[Classique] Quand le Saïan Supa Crew nous en donnait “La preuve par 3”

Le Saïan est aujourd’hui l’un des collectifs incontournables quand on évoque le hip-hop old school.

Malgré leur arrivée plutôt tardive dans les années 90 ( leur premier album sortira en 99), ils ont su cultiver l’esprit hip-hop des premiers temps, par l’originalité et la richesse des flows, ainsi que par leur rôle dans la popularisation du human beatboxing auprès du grand public, notamment grâce à Sly the Mic Buddah et à Leeroy.

Le morceau sur lequel nous allons revenir est directement issu de leur premier album “KLR” nommé ainsi en hommage à l’un des membres du Saïan décédé (R.E.P) avant la sortie du disque.

Il y a de quoi s’faire du souci …

Le morceau traite du racisme présent en Hexagone et de la division entre les communautés qui y cohabitent.

L’intro se déroule dans un café, pour une ambiance prolo de comptoir propice à un échange de blagues racistes autour d’un verre, s’enchaîne ensuite le tableau d’un couple regardant la télé en mangeant pendant que défilent les remarques bien effenisées à l’image du “ils me dérangent pas du moment qu’ils restent chez eux”.

Le racisme frontal étant heureusement plus rare qu’auparavant, le collectif n’hésite pas à pointer du doigt les hypocrisies qui se cachent dans les phrases de certains comme le classique “j’aime pas trop ces habits mais sur vous ça va”.

Sir Samuel ( 95 représentant) met notamment en avant le ridicule de la division blancs/noirs et de la pseudo supériorité des uns sur les autres “tout ça à cause d’une différence d’épiderme”, puis nous livre l’un des refrains les plus mémorables du Saïan

D’un côté Vicelow dresse le portrait d’un facho qui donne son vote au Front national, d’un autre Féfé fait celui d’un dreadeux blanc aux antipodes mais repoussé malgré sa bienveillance ” réaction hostile quand je tends la main, j’comprends pas j’retenterais demain”, ces deux portraits traduisent bien l’impasse française dans laquelle nous nous trouvons encore aujourd’hui en matière de coexistence.

On vous laisse redécouvrir ce morceau magique du Saïan sans plus tarder !

Golem
Golem

Dans la même rubrique

Recommandé pour toi