Noreaga qualifie les contrats de “mesquins” parce qu’ils rendent les rappeurs éternellement redevables

L’industrie de la musique a évolué d’une génération à l’autre, mais s’il y a une plainte qui revient constamment, c’est celle qui concerne les contrats.  Il est courant d’entendre des cas de rappeurs, qui passent de la misère à la richesse. Cependant, ce que nous occultons c’est qu’une grande partie de cette “belle vie” est une illusion, car de nombreux artistes sont endettés envers leurs labels de milliers voire des millions de dollars.

“Le hip-hop n’est pas fait pour que l’artiste gagne”

Lors d’un récent passage sur le podcast I Am Athlete, Noreaga a démonté le système qui prévaut en postulant son propre exemple “Je n’ai pas de patron, je n’ai personne pour me dire de partir, et c’est de cela que je me suis retiré”, a déclaré Noreaga. On lui a demandé s’il avait reçu une pension ou un 401k. “Il n’y a pas de pension dans le hip-hop”, a répondu le rappeur.

Pour Noreaga la plupart des contrats d’enregistrement sont conçus pour que les artistes aient “toujours besoin” des labels, et non pour qu’ils se développent indépendamment d’eux. “Quand vous signez avec un grand label, l’argent qu’ils vous donnent, disons qu’ils vous donnent 800 000 dollars, d’accord ? C’est un prêt”, a poursuivi N.O.R.E.. “Tu dois rembourser ce prêt avec des intérêts. Donc, si vous ne remboursez pas ces 800.000$, ce qu’ils font, c’est qu’ils vous mettent dans le rouge. Tu peux être encore chaud et ne pas avoir remboursé ces 800 000 $. Alors, ils vous donneront un autre album, et au lieu de 800 000 $, ils vous donneront 1,2 [million] de dollars cette fois. Mais tu es toujours dans le trou pour ces 800, tu comprends ? Mais tu as un autre 1,2 million et si tu ne le fais pas, alors tu es dans le rouge pour les deux. Et c’est un prêt avec des intérêts dont tu n’as rien à tirer. Le hip-hop n’est pas fait pour que l’artiste gagne. Il n’a jamais été fait pour que l’artiste gagne et plus vous apprenez, plus vous lisez vos contrats, plus c’est inquiétant.”

Quelques exceptions à la règle: JayZ 

Il poursuit en félicitant Quality Control Music de prendre soin de ses artistes et fait l’éloge de Jay-Z pour avoir donné à Rihanna ses Masters: “Et c’est pour ça que des labels comme [Quality Control] gagnent, parce qu’ils se l’approprient et qu’ils essaient de mettre leurs artistes dans le jeu. C’est ce qu’on appelle un vrai geste, comme quand on entend que Jay-Z a rendu à Rihanna ses masters, parce que ça veut dire : ‘Je ne veux pas seulement récupérer mon œuvre, mais je veux quelque chose, je veux que d’autres personnes en profitent également.”

Sidoine
Sidoine
Journaliste et traducteur EN-FR, je suis passionné d'Internet, de technologies, de crypto-monnaies et de musique, le Rap tout particulièrement. Je suis tombé dans le chaudron de MC Solaar lorsqu'avec l'aide du druide Jimmy Jay, il préparait l'album Qui sème le vent récolte le tempo.

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