Le début des années 2000 a laissé la place à beaucoup de nouveaux groupes d’une nouvelle génération de emcees, éduqués au son des grands frères mais désireux de servir quelque chose de neuf à l’auditeur, quelque chose qui leur est propre.
Ainsi est né ce qu’on appellera plus ou moins péjorativement “le rap des classes moyennes”, une musique hip-hop délivrée par des artistes non-issus des minorités ou même des cités mais néanmoins bien décidée à servir un son authentique qui leur ressemblent.
C’est cette mouvance qui a vu grimper des groupes comme Svinkels ( Gérard Baste) ou encore le TTC que toute une génération a retenu pour ses chansons grivoises très explicites … Retour sur un morceau de taré réunissant les deux poids lourds du genre, initialement paru sur le disque “DJ Pone réveille le Svink“.
Ambiance ultra-amicale !
C’est un rap qui peut parler partout, on est loin des ambiances que les lascars du ghetto ramenaient dans le son on est plutôt dans le son des poivrots du comptoir avec Svinkels et chez les dégénérés avec TTC.
Malgré ses aspects de joyeux délire le son tire aussi le portrait du mec normal, en rit et se joue du décalage qu’eux ont par rapport à ce mec. Un rap “caustique” donc, et magistralement secondé par un sample cuivré signé DJ Pone.
Ne nous leurrons pas, ce qui rend ce son classique, c’est aussi la démence lyricale qui s’y trouve, qui manque d’équivalents en France, encore aujourd’hui … Vous en doutez ? Extrait !
“Il flotte une ambiance bizarroïde, une seringue lyricale dans la veine, tu t’ vomis dessus, ta glande tyroïdale s’agite, un coup sec sur la carotide, et tu crève tout de suite t’est die, on se branlerait sur nos têtes, afin que ça nous ranime et qu’on gesticule”
Et malgré toute sa folie le track sait mettre le doigt sur des réalités et les tourne en dérision, c’est là toute sa force et son originalité vis à vis des raps de l’époque … Un morceau qui continue de faire date !
