image davodka album accusé de reflexion

Un album et un clip pour Davodka !

Ça y est , c’est le grand jour : celui où Davodka revient avec un nouvel album solo, ”Accusé de réflexion”. Teasé depuis plusieurs mois (le premier extrait a été posté en avril dernier), ce nouveau projet avait fait monté les attentes autour du rappeur parisien. Il faut dire que le MC a cette fois bien mis en place sa promo, avec des vidéos freestyle lâchées à intervalles réguliers, mais aussi des apparitions remarquées, comme dans ”Le Cercle”, alors que le MC se mélangeait très peu jusqu’ici. Il montre même son visage sans problèmes, lui qui avait plutôt été discret jusqu’ici. Cet album est donc celui des changements.

Mais des changements à petites doses. Pas question pour le rappeur de se mettre l’autotune ou à la trap bête, même s’il avoue lui-même en interview écouter de plus en plus de choses différentes, alors qu’avant il était coincé dans les classiques. On retrouve donc la même recette, celle qui lui a garanti un vrai succès et une vraie fanbase alors qu’il fonctionne en totale indépendance. Un rap kické, très vite, avec beaucoup de technique, et une ambiance globalement très sombre, très mélancolique, très triste.

Le rap français en mode indé-pressif

Un rap fait maison, avec des producteurs que Davodka connaît. Du coup, ça donne une musique qui lui ressemble, fidèle à ce qu’il fait depuis ses débuts. Toutefois, là où c’est bien, c’est que si cet album reste dans la lignée des précédents, il n’est pas identique. Notamment grâce aux prods parfois un peu plus trap, qui forcent le MC à adapter son flow, ce qu’il commence à bien maîtriser. En témoignent les morceaux ”Fusée de détresse”, ”Boîte à souvenirs”, ou encore ”Egotrap”. Alors ça n’est pas encore un flow à la Kaaris (heureusement), mas il fallait absolument en parler. Car les rappeurs du 18ème qui s’essayent à autre chose qu’au ”boom bap” ne sont pas si fréquents.

Cette école du 18ème, Davodka en reste toujours un des meilleurs représentants. Un rap volontairement conscient (il l’assume pleinement), assez dépressif, qui jette un regard très sombre sur sa propre vie, son environnement, et ce qu’il se passe en général dans notre société. Souvent basée sur des samples de musique classique, la musique de Davodka s’est un peu ouverte à ce sujet aussi. Un passage nécessaire pour celui qui rappe depuis 15 ans maintenant.

Au niveau des thèmes, on retrouve du très classique : l’alcool, les addictions, la fumette, la flemme, mais aussi l’ascenseur social complètement bloqué et le système qui nous pousse au vice. Les politiciens en prennent évidemment pour leur grade, avec des punchlines toujours aussi tranchantes. Pour ce qui est des featurings, le rappeur s’est entouré de Melan, mais aussi de Demi Portion, que Davodka avoue beaucoup apprécier en tant qu’homme et en tant que MC. Il y a également une petite surprise sur la dernière piste du projet, mais on ne veut pas vous la gâcher.

13 titres bien remplis donc pour un projet très dense que Davodka vient de nous livrer. Avec toujours cette sincérité, cette authenticité qui font beaucoup de bien au rap. Félicitations à lui !