01. Tout d’abord, pourquoi “Tango Point Hotel ?” Que signifie ce nom ?
Mon blaze c’est T.H (Tango Point Hotel). La raison de ce blaze c’est une forme d’argot militaire pour exprimer un danger.
02. Quand as-tu commencé à raper et qu’est-ce qui t’y a conduit ?
J’ai commencé le rap à l’âge de 7 ans avec un pote à moi dont je suis toujours très proche: Ydmis. A l’époque, lui en en avait 8 et franchement on avait de l’inspiration. En réalité, ce sont nos grand frères qui nous ont baigné dedans car eux rappaient. On kiffait tellement ce qu’ils faisaient qu’on s’y est mis sans s’en rendre compte.
03. Quelles sont tes références en rap ? Tes MC’s favoris ?
A l’époque t’avais pas mal de rappeurs de très haut niveau: Arsenik, Lunatic, NTM Oxmo, Akhenaton etc…Mais les MC’s qui ont influencé ma culture rap sont Lino, Booba Mac Tyer. Aujourd’hui le rap a pas mal changé, il s’est démocratisé avec les réseaux sociaux et YouTube, ça à ses bons et ses mauvais côtés. Actuellement, les rappeurs que j’écoute ce sont les mecs sombres genre Fianso, Mac Tyer et Lacrim. Le côté sombre de la rue que les gens ne comprennent sûrement pas parce qu’ils ne le vivent pas forcément.
04. Penses-tu que l’indé est une force ou aspires-tu à signer en major ?
L’indé ça dépend, ça peut être une force si tu as une bonne équipe autour de toi qui est professionnelle et pas mal d’argent pour matérialiser ce que tu veux exprimer. Après c’est sûre que signer en major c’est un gage de sécurité parce que tu as une meilleure exposition et surtout, t’as une bonne structure d’accompagnement. Maintenant, moi quand je fais de la musique, je vais pas te mentir, mon objectif c’est pas la signature. Même si ce serait une forme de reconnaissance de la part de l’industrie, car ça veut dire que des mecs des majors aiment ton rap et pensent que ce sera la prochaine tendance.
05. Tu as enchaîné ta série de freestyles et différents sons: comptes-tu sortir un projet plus conséquent ? Mixtape ou même album ?
Franchement, à travers mes freestyle j’ai voulu montrer mon univers, la rue comment je la vis. Après quand tu fais du son, tu veux que ta musique soit écoutée et partagée un max donc, ouais, j’ai l’intention de sortir des projets bien plus conséquents dans un avenir proche.
06. D’habitude tu écris facilement ? Tu écris beaucoup ou tu te concentre à chaque fois sur un texte en particulier ?
06. Bah tu sais t’as des phases dans l’écriture, parfois tu vas écrire parce que t’as l’inspi et parfois mon beatmaker (DST) qui est mon petit frère me balance une prod et là ça part tout seul.
07. Tu as globalement des textes sombres et violent: d’où te vient cet univers ?
Le truc c’est que mes textes c’est en totalité la manifestation des événements que moi ou mes proches on vit. Mon petit frère DST qui vit cette vie de bourbier me propose des prod noires parce qu’il sait que ça va me parler et là c’est parti, c’est l’escalade de violence. Souvent quand mes gars écoutent mes sons ils comprennent direct à quel moment je fais référence.
08. Comment perçois-tu la violence dans le rap ? Est-elle nécessaire pour faire passer un message ?
Pour moi, c’est ma vie cette violence, je mets juste en clip ma réalité. Les mecs de la rue qui voient où vivent ces choses comprennent direct les situations que je montre dans mes clips parce que c’est ce qui se passe dans nos rue. Maintenant le problème c’est qu’il y a beaucoup de mythos qui te parlent de la rue alors qu’ils ne la vivent même pas ou il l’a voit par les réseaux sociaux. Ces mecs la, c’est des mauvaises caricatures du rap game, en général ils ont une durée de vie limitée dans le rap. Un vrai reconnait un vrai, parce que ce que tu dis dans tes sons, les détails que tu exprimes, le vrai va savoir direct: “Le gars qui pose là, il a vécu ce qu’il raconte !”. Faut dire aussi qu’aujoururd’hui, le rap n’a plus vraiment le même message que Kerry ou Médine voulait transmette. Aujourd’hui, les gens ne veulent plus qu’on leur fassent la moral parce que leurs parents sont là pour ça. Les gars veulent juste écouter des bonhommes qui rappent et qui te montrent la rue en direct. J’aime bien la phrase de Despo parce qu’elle résume bien la mentalité d’aujourd’hui: “BAISE LA MORALE LA DARONNE BICRAVAIT DE L’ALCOOL” et c’est réel. C’est ça se qui se passe dans la tête des gens.
09. Tu avais notamment créé la polémique auprès de certains qui interprétait bien mal tes textes: comment penses-tu qu’il faut visualiser ta musique pour pouvoir la saisir ?
C’est parce que j’ai des titres qui portent à confusion et les gens s’arrêtent qu’à ça. Y a quelques années, j’ai fait un morceau appelé “Boko Haram”, les gens paranoïaque ce sont imaginés que je faisais l’apologie de leur crime et sont restés figer sur le titre et le refrain mais il n’ont pas compris ce que je disais. En gros, pour clarifier un peu les choses, ce que je disais dans ce son, c’est que je viens pour tout fracasser dans le rap français comme ce gars le fait. Maintenant, nous notre concept, c’est qu’on arrive avec un bon visuel, des gros morceaux, sur des beats de fou. Et crois-moi, j’en ai encore des choses à vous montrer ! J’ai pas tout dit, j’ai beaucoup à dire et les gens capterons ça que si ça pète.
https://www.youtube.com/watch?v=088VYPQvl-4
10. Comment vois-tu l’évolution de ta carrière ?
Déjà quand je te parle de ma carrière je ne suis pas seul, j’ai une équipe avec moi. Des gars sûrs sur lesquelles je peux compter. Parce que pour pouvoir monter dans le rap, c’est un travail d’équipe, il faut du talent certes et c’est la base; mais surtout une équipe artistique qui te parle sincère et qui n’hésite pas à te dire: “Nan poto ton son il manque un truc”. Après le visuel c’est fondamental, parce que les gens te jugent sur ça. Moi hamdoulilah j’ai mon équipe pour le visuel Soulskuad qui m’épaule fortement. Après t’as vu, pourquoi pas des propositions de contrats ou à terme monter un label avec mon petit frère.
11. Quels sont les artistes avec qui tu aimerais pouvoir collaborer prochainement ?
Booba, Fianso, Ninho, Mac Tyer, Alonzo… Des mecs de la rue qui comprennent mon univers.
12. Le rap change et évolue, particulièrement ces derniers temps. Comment t’insinues-tu dans cette mouvance ?
Moi je suis pas la mode, la mode par définition se démode poto, je pense qu’il faut rester fidèle à soi-même et être entouré d’un bon beatmaker qui sent la tendance. Sinon tu es “Tuba” comme dirait DST.
13. Actuellement, quels sont les artistes qui t’influencent ?
Franchement il n’y a personne qui m’influence, j’écoute tout le monde pour voir ce qu’y se fait, connu ou pas connu. On a tellement vécu des choses dans la rue que tu peux pas être influencé comme quand t’es petit, on a trop de choses à dire pour être influençable.
14. Quel conseil aurais-tu à donner aux jeunes qui voudraient également se lancer dans le son ?
Il faut croire en soi et miser sur soi parce que quoi qu’il arrive le travail paie.