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Des chansons d’Eminem au centre d’un procès pour discrimination sexuelle

La musique du rappeur a été jouée dans les haut-parleurs d’un lieu de travail.

Pour avoir laissé jouer de la musique d’Eminem qui traitait les femmes de « sal*pe » sur le lieu de travail, les dirigeants de S&S Activewear ont été visés par une action en justice. Le motif est la discrimination sexuelle. Selon San Francisco Cronicle, ceux sont sept femmes qui ont déposé la plainte qui n’a pas prospéré dans un premier temps. La juge en chef du district des États-Unis, Miranda Du avait jugé qu’il n’était pas possible de parler de discrimination sexuelle en raison des attaques aux deux sexes.

C’est la neuvième cour d’appel du circuit américain de San Francisco qui remet l’affaire sur le tapis en annulant la précédente décision de justice. Il faut comprendre que les employeurs ont tenté de se défendre au nom de l’égalité, mais la cour n’accepte pas leur fuite de responsabilité. « Le statut d’un employeur en tant que prétendu “harceleur de l’égalité des chances” ne constitue pas une échappatoire à la responsabilité », a déclaré la juge M. Margaret McKeown dans sa décision.

La version du juge

Pour ressortir ce dossier qui date de 2021, la juge a tenté d’établir l’impact de cette musique sur le comportement des employés. Elle a commencé en rappelant l’attitude des employés. « Parfois, les employés plaçaient les haut-parleurs sur des chariots élévateurs et circulaient dans l’entrepôt, ce qui rendait plus difficile de prévoir et encore plus d’échapper à la portée de la musique », a écrit M. McKeown. « À son tour, la musique aurait servi de catalyseur à des comportements abusifs de la part d’employés masculins, qui ont fréquemment pantomimé des gestes sexuellement graphiques, criés des obscénités, fait des remarques sexuellement explicites et partagés ouvertement des vidéos pornographiques ».

Dans son adresse, la juge a insisté qu’un harcèlement n’a pas besoin d’être ciblé pour être problématique. « Qu’ils soient chantés, criés ou chuchotés, diffusés par des haut-parleurs ou relayés face à face, les épithètes sexistes peuvent offenser et transformer un lieu de travail en un environnement hostile ».