Alkpote vous emmène visiter son “Inferno” !

On ne sait pas si le temps se déforme, on si on est juste trop impatients, mais il y a toujours une attente presque interminable entre deux projets d’Alkpote. Cette fois, un peu moins d’un an s’est écoulé, entre la sortie de “Les Marches de L’empereur saison 2” en 2017, et “Inferno”, dévoilé aujourd’hui. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que l’Empereur de la Crasserie s’est absenté pendant ce laps de temps. Il a même plutôt été archi-présent, mais justement : il est en roue libre totale. Plus que jamais, il accepte presque tous les feats, en sollicite d’autres, pour agrandir sa secte. On assiste probablement à une de ses périodes les plus productives de sa carrière.

Désormais adoubé par ses pairs et par la presse comme un des “Rois de la Trap” en France, il a évidemment garder le côté crado pour y rajouter un peu plus d’egotrip autour de la richesse. Mais globalement, même en changeant les ingrédients, on a quand même la même recette : des punchlines hardcores voire dégueu, à l’image des anciennes chansons paillardes, en plus trash, et des rimes sur plusieurs syllabes qui le place parmi les meilleures plumes du moment. Ça fait désormais quelques années qu’il est au sommet de son art, voyons si cet “Inferno” marque une nouvelle étape dans la carrière d’Alkpote.

Trap trap trap

Ce n’est plus un secret pour personne, mais depuis quelques temps, Alkpote est passé à la Trap grâce notamment à l’apport d’un DJ Weedim, qui nous faisait des instru sorties tout droit d’Atlanta. Ici, on n’a clairement pas changer d’ambiance. On est effectivement sur des prods trap les plus sombre possible, même si “Traquenard” ou “Inferno” nous montrent qu’il est toujours à l’aise sur des instrus nuageuses, ou encore un peu afro (“Inferno” est clairement influencé par les rythmes afro-trap). Et le génie lyrical est toujours là, comme vous pouvez l’entendre sur “Eau de Javel”, où son talent pour les rimes parfaitement casées s’exprime totalement.

On a le droit à quelques OVNI musicaux, comme sur chaque projet d’Alkpote, avec “PDLP” (pour “Pris dans le Piège”, avec une instru qui semble sortir d’un générique de manga. Revenchard, Alkpote st bien conscient d’être devenu bankable, après des années à galérer dans le rap FR. D’où la présence de certains titres un peu plus sombre et moins “drôle” comme “La Cour des miracles”. Comme souvent, on le sent à la limite entre l’envie de jouer et celle de tirer sur tout le monde. On a également droit à un “Interlude Maths” fort utile si vous avez du mal avec la fameuse “échelle des putes” ( pour pouvoir comprendre la présence “bande de quadruples nano-putes” dans les refrains).

Bref, du Alkpote dans tout sa splendeur, qui ne semble pas fatigué ou lassé une seconde. Toujours prêt à nous sortir de belles références un peu complotistes, ou à nous épater avec de nouvelles rimes “survivant de l’enfer j’ai la tête amochée comme Gerard Darmon, je mange des tartiflettes, des raclettes oui mais je n’mets pas d’lardons”. A cet exercice, “Écailles de poisson” est probablement un des plus réussis. En vérité, on est assez fan des derniers morceaux du projets, “Le Nouveau Doc”, “Rachid Taha” et “John H. Snow”, avec énormément de références très bien placées.. Le deuxième est d’ailleurs complètement déstructuré, et pour le coup, l’Empereur a tenté.

S’il est toujours évidement bien installé dans sa zone de confort faite d’allitérations et de lignes dégueulasses, il arrive encore à tenter et proposer de nouvelles choses, musicalement et surtout vocalement. Et contrairement aux Marches de l’Empereur saison 3, qui s’annonce assez proche du volume 2, “Inferno” marque là aussi une véritable évolution d’Alkpote qui est de plus en plus en roue libre. “J’ferai un salut hitlerien si j’vais chez “Salut Les Terriens” “, nous lâche-t-il en fin d’album. Il refuse toujours la bienséance, reste impertinent, insoumis, même s’il fait pour cela exprès d’adopter des positions révoltantes. Bref, les fans seront conquis, et il y a même moyen d’élargir un peu sa fanbase avec ce projet, qui reste toutefois assez hardcore et underground.

Rémi
Rémi

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