Le Rappeur DaBaby et les LGBTQ : Chronique d’une rupture

Lors de sa prestation au festival de musique Rolling Loud à Miami fin juillet, DaBaby, dont le vrai nom est Jonathan Kirk, a invité des  fans à brandir les lumières de leurs téléphones portables “S’ils ne sont pas porteurs du VIH/SIDA ou l’une de ces maladies sexuellement transmissibles mortelles, qui tuent en deux ou trois semaines“. Au cours de la même soirée, il invitait son public masculin à lui manifester sa présence, s’il n’avait pas pratiqué de sexe oral. Une série de propos qui ont provoqué un retentissant tollé au sein de la communauté LGBTQ.

DaShawn Usher, directeur associé des communautés LGBT, a indiqué que les propos de DaBaby étaient “inexacte, blessante et nuisible à la communauté LGBTQ et au quelque 1,2 million d’Américains vivant avec le VIH“. Il a ajouté qu’il est “essentiel que DaBaby et ses fans sachent que les personnes vivant avec le VIH aujourd’hui, lorsqu’elles suivent un traitement efficace, mènent une vie longue et saine“. 

Des conséquences qui ne se sont pas fait attendre…

Aussitôt lâchés, les propos de DaBaby se sont répandus sur les médias sociaux.  Plusieurs célébrités de l’industrie musicale ont fustigé les commentaires homophobes du rappeur. “Si vous tenez à faire des remarques haineuses et discriminatoires à l’endroit de la communauté LGBTQ, et sur le VIH/sida, prenez la peine de connaître les faits“, a écrit Madonna dans un post Instagram.

Elton John a tweeté qu’il était “choqué de lire cette forme de désinformation sur le VIH et les déclarations homophobes” faites par DaBaby, ajoutant que de tels commentaires “alimentent la stigmatisation et la discrimination et sont aux antipodes des attentes actuelles dans la lutte contre l’épidémie de sida“.

Mardi dernier, les organisateurs de l’événement Lollapalooza de Chicago sur lequel le rappeur était attendu ont annoncé quelques heures avant qu’il ne monte sur scène, que DaBaby avait été retiré de la programmation. Lundi, les promoteurs du Governors Ball de New York et de l’événement Day N Vegas” de novembre au Nevada ont également sursis à DaBaby.

Des excuses, contre l’ostracisme ?

Billboard rapporte que les représentants de DaBaby ont contacté les sept festivals d’automne sur lesquels le rappeur était annoncé, y compris Lollapalooza et ont promis de publier des excuses filmées avant qu’il ne monte sur scène à Chicago, mais le délai fût dépassé. La vidéo d’excuses n’a donc jamais été diffusée. La seule amende honorable se trouve être son précédent tweet, retiré ce week-end : « Je souhaiterais m’excuser auprès de la communauté LGBTQ+ pour les propos et commentaires blessants et polémiques que j’ai tenus. »

DaBaby, Victime de la Cancel Culture ?

Le retrait des excuses à l’égard de la communauté LGBTQ semble indiquer que le rappeur se pose comme la victime d’une fatwa. 

Il estime même d’ailleurs être une nouvelle cible de la “culture de l’effacement” (Cancel Culture) observée généralement dans des situations analogues. DaBaby, qui se définit avant tout comme un “entertainer” qui est “payé pour divertir uniquement”, a continué à se produire, grâce une série d’ajustements du calendrier, avec encore des réservations pour le Hot 97 Summer Jam et un spectacle en août au Kansas.

Sidoine
Sidoine
Journaliste et traducteur EN-FR, je suis passionné d'Internet, de technologies, de crypto-monnaies et de musique, le Rap tout particulièrement. Je suis tombé dans le chaudron de MC Solaar lorsqu'avec l'aide du druide Jimmy Jay, il préparait l'album Qui sème le vent récolte le tempo.

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