[Classique] Quand les Psy-4 et Saleem sortaient “Le son des bandits” !

Non les enfants, Soprano n’a pas commencé le rap aux côtés de La Fouine et Alonzo faisait du son avant de sortir la kalash dans ses visuels ! Les deux rappeurs marseillais étaient à l’origine membres des Psy-4 de la Rime et balancaient déjà des petites bombes sonores non loin du mistral sur leur première galette intitulée “Block Party” en 2002.

C’est de ce disque qu’est issu le classique que nous vous présentons aujourd’hui, qui rassemblait le groupe autour du chanteur Saleem qui offrait au track un refrain mémorable … Zoom !

Quand la nuit tombe toute la ville brille …

En vérité ce morceau regorgeait de lines marquantes, toutes plus adroites les unes que les autres et mettait en avant une vérité sociale criante qui débordait de ce morceau, comme le refrain le rappelait :

“Enlèves nous le son t’auras un braqueur d’plus dans ta boutique”

-Psy 4-

Et si encore aujourd’hui le rap est sévèrement critiqué sur la scène médiatique pour ses paroles parfois crues et ses quelques mauvais exemples, à défaut d’être un modèle de piété il reste un moindre mal qui écarte souvent les jeunes des ambiances malsaines et des tentations un peu trop lucratives.

Alonzo livrait un premier couplet énorme, au point qu’il nous semble difficile d’en détacher une line tant il nous apparait brillant, éloquent et propice à la méditation. Nous nous efforçons néanmoins de vous en sélectionner une particulièrement soufflante :

“J’ai pas choisi l’alcool pour noyer mes soucis,

Car je sais que la bouée du diable les remontera en surface”

-Alonzo-

Le second couplet était servi par Vincenzo qui enchainait avec la même force lyricale, même si son compère avait déjà placé la barre très haut dès les premières mesures. Il parlait avec urgence de sa situation et de son envie de voir les siens au top mais reste conscient de son environnement ;

“Là où les mômes deviennent homme à force de forger le temps
Là où les mômes finissent comme le cœur soucieux des parents”

-Vincenzo-

Le troisième couplet était pour Soprano qui livrait ici à notre sens LE MEILLEUR COUPLET DE SA CARRIÈRE en terme de prestation comme de texte, et ce sans hésiter. Je me permets d’ajouter que personnellement il me fout le frisson à chaque fois tant par sa sincérité irradiante que par sa lutte face au schéma dans lequel on souhaiterait l’enfermer. Il profite de ce pavé magistral pour remettre en question la version officielle concernant le décès de Monsieur Michel Colucci a.k.a Coluche ( Qu’il repose en paix) au même titre que certains suspectent la réussite des gens venus d’en bas … Comprendra qui pourra.

“J’peux pas accepter qu’la réussite chez nous soit suspecte comme la mort de Coluche

-Soprano-

Tout au long de son couplet comme tout au long de sa carrière Soprano n’a jamais cessé de prôner l’amour des siens, celui qu’on “palpe avec peu d’fric mais avec tant d’richesse” ce en quoi il est resté authentique quoi qu’on puisse lui reprocher ensuite sur ses choix artistiques.

Nous vous invitons à redécouvrir cette pépite du rap français, et pour les plus jeunes à l’étudier car beaucoup de choses s’y trouvent … Big up à l’équipe pour ce gros son que vous nous laissez et bonne écoute à tous !

Golem
Golem

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