Retour vers le classique: “Get Rich or Die Tryin'” de 50 Cent

Et on embellit votre week-end avec le fameux rendez-vous habituel de l’album classique du dimanche ! De quoi mettre à jour votre playlist et vous rappeler certains sons cultes qui se doivent d’y figurer ! Une fois n’est pas coutume, c’est tout de même quelques années en arrière que je vais vous ramener, à une autre période du rap. Un petit retour au début des années 2000, avec un artiste dont on a pas encore eu le plaisir d’écouter le travail dans ces lignes. Rien n’est jamais trop tard et l’on ne pouvait guère continuer de passer à côté de sa brillante carrière qui l’aura fait régner sur le rap US. Inutile de garder le suspens plus longtemps, aujourd’hui notre Retour vers le classique sera consacré à 50 Cent et son fameux album “Get Rich or Die Tryin'”.

La première balle touche sa cible

Nombreux sont ceux qui considèrent “Get Rich or Die Tryin” comme un album parfait, un véritable classique. Et il est vrai qu’il y a plus d’un argument pour le défendre ! A commencer par l’artiste, Curtis Jackson, aka 50 Cent. En un seul et unique projet, il se fera catapulté au rang de star internationale, débutant la carrière qu’on lui connait tous aujourd’hui. Et puisque c’est dans les vieilles villes que l’on fait les meilleurs rappeurs, c’est une fois de plus à New-York que l’on découvre notre MC. Plus précisément dans le fameux quartier du Queens. Très jeune, il se lance dans le traffic de drogue et aurait certainement eu un bien moins brillant avenir sans la musique. Parallèlement pourtant, il progresse au sein de la scène underground de NYC, sévèrement disputée évidemment. Et ce sera grâce à la compil’ “Guess Who’s Back” publié en 2002 qu’il se fera remarqué par un certain Eminem, alors en pleine explosion artistique. Et puisque l’on ne change pas une équipe qui gagne, le blondinet fera signé Fifty chez Shady Records et Aftermath (label de Dre). Couplé au talent du jeune rappeur, c’est suffisant pour accoucher d’un première album maîtrisé en tout point: “Get Rich or Die Tryin'”. Avec Dr. Dre assurant la majorité de la production, c’est en 2003 que l’on peut découvrir le tout premier album solo du garçon. Un album qui restera dans l’histoire et marquera l’un des plus beaux lancement de carrière de tout le rap game. Avec le chiffre incroyable de 872 000 exemplaires vendus en seulement quatre jour, Fifty se place immédiatement en tête du Billboard. Et quand on dit qu’un single peut suffire à populariser tout un projet, cela n’a jamais été aussi vrai qu’avec “In Da Club”.

Début 2000, le rap arrive lui-aussi à une nouvelle ère, et ce qui fonctionnait encore hier commence à perdre en vitesse (la g-funk notamment). Aussi, il faut bien trouver de nouvelles sonorités. Et c’est ainsi que l’on commence peu à peu à se rapprocher des bangers. C’est ainsi que l’on vient au plus illustre d’entre eux, précurseur de tout un genre qui t’enteront de l’égaler: “In Da Club”.

Véritable hit qui résonne dans tous les clubs, on peut dire que le son porte bien son nom. Et l’album aussi ! Avec cet aspect gangsta qui a toujours séduit le public, Fifty s’élargit à tous et rassemble un énorme public. Qu’on apprécie le rap ou non, amateur du bonhomme ou le découvrant sur ce titre, peu importe, il suffit juste de se laisser emporter par la vibe du son. Pour le reste, les “spécialistes” auront pu déjà se familiariser à la tracklist avec le titre “Wanksta” que l’on peut entendre sur la bande originale du film “8 Mile” de Eminem. En bref, en à peine quelques titres, 50 Cent asseoir la clé de la réussite de tout artiste: son personnage est accepté et, mieux encore, apprécié ! Il faut dire qu’il apporte toute la crédibilité nécessaire à l’idée du gangster, il peut se permettre de parler de la rue, de la vie que l’on y mène, car on y entendra toujours résonner le vécu dans ses propos. Du reste, on remarque bien vite un travail sur l’image qui le suivra tout du long et gonflera son succès. 50 Cent est mafieux, il ne vaut mieux pas trainer avec lui. Mais 50 Cent est glamour, extravagant, il peut parler de femmes (“21 Questions”), il est réellement la star de ce gangsta rap qu’il su reprendre et mettre au goût du jour. En ce début de millénaire, faire du gangsta rap, c’est un autre terme pour faire du 50 Cent.

Avec 50 Cent ça sent le vécu

Evidemment, cet aspect bling bling ne sied pas à tout le monde, et il y aura toujours quelques détracteurs lui reprochant de trop populariser le rap. Cependant, s’il le popularise indubitablement au-delà de ce que d’autres ont pu faire, 50 Cent n’en ternit pas pour autant son image. Il s’inspire de son vécu, d’un flow et surtout d’un timbre de voix bien particulier et ce qu’il rap, il le rap bien. En sus, on ne peut évidemment passer à côté de l’image du gars qui a survécu à neuf balles dans le corps… Un statut qui devient quasi légendaire et qu’il relate dans le culte “Many Men (Wish Death)”.

Sortant de chez lui, le MC aurait été pris sous le feu des balles qui lui étaient adressées. Résultat: touché à la joue, mâchoire, pouce droit, poitrine et jambe, il est quasiment assuré qu’il y restera. Miraculeusement remis, seule sa voix restera définitivement modifiée. Mine de rien, une telle mésaventure est une sacrée publicité, et l’artiste se laisser volontiers porté par cette image (la cover de l’album en témoigne). Il faut dire que très tôt, le rappeur remarque bien ce qui marche et ce qui peut plaire au public. Aussi, pourquoi s’en priver ? Parler de weed même si on en fume pas personnellement cela pose-t-il un problème ? Il faut bien laisser un peu de place à l’univers autour du personnage, et cela donne l’honnête “High All the Time”. D plus, soutenu par un docteur qui accompli une opération parfaite, l’album cumule les hits. On pensera au classique “P.I.M.P” qui se paye même le luxe d’obtenir un remix avec Snoop Dogg. Loin de tout l’aspect clinquant d’un rap qu’on qualifierait de plus “léger”, on revient tout de même aux fondamentaux avec des titres tels que “Heat”, “Blood Hound” ou encore “Back Down” entre autres. Et puisque l’on parlait de l’entourage et des featurings, on ne peut que mentionner l’excellent “Patiently Waiting” qui fait place à un Eminem comme d’habitude d’une grande qualité venu soutenir son poulain. On retrouvera d’ailleurs l’association des deux sur un second morceau, “Don’t Push Me”, en fin de skeud. Egalement, on n’oubliera pas le passage d’un certain Nate Dogg avec “21 Questions” qui allie rap et une certaine orientation RnB.

Au niveau des sonorités, on retrouvera une maitrise des notes de synthé qui font tout le charme des prods (l’instru minimaliste mais tellement accrocheuse de “If I Can’t”, avec un Marshall Mathers qui semble avoir bien appris de Dre et s’en sort parfaitement dans l’exercice. Quelques titres dénotent dans le style, tel “Blood Hound” lorgnant d’avantage vers le dirty south ou encore “Poor Lil Rich” qui sait également se démarquer. Quoiqu’il en soit, et peu importe le beat, Curtis est surtout là pour se mettre en avant et relancer encore et toujours l’egotrip. Il faut également lui reconnaitre une sacrée maitrise des gimmicks et refrains, qui font le charme de beaucoup de sons et réussissent à rester en tête telle une mélodie.

Get Rich Or Die Tryin

Plus qu’un excellent album, et le départ d’une énorme carrière, “Get Rich or Die Tryin'” donne naissance à tout un personnage et tout un style. Représentant New-York mieux que personne à l’époque, 50 Cent illustre parfaitement le renouveau du rap. Les critiques sont dithyrambique et nombreux sont ceux qui le considère comme le nouveau Nas ou Biggie. Des termes forts, et si évidemment le tout reste discutable en terme de musique, il est vrai qu’au niveau de la popularité, on n’en est du moins vraiment pas loin. Quel autre MC depuis Jay Z a pu autant prétendre s’asseoir sur le trône de la Big Apple ? De plus, c’est au niveau évolution musicale que l’on doit également veiller au changement. Le gangsta rap autrefois résolument issu de la côte Ouest et qui faisait figure de réponse détendue au trop sérieux rap de la côte Est se retrouve ici mis en avant à NY même ! Brisage des codes et des frontières qui ne fera que s’accentuer au fil des années (jusqu’à l’émergence actuelle du Sud), 50 Cent est incontestablement précurseur de tout ceci, et ce grâce à un premier album réfléchi qui va toucher sa cible en plein coeur. Réussissant à en distribuer pour tous les goûts, Fifty reste crédible pour les auditeurs issus de la rue et fait miroiter plus que jamais cette street life aux autres. Le rap franchit assurément un cap important à ce moment là et on ne peut que retenir cet album incontournable de la période. Get Rich or Classic Tryin’… 

image cover album Get Rich or Die Tryin' de 50 Cent
pochette de l’album “Get Rich or Die Tryin'” de 50 Cent
Rabeat
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