur Terre” se pose en ce sens dans l’idée de cette fin que j’évoque juste au-dessus. Conclusion de l’album, ce morceau se base sur un sample du thème musical du film “Candyman”. Un beat lancinant qui soutient des couplets fatalistes marqués par la prise de conscience. Un morceau qui fait assurément son effet, et ce dès les premiers instants avec cette idée d’une redondance jusqu’à ne plus en pouvoir (“Les mêmes jours qui passent, les mêmes billets qui filtrent dans mes mains/Les mêmes regards, les mêmes sensations fin de siècle oblige”). Un face à face avec une réalité dure et cruelle, qui se veut sans éclaircie ni espoir (“Le self-contrôle, des fraudes,des match on connait rien de drôle, juste le même rire”). La généralité du propos s’étend au monde entier, avec la vision des multiples conflits existants (“On a fait du globe une poudrière, une bombe atomique haut de gamme” ou bien des puissants qui dominent (“une banque pour diplomate où/De nombreuses cliques se livrent batailles au nom du fric”). Avec toujours en fond cette vision divine, et ses rappels aux Enfers (“Sous les flammes de l’Enfer, les qui se cherchent apprennent la bouliane”)  ou au Diable (“L’homme signe un pacte avec le diable, je le savais”). ne se contentant pas de simplement d’énoncer, bien qu’il exploite plus d’une fois l’énumération, le rappeur s’inclue même dans tout ceci: “J’ai rien voulu savoir, j’ai contribué à son histoire/J’ai foutu le boxon maintenant je chiale pour mes enfants, mes garçons”.

Le second couplet est également l’occasion de s’adonner à une certaine qualité lyricale en jouant sur les syllabes et les sons (“Y’a rien de neuf, frimer, flamber, bluffer, épater les reufs, déjà pourrit dans l’œuf/Y’a plus qu’à foncer, tête baissée, pousser à fond c’est
Facile à dire difficile à faire mais tout ça on le sait”) tout en poursuivant cette idée de gravité dans tout le vice dont l’humanité peut témoigner (“Torture,inceste; pédophilie, adultère, antisémite pour l’être humain plus de limites”). En toute fin de texte, comme pour symboliser la boucle de tout ce qui est mentionné, on retrouve cette idée du désespoir et qu’il est trop tard: “Trop tard pour reculer ou regretter, se lamenter, pleurer/J’emporte avec moi mon passé et tout le mal que j’ai fait”. Comme une morale fataliste qui fait encore longtemps écho après la fin du son. Mais c’est juste un dernier jour sur Terre

https://www.youtube.com/watch?v=lQF2px-2Cy4

 

Rabeat
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