Le rap français a encore vécu une année riche en sorties, parfois même jusqu’à l’indigestion tant il y a de propositions. Mais de nombreux rappeurs, qu’ils soient confirmés ou en devenir, ont fait de 2018 une très belle année. On vous donne dix morceaux qui, pour nous, ont fait partie de la crème du rap hexagonal (et belge !).
Dinos – Les pleurs du mal
Avec ce morceau, Dinos a peut-être sorti son œuvre la plus complète. L’instru, assurée par BBP, et le clip en noir et blanc, d’une simplicité poignante, viennent renforcés l’interprétation du rappeur de la Courneuve. Il se livre pleinement et s’aventure habilement sur le terrain politique. En bon amoureux de rap français, le texte est également bourré de références, notamment envers Flynt et Booba.
SCH – Bénéfice
Après deux albums en dents de scie, le rappeur marseillais devait revenir avec du lourd. SCH n’a pas fait les choses à moitié en proposant un album très conceptuel intitulé “JVLIVS”. Il y pousse son personnage de mafieux, tout en ayant des propos très introspectifs. Sur “Bénéfice”, l’outro du projet, il jongle parfaitement entre ces deux ambiances.
Sofiane ft NTM – Sur le drapeau
Hyperactif, Fianso a été un des grands hommes de l’année. Notamment pour sa compilation “93 Empire” réunissant des artistes de Seine-Saint-Denis. Il a réussi l’exploit de faire renaître le duo de légende Suprême NTM, Joey Starr et Kool Shen reprenant le micro ensemble dix ans plus tard. Le son est extrêmement réussi, avec une mention spéciale pour la rage du Jaguarr au refrain.
Kery James – A la Ideal J
Comme il le clame dans son dernier album “J’rap encore”, Kery James fait toujours figure de pointure dans le rap hexagonal en 2018. Daddy Kery a proposé un projet très très solide, avec pas mal de morceaux Hardcore. Le morceau “À la Idéal J” représente parfaitement cette recherche de performance constante, tout en regardant dans le rétro pour passer une dédicace à ses débuts en groupe.
Isha ft Caballero & JeanJass – Tosma
C’est un des gros bangers de l’année et c’est signé de la main de ces trois tueurs belges. Malgré une aisance à écrire des morceaux instropectifs, Isha aime aussi lâcher des sons parfait pour turn-up en concert. Un morceau qui doit beaucoup de sa réussite à la prod envoûtante de Eazy Dew. Présent sur “La vie augmente vol.2”, un des projets les plus cohérents de 2018.
Hamza – Life
On continue chez les belges avec Hamza. Maître des refrains éclatants, le “New Michael Jackson” a sorti son album “1994” cette année, son plus gros succès commercial. Dans “Life”, le rappeur manifeste son désir de succès avec assurance. S’en dégage un son naturellement puissant, où le discours est bien mis en valeur : “On me disait tu seras jamais jamais jamais riche”.
Maes – Mama
Le rappeur Sevranais est sûrement le rookie qui a gagné le plus en exposition en 2018. Après “Réelle Vie 2.0” en début d’année, acclamé par la critique, Maes a sorti des tubes qui ont tourné partout. “Billets Verts” puis “Madrina” en feat avec Booba. Mais là où il est le plus intéressant, c’est lorsqu’il il délivre son spleen brut, entre les regrets, la violence et la prison, avec un filtre d’autotune maitrisé à la perfection. “Mama” est un bel exemple de son talent sans limite.
Alpha Wann – Le piège
Pourtant ancien dans le rap, Alpha Wann a sorti son premier album “Une main lave l’autre” cette année. Il a pris le temps d’aiguiser ses rimes pour atteindre un niveau de maîtrise quasi parfait. En terme de rimes croisées, de multi-syllabiques et de références, Alpha a placé la barre très haute. Admirez “Le piège”, l’intro du projet dans laquelle il pull up dès la 30ème seconde pour un punchline géniale.
Rim’k ft. Ninho – Air Max
C’est LE tube de l’année rap français. Pourtant, la forme du son et les paroles n’ont rien de formatées, mais Ninho pose un refrain assez incroyable qui porte le son. Rim’k assure lui parfaitement son couplet et prouve qu’il s’adapte aux nouvelles vibes. 81 millions de vues pour un son qui a un refrain bien street “Une grosse paire de couilles, une rafale j’suis dans ton hall”, c’est fort.
Kobo – Baltimore
On termine ce top avec le jeune Kobo, qui devrait encore plus faire parler de lui en 2019. Avec “Baltimore”, le Bruxellois assume la facette cloud de son rap et dégage une mélancolie palpable. Partagé par Damso sur ses réseaux sociaux, Kobo propose déjà un univers riche et a une écriture imagée, en même temps simple et poétique.