Tengo John nous décrit son monde “Multicolore” !

Le rappeur parisien Tengo John semble être en train de prendre une nouvelle dimension dans le rap game. Après quelques années passées dans l’ombre d’une scène indé parisienne bien trop peuplée, il s’est démarqué depuis un an et la sortie de son single “Trois Sabres (Part 2)”, qui a tapé un gros score de vues sur Youtube. Depuis lors, il nous sert son rap référencé avec son flow bien découpé pour préparer à l’arrivée d’un gros truc.

Ce gros truc, justement, il est sorti aujourd’hui : il s’agit de sa mixtape “Multicolore”, avec 18 titres bien compacts. Juste avant son concert à l‘Elysée Montmartre avec Redman et Method Man, ça tombe bien non?

De la musique et du flow

SI on devait dégager deux choses principales de ce projet, c’est, d’une part, sa musicalité, notamment celle es instrumentales. Capable de poser sur des instrus trap “dures” autant que sur des prods beaucoup plus planantes comme sur “La Vie est belle”, on apprécie cet effort de variation des ambiances. On s’écarte des projets de l’ancienne scène indé parisienne, qui étaient trop dans une seule humeur (mélange de rage / dégoût en général), pour une palette d’émotions plus large. On va de l’egotrip aux chansons d’amour, en passant par des titres plus conscients comme “Citizen Spleen”.

Globalement, le projet reste très cohérent malgré toutes ces humeurs. L’alternance entre quelques moments chantonnés (autotunés?) et le kickage, ça donne à tout ça un aspect très équilibré. Avec, évidemment, un véritable flow là aussi polyvalent, comme sur “Trois Sabres Pt. 3”. On a aussi le droit à quelques OVNI comme “Negli Occhi Dell’Altro”, qui ressemble pas mal à ce qu’on peut écouter chez nos voisins italiens et là encore, c’est assez bien fait. Pour les invités, Tengo John a là encore suivi la logique en invitant surtout des artistes parisiens (ou proches du milieu indé parisien): Prince Waly, Eden Dillinger, Fa2l, Sheldon, etc…

Bref, du bon taff bien fait, et pour un 18 titres, ça s’écoute quand même assez facilement. Loin d’être lassant, le côté “éclectique” de ce disque le rend même très agréable.

Rémi
Rémi

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