Retour vers le classique: “Worst Comes To Worst” des Dilated People

Envie de vous faire un petit classique pour bien terminer la semaine ? Comme je vous comprend ! Bien évidemment, comme d’habitude, il y a toujours de quoi vous donner ce qu’il faut ! Et pour aujourd’hui, on va à 100% vers la nouveauté puisque l’on va parler d’artistes qu’on a encore jamais abordé. Evidemment, ce n’était qu’une question de temps car ils ont eux aussi totalement le droit de figurer dans le Retour vers le classique. Une fois encore, on va donc se tourner vers la créativité des groupes de hip-hop, et c’est en Californie que l’on va trouver notre crew. C’est donc l’heure de parler des Dilated People, que l’on ne peut nommer sans envoyer le classique “Worst Comes To Worst”.

Pas besoin de major pour sortir un classique

Il est possible que certains d’entre vous ne connaissent pas les Dilated People. En effet, il faut bien admettre que l’auditeur se doit de chercher un peu pour dénicher ce concentré de talent. Le groupe s’est effectivement fait connaître principalement de par son activité au sein de la scène underground du rap. Ainsi, à l’exception cependant du titre dont nous allons parler aujourd’hui, nos artistes d’aujourd’hui n’ont quasiment pas connu le succès commercial. Du moins, pas au niveau que l’on entend habituellement et bien moins que les artistes dont on relate d’habitude les performances en ces lignes. Cette fois donc, il ne sera pas questions d’explosions dans les charts et de premières places trustées au Billboard. Mais que cela ne vous donne pas l’impression que l’on va se pencher sur des artistes au rabais, bien au contraire ! D’ailleurs, mine de rien, le groupe a tout de même une sacrée longévité puisqu’il se forme en 1992 à San Francisco. Il s’articule autour de trois figures: DJ Babu, Evidence et Iriscience. Multipliant les collaborations avec de nombreux autres groupes et artistes de la West Coast, les Dilated People ne se seront jamais réellement lancés dans l’objectif de rayonner sur le rap. Dans l’ombre, ils enchainent les projets et font leur taf, avec la manière de véritables artistes, mais les contraintes et la pression de stars en moins.

L’année 2001 sera cependant marquée la sortie de l’album “Expansion Team”, qui bénéficie d’un petit succès d’estime (Une place dans le top 10 du Top RnB/Hip-Hop Albums tout de même). un projet porté par l’un des titres phare du groupe, morceau incontournable s’il en est: “Worst Comes To Worst”. Tout connaisseur ou même ceux qui découvriront ce sont avec l’article ne pourront s’empêcher d’être happer par l’instru, devenue culte pour le groupe. Ce mélange de scratches qui sent bon les 90’s mêlés à ses sonorités qui illustrent si bien le rap californien, on ne pouvait mieux faire. Evidemment, lorsque l’on découvre qu’il ne s’agit ni plus ni moins que du travail de l’excellent The Alchemist, on comprend d’avantage la qualité du beat (Guru ne manque d’ailleurs pas de le mentionner: “And a shout out to my man Alchemist on the trizzack”). Avec une telle prod, on ne peut que forcément se diriger vers un morceau d’exception n’est-ce pas ? A noter que le beatmaker a puisé son inspiration d’après un sample du titre “I Forgot To Be Your Lover” de William Bell.

L’union fait la force

Pour le reste, on fait place au mix de Babu, ainsi qu’aux couplet d’EvidenceIriscience et l’invité du jour: Guru (les fans de Gang Starr seront aux anges). Dès le premier couplet, Evidence met en avant le groupe et l’esprit qui l’entoure. Ne cachant pas que les relations peuvent parfois être tendues, comme dans tout groupe évidemment (“I’m from the group where friction leads to fire”), l’idée de soutient et d’union reste cependant la principale. Aussi, la phase se répète tout au long du morceau, clôturant couplets et refrain:

“Worst come to worst, my people come first”

Cette idée de soutient constant est d’ailleurs repriser par Iriscience qui débute son couplet en assurant qu’il est toujours là si l’on a besoin de lui (“I got worldwide family all over the Earth/And I worry bout ’em all for whatever it’s worth”). On notera également le petite pointe egotrip de Evidence avant un passage éclair de Guru qui capte l’essentiel du message le temps de quelques lignes (“You know it’s family first”) et en profite pour dédicacer le groupe (“Gifted Unlimited with Dilated Peoples/Babu, Evidence, Iriscience”). Tout ceci avant que Iriscience remette le couvert, vantant les mérites d’un esprit droit (“Long road, honor of the samurai code”) tout en faisant allusion à la réalité qui n’est jamais si belle qu’on peut le prétendre (“These California streets ain’t paved with gold”). L’idée de famille unie se retrouve tout le long du texte sous diverses phases comme le dit Evidence (“We could go our separate ways, but the songs remains/It won’t change”). Et effectivement, plus de 20 ans après, le groupe est toujours soudé ! Quoiqu’il puisse se passer, au final il faut garder en tête que le groupe passe avant tout.

Au delà de sa popularité, on retiendra de “Worst Comes To Worst” un son qui met en avant plus que tout les liens qui unissent les artistes entre eux. Une sorte de déclaration d’amour et d’amitié, un exemple pour tous, reconnu par Guru lui-même (habitué au travail en groupe, qui d’autre que lui aurait pu mieux saisir le fort message de la chanson). Le tout bien sûr porté par une instru devenue aujourd’hui culte et reprise par beaucoup. C’est bien là la force de ce son: de groupe indépendant jamais vraiment mis à la lumière des projecteurs, les Dilated People ont tout de même su s’illustrer le temps d’un et signer eux aussi un réel classique. Worst comes to te classic… 

image album Expansion Team des Dilated People
pochette de l’album Expansion Team des Dilated People
Rabeat
Rabeat

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