Depuis quelques années, le genre musical sud-africain Amapiano, avec ses basses rondes et ses rythmes envoûtants, s’impose comme une tendance incontournable dans la musique mondiale. Ce style unique, né à Johannesburg, a désormais fait son entrée dans le rap français, apportant avec lui une vague de fraîcheur et d’expérimentation. En 2024, plusieurs artistes français, dont Harley, Zamdane, Jey Brownie et Theodort, s’emparent de cette sonorité pour enrichir leurs créations. Mais cette fusion est-elle vouée à transformer le paysage du rap français ou est-ce un feu de paille ? Décryptage d’une tendance musicale prometteuse mais controversée.
L’Amapiano : une révolution venue d’Afrique du Sud
L’Amapiano, né dans les rues animées de Johannesburg dans les années 2010, est un genre musical qui combine des éléments du Kwaito avec des influences modernes. Ce style se caractérise par ses basses profondes, ses percussions captivantes, et un tempo langoureux qui invite à la danse. Ce mélange de tradition et de modernité a rapidement trouvé un écho auprès des mélomanes sud-africains et au-delà, grâce à sa capacité à réinventer la musique électronique locale. L’Amapiano se distingue par son côté hypnotique, avec des sons organiques et des rythmes répétitifs qui captivent les auditeurs.
Harley : la révélation Amapiano du rap français
Harley, rappeur dont la carrière a pris un tournant décisif avec l’intégration de l’Afrobeats dans sa musique, est désormais un pionnier dans la fusion entre rap français et Amapiano. Depuis 2021, il a expérimenté avec ces nouvelles sonorités dans ses morceaux, notamment dans Supalife 2, qui a rencontré un grand succès sur les plateformes de streaming. L’artiste, connu pour sa capacité à mélanger différents genres, a su intégrer l’Amapiano de manière fluide, faisant de lui l’un des principaux ambassadeurs de ce genre en France. Son dernier morceau, Party Anthem, illustre parfaitement cette tendance en combinant le rap avec les sonorités envoûtantes de l’Amapiano.
Zamdane et Jey Brownie : les explorateurs du genre
Zamdane, avec son double projet Solsad, a également contribué à la popularisation de l’Amapiano dans le rap francophone. Sur son titre Fleurs, Zamdane fusionne l’Amapiano avec une introspection mélodieuse, créant ainsi un espace sonore unique. De son côté, Jey Brownie s’est essayé à ces nouvelles influences avec son morceau Mélodie Céleste, tiré de son dernier album. Sa fusion de l’Amapiano avec des influences afrobeat prégnantes montre une volonté de renouveler le genre tout en restant fidèle à ses racines musicales.
Theodort : l’étoile filante ou le faux pas ?
Le cas de Theodort est plus controversé. Ancien Youtubeur devenu chanteur, Theodort a fait parler de lui avec son premier album solo et son single Toko Dombi, qui intègre l’Amapiano de manière innovante. Cependant, la réception critique de son projet Imad a été mitigée. Les critiques portent sur des textes jugés superficiels et des schémas musicaux répétitifs. Malgré l’énergie et l’influence de l’Amapiano dans ses morceaux, les critiques sévères ont terni l’image de cette fusion. Theodort a ainsi déclenché un débat sur la pérennité de cette tendance et son intégration réussie dans le rap français.
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