Retour vers le classique: “Juicy” de Notorious B.I.G

CLASSIQUE RAP US

Retour du côté de la East Coast aujourd’hui pour un son qui n’en est pas moins culte de la période des années 90, considérée comme l’Age d’Or du rap. Et puisque l’on vous parlait d’un certain Tupac et son tube “All Eyez On Me”, on ne peut décemment pas passer à côté de son opposant The Notorious B.I.G. Ténor du rap new-yorkais, c’est avec le morceau “Juicy” que je vous propose de faire un retour sur cet artiste.

Premier single issu de son premier album “Ready To Die”, la chanson sort le 08 août 1994 et rencontre le vif succès qu’on lui connait encore aujourd’hui. Un succès si grand que beaucoup la considère comme l’une des plus grandes chansons de rap, toutes époques et artistes confondus. Il faut dire que le texte est poignant et la musicalité très présente, de par une instrumentale dont le sample principal est issu d’une chanson de Mtume: “Juicy Fruit”. Le refrain quant à lui est assuré par un groupe féminin de RnB: Total.

Concernant le texte, Biggie revient sur les premières années de sa vie et les difficultés qu’il a rencontré au cours de celles-ci, ayant vécu dans la pauvreté (“Remember when I used to eat sardines for dinner”). Il nous parle également de ses rêves de jeunesse le conduisant au succès (“It was all a dream”) malgré un départ difficile dans la vie (“Born sinner, the opposite of a winner”) jusqu’à la rencontre de la réussite qui l’aura propulsé au sommet du rap (“I’m blowing up like you thought I would”). Parmi tout cela, le rappeur n’hésite pas à parler de son statut de dealer et surtout, qu’il ne percevait pas le rap comme une porte de sortie plausible:

“I never thought it could happen, this rappin’ stuff/I was too used to packing gats and stuff”

Une vie de délinquant qui reprend tous les clichés du genre tel que l’échec scolaire (“Considered a fool cause I dropped outta high school”), B.I.G lui-même décrivant toutes ses galères comme les “stereotypes of a black male misunderstood“.

La construction du texte est parfaitement maitrisée, puisqu’après s’être épanché sur son passé difficile, Biggie utilise le troisième couplet pour parler de sa réussite (“Got two rides, a limousine with a chauffeur”). Une sorte de réponse bienvenue à ceux qui n’auraient jamais misé sur lui, comme il les dédicace dans l’intro du morceau (“To all the teachers that told me I’d never amount to nuttin”). Aussi, en opposition à la sombre vision du début du morceau, ce troisième verse se termine de façon beaucoup plus joyeuse, le rappeur déclarant: “Uh, damn right I like the life I live/Cause I went from negative to positive”. Un brillant succès après beaucoup d’embûches.

Produite par Puff Daddy, la réalisation de la track aura tout de même connu une certaine controverse. En effet, Pete Rock qui devait à l’origine remixer la chanson, affirme que Puffy lui aurait volé l’idée après avoir entendu l’instrumentale chez lui. Selon ses dires, la version originale est donc belle et bien de lui. Quoiqu’il en soit, et hélas pour lui, on n’a pas cherché l’auteur exact pour qualifier le son de classique.

Au final, en plus d’un condensé de la vie de Biggie Smalls, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre ce parcours et l’image du rap en général. L’un des tout premier son que l’on peut qualifier de mainstream, l’histoire d’une légende qui a su s’élever jusqu’au sommet, mais aussi celle d’une musique qui aura su devenir populaire. Ca non plus ce n’était pas gagné d’avance. And if you don’t know, now you know, nigga.

 

Rabeat
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