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Chronique de ”Commando” de Niska

La sortie du single ”B.O.C.” a fait passer Niska dans une autre dimension. Déjà très connu, et reconnu, depuis l’époque Matuidi Charo, ce single a fait de lui quelqu’un de bankable même tout seul (il avait déjà cassé les charts, mais en compagnie de Maître Gims). Cet été, c’est encore Niska qui a ambiancé les trois quarts des soirées avec son tube ”Réseaux”. Le MC a changé de statut, et il fait partie des stars, celles dont on attend l’album aussi impatiemment que le soir de Noël. Et lorsqu’il a annoncé son album, dont les deux singles sont issus, les fans ont été nombreux à saluer la nouvelle

Le truc, c’est que du coup, on l’attend aussi au tournant, c’est le revers de la médaille. On scrute chacune de ses paroles, de ses instrus, et on le juge. Et sur et album ”Commando”, il y en a des choses à dire. Déja, le MC a fait appel à plusieurs producteurs : Chritopher Ghenda, Pyroman, Double X, DJ Ken, Stijco, et Dany Synthé. Même si le producteur Double X est le plus présent, on a beaucoup d’ambiances différentes sur ce projet. Bien sûr, ça reste de la trap. Le projet est ailleurs un hymne à la trap bien sale, comme peut en témoigner le titre ”Tuba Life” avec Booba.

Mais on a bien plusieurs types de trap différents : un peu plus entraînante comme ”Réseaux”, ou au contraire plus mélancolique comme ”Story X” au début de l’album, un de nos préférés. Après, les détracteurs de la trap ne trouveront rien dans ce disque qui les convertira à cette tendance : Niska ne révolutionne pas le son. Mais il a le mérite de savoir ce qu’il fait de mieux, et de travailler à fond là-dessus.

L’album pour partir à la guerre ?

Mais qu’il soit mélancolique, un peu amoureux, ou un peu plus amer, Niska fait la guerre. C’est la guerre dans ses sons, c’est la guerre dans ses concerts, c’est probablement la guerre dans sa tête (la pochette est là pour en témoigner), bref, l’album n’est pas pour ceux qui veulent tranquillement l’écouter assis sur leur fauteuil, mais bien pour ceux qui tournent la nuit à la recherche d’un plan, que ça soit une soirée arrosée ou un braquo…

Ce côté vulgaire, bête et méchant de Niska est complètement assumé. De toutes façons, c’est la base de la trap aujourd’hui. Et il n’est pas si irréfléchi qu’il veut ben laisser le croire, comme en témoignent les morceaux ”Medellín”, ”Story X” ou ”Salé”. Lorsqu’il prend le temps de se poser, on se rend compte qu’il a des choses intéressantes à dire, des histoires à raconter, conscient de sa propre bêtise parfois : ”Torse nu comme un mongole, on insultait les passants qui passaient”.

Bref, un excellent projet, beaucoup plus contrasté que ce qu’on aurait pu croire à l’écoute de ”B.O.C.”, ”Réseaux” ou du freestyle d’annonce du projet, qui étaient tous dans la veine des bangers bien streets et énervés. Bien sûr, certains titres faits pour s’enjailler touchent vraiment leur cible, comme ”La wewer”, ou le feat avec MHD, ”Versus”. Même si on se demande pourquoi ils n’ont pas gardé l’instru du début du morceau pour tout le titre (incroyable intro du morceau les gars).

S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher à Niska, c’est d’avoir voulu faire un album ”commercial” : certes, tout le monde va l’écouter, mais le projet transpire la rue, les embrouilles, l’alcool, le pilon et la violence. On craint toutefois que seuls les titres comme ”La wewer” et ”Versus” soient passés en radio la journée, alors que, selon nous, c’est loin d’être les meilleurs titres. En tout cas, on souhaite à Niska de continuer à ambiancer les boîtes de nuit autant que les postes radio et les enceintes Bluetooth. Nous, c’est sûr qu’on va bien le poncer !

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