Retour vers le classique: “Breaker Breaker” de GZA

CLASSIQUE RAP US

Quand on parle d’artistes classique de la côte Est des Etats-Unis, on est bien amené à parler du Wu-Tang Clan, la brillante formation qui a rayonné sans ménagement sur le rap des années 90. Et si le succès a été au rendez-vous pour le groupe, il a également été présent pour accueillir ses membres qui, parallèlement, se sont lancés en solo. Et pour l’exemple, on peut aborder “Breaker Breaker”, le classique de GZA.

On le connait également sous le modeste pseudonyme de The Genius, GZA est fondateur et membre actif du Wu-Tang Clan. Considéré comme l’un des tout meilleurs MC’s (dans le “Top 50” édité par The Source), il se présente également comme un excellent parolier au riche vocabulaire qui lui permet de surclasser bon nombre de ses homologues rappeurs. Parallèlement à sa contribution au sein des projets du Wu, il a su d’avantage se démarquer avec son album solo “Liquid Swords” en 1995 qui rencontre un franc succès (contrairement au précédent opus, “Words From The Genius”, qui essuyait un certain échec commercial). Vient à la suite, en 1999, “Beneath The Surface” qui confirme le talent et la popularité de l’artiste. Et au sein de la tracklist, le titre “Breaker Breaker”.

Il s’agit du tout premier single de l’album, une référence directe au père de l’artiste qui était camionneur. Référence qui se dévoile en image avec le clip, mettant en avant un poids lourds sur une longue voie désertique, typique de l’Ouest américain. Je parlais plus en avant de la qualité de la plume du emcee et de son riche vocabulaire, un aspect de son talent auquel il fait référence dès l’intro du titre (“Can you read me? Shortage on rhymes”) avec une certaine assurance et vanité, qui se poursuit encore avec l’avertissement: “MCs should expect the worst/I stay alert and shoot first”. On sent d’ailleurs un certain esprit d’egotrip qui enrobe le début du morceau, GZA entamant son couplet avec une mise en garde: “This is not a test” qu’il poursuit quelques lignes plus loin (“So when I bust, no one is untouched”). Bien qu’en solo, il fait tout de même référence à son groupe (“The Wu is comin’ through, the outcome is critical”) et, au-delà de l’egotrip auquel je faisais mention plus avant, il n’hésite pas à engager son rap sur des terrain bien plus sérieux (“Milk the industry like the Wall Street junk bond”) sous la forme d’un discret name-dropping. La mise en avant de son talent est à nouveau visible au second couplet (“The immortality of my fame is the measure of other’s torture”). L’artiste en profite également pour nous offrir sa petite vision de l’industrie (“If you enter the house of fortune by the gate of pleasure/You will leave by sorrow, the flow measures/Everything fails with the unfortunate/Learned that recordin’ it, so my mind broaden it”). Le tout sur une prod que l’on doit à Arabian Knight, qui signe là une instrumental dynamique et aux sonorités qui, à l’écoute, se rapprocherait d’avantage de ce que l’on aurait l’habitude d’écouter sur la côte Ouest. Un bien bon mélange des genres si l’on peut dire.

Que ce soit entouré de ses compères du Wu-Tang Clan ou bien en solo, GZA nous livre ce qu’il sait faire de mieux: raper. Et à lui seul, le brillant rappeur sait encore s’élever en offrant un véritable classique, que l’on doit à lui et à lui seul. “Breaker Breaker” se dévoile comme l’un des sons majeurs de l’artiste, pierre angulaire de son travail. Classique !

 

 

Rabeat
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