En plus d’être un rappeur de talent, Killian Alaari est aussi un géographe visionnaire. Plein d’ambition, il a lié ses deux vocations dans le clip magnifique de “City”.
Être un artiste indépendant, c’est la garantie de pouvoir concrétiser ses projets comme on l’entend. Une possibilité de faire valoir sa vision sans que personne ne vienne s’immiscer dans le processus créatif. Avec le clip léché de son titre “City”, le rappeur niçois Killian Alaari nous propose un regard lucide sur sa représentation de la ville de demain. Ce titre en collaboration avec le rappeur Lucas West est extrait de son dernier projet Post Movement, sorti l’été dernier.
Pour ce nouveau clip, Killian a mis son métier au centre de l’oeuvre. Contrairement à son pote le rappeur Yass, il n’est pas professeur de français, mais scientifique, plus précisément doctorant en géographie. Il travaille sur la notion de ville en transition. En cela, rien d’étonnant à ce que ce clip qu’il a entièrement pensé, réalisé et édité lui-même, place les problématiques urbaines au cœur de son propos.
Une vision audacieuse de la ville
Très visuelles et artistiques, les images de “City” ont été tournées entre Nice et Berlin, deux villes que le rappeur connaît bien. Mais plutôt que d’envisager la mégalopole comme le vecteur de nombreux problèmes de nos sociétés contemporaines (suractivité, surpopulation et pollution), Killian Alaari a choisi d’aborder le sujet sous un autre angle : celui du dynamisme et de la sobriété. Pas d’effervescence citadine ici, mais plutôt des formes et des décors urbains futuristes, en accord avec les idées musicales et urbanistiques de l’artiste. Il explique :
“J’aime voir les villes évoluer, se transformer et s’adapter en fonction de l’évolution des sociétés. Le morceau et le visuel qui va avec, représentent ma vision de la ville. La rythmique de “CITY” oscille entre des mesures très évasives et une rythmique soutenue. Un parallèle entre les vides et les pleins du tissu bâti, entre les endroits calmes et les espaces où se concentrent les activités, au sein desquels la ville déborde d’énergie”.
Ce morceau vient également mettre en avant l’aspect mécanique et cyclique des technologies urbaines. Selon les dires de son auteur :
“Asseyez-vous à l’angle d’une rue, et concentrez-vous sur tout ce qui vous entoure : le feu passe au vert toutes les 40 secondes, les moteurs se rallument en même temps. Les portes d’un nouveau tram s’ouvrent toutes les trois minutes, des marées humaines traversent dès que le petit bonhomme passe au vert. C’est vraiment cette notion de fréquence que j’ai voulu mettre en avant”.
La musique a toujours été un outil idéal pour inoculer des valeurs et des idées dans le cœur des gens. Avec son morceau “City”, Killian Alaari offre non seulement un formidable exercice de MCing, mais également une porte d’entrée vers le futur. Une vision nouvelle et audacieuse de la ville pour des lendemains meilleurs.