CLASSIQUE RAP US
On ne s’arrête pas, même le week-end, pour vous faire part des sons qui ont marqué leur époque et qui, aujourd’hui encore, font parler d’eux ! Et la liste est longue ! Elle commence déjà à l’être avec tous les morceaux sur lesquels ont est revenus, et elle le sera encore plus avec tout ce qu’il manque pour la compléter ! Pour l’heure, c’est toujours dans les ruelles de New-York que l’on flâne pour vous retrouver les bons vieux classiques. Et pour encore un peu plus de nouveauté et élargir nos horizons, c’est vers le duo de Mobb Deep que l’on va se tourner aujourd’hui, accompagné de leur célèbre “Shook Ones (Part II)”.
Havoc et Prodigy… c’est grâce à ces deux là que l’on a pu connaître le duo Mobb Deep. Originaires du quartier du Queens à New-York, ils ont marqué la décennie des années 90 avec notamment leur célèbre album The Infamous en 1995 dont est extrait le son dont nous allons parler. C’est sans conteste la chanson prédominante dans la tracklist totale du groupe, qui a réussit à asseoir définitivement son statut d’incontournable du rap game. Faisant suite à à l’originale “Shook Ones”, cette seconde partie restera à jamais le classique indémodable. Rien que le beat, que l’on doit à Havoc himself, sombre et lancinant, qui nous invite inlassablement à bouger la tête en rythme. D’ailleurs, aujourd’hui encore, il s’agit de la prod la plus samplée dans les battles et d’ailleurs, on peut l’entendre lors de l’intro du film 8 Mile d’Eminem.
Une valeur sûre déjà rien que concernant l’instru. Mais une vingtaine d’années, les deux MC’s ont su révolutionner le game en posant un texte d’une lourdeur incomparable. Si l’ambiance de l’ensemble d l’albums e prête à volontiers à un aspect très sombre, il en est tout autant pour “Shook Ones (Part II)” avec ses première phases déjà directes et menaçantes (“Rock you in your face, stab your brain wit’ your nosebone/You all alone in these streets, cousin”). Par la suite, l’ensemble du couplet de Prodigy est une mise en garde pour tout ceux qui oserait venir se dresser devant lui “Speak the wrong words man and you will get touched/You can put your whole army against my team and”. Il n’hésite pas non plus à revendiquer sa jeunesse comme une force (“I’m only nineteen but my mind is old”). Un avertissement à prendre au sérieux, tant il est asséné avec conviction et, paradoxalement, étrangement calme. Le rappeur menace certes, mais sans élever forcément la voix, comme s’il était plein d’une confiance tranquille sur ses dires. Le tout jusqu’au refrain, marqué par la célèbre phase reprise par tant d’artistes depuis:
“’cause ain’t no such things as halfway crooks”
Un tacle asséné à tous les pseudos gangsters, tous ceux-là qui se glorifient d’un quotidien soi-disant violent sans réellement le vivre. Eh oui, ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on peut se plaindre de certains MC’s qui s’inventent une vie et déjà à l’époque, Mobb Deep s’entendait bien à remettre les pendules à l’heure. Au second couplet, pour sa part, Havoc reprend également cette idée de s’appuyer sur sa jeunesse comme valeur sûre (“For every rhyme I write, its 25 to life”) ainsi que la mise en avant de son quartier (“Queensbridge niggas don’t play”). Comme au refrain, il s’en prend également frontalement aux faux gangstas sans aucune fioritures (“Son, I’m bigga than those claimin’ that you pack heat/But you’re scared to hold”). A l’inverse, tout en prenant conscience de ses actions qu’il confesse à demi mots comme des erreurs (“Sometimes I wonder do I deserve to live/Or am I going to burn in hell for all the things I did”), Havoc reste déterminé dans ses choix et les assume pleinement (“Cause long as I’m alive I’ma live illegal”). Jusqu’au bout, ou il achève avec une ultime menace rejoignant le couplet de Prodigy: “When I roll up, don’t be caught sleepin’/Cause I’m creepin'”).
Peut-être plus que tout autre son de par sa longévité (22 ans tour de même), “Shook Ones (Part II)” se pose comme LE classique par excellence ! D’aucun diront que s’il y a un seul son à écouter pour symboliser, ce serait celui-ci. Chacun est juge évidemment, mais en tout cas, si l’on reste dans le rap East Coast, il s’avère qu’effectivement, cet hymne de Mobb Deep est absolument incontournable. Il restera à tout jamais le plus fort avertissement à ceux qui voudraient se raconter une vie, et qu’ils retiennent bien… ain’t no such things as halfway crooks !