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C.Sen vous donne des “Vertiges” avec son nouvel album !

Ça commence à faire une paire d’années que C.Sen est dans le rap game. Pourtant, il n’est toujours pas connu du grand public, celui qui écoute la radio et fait monter les scores de streamings jusqu’à des hauteurs vertigineuses. Le rappeur du 18ème est très bien dans l’ombre, car on le laisse y faire son art comme il l’entend : de manière soignée, étudiée, léchée. Le rap de C.Sen est perfectionniste, que ce soit dans le choix des mots ou des instrus : école indé du dix-huitième oblige, on ne peut pas débarquer avec un projet faible ou “facile”, car on a trop de respect pour la culture hip hop.

Un respect qu’il montre encore sur son tout nouveau projet, “Vertiges”, un gros album sorti aujourd’hui même, dans lequel on va faire un petit tour pour vous donner envie d’y regarder d’un peu plus près.

Musical, sensé, et bien écrit

Cet intertitre est un peu insultant pour le rap game, on a l’impression d’être revenu dans les années 90 où on s’étonne que les rappeurs sachent écrire. Sauf que depuis le raz-de-marrée trap, la France ne vit presque qu’au son des onomatopées, allant de “Skurt” à “Pute” en passant par le “Ekip” de Freeze Corleone. C.Sen, loin de tout ça, a réussi à faire un album musical, actuel (vous trouverez des prods trap, electro,ou influencées par la musique brésilienne, et bien d’autres choses encore), en y mettant du sens, et en l’écrivant bien. Il suffit d’écouter des morceaux comme “Classe” ou “Bon Vivant” avec Grems pour s’en rendre compte.

Si le projet s’appelle “Vertiges”, c’est parce qu’il nous emmène dans ceux de l’existence. La sienne, et par procuration, un peu la notre aussi, car finalement, ce rap sincère, les émotions dont il parle ou qu’il véhicule, on les a tus forcément déjà ressenties. Si à la lecture de ces lignes, l’album peut paraître un peu “prise de tête” ou trop “introspectif”, rassurez-vous, il y a de grands moments d’accalmie ou d’humour, des morceaux plus “légers”, comme “La la La La La” avec JP Manova, ou “Une heure avec toi”. Puis de lâcher des lyrics assez engagés au sujet des réfugiés, par exemple, qu’il voit tous les jours devant chez lui.

Bref, du bon rap, tout simplement. Pas de blings blings, pas de mythos, pas d’artifices, C.Sen nous livre un vrai album sincère, qui frappe surtout par le contraste entre des instrus hyper récentes, parfois vraiment très trap (comme sur “Sahara”) et cette capacité qu’il a à toujours vouloir transmettre un message, une impression, une émotion, plus que simplement l’envie de s’enjailler, qui est devalbumenu le leitomtiv du rap actuel. Pour le coup, il est dans la tendance, mais aussi dans la bonne direction, pour reprendre une formule célèbre des pionniers du rap du 18ème. Qui seraient tous fiers de lui, sans aucun doute.