CLASSIQUE RAP US
Je ne vous abandonne pas même pour le week-end et revient avec l’album de fin de semaine tant attendu, le classique habituel ! Et puisque l’on a décidé de revenir sur les albums phares du courant musical qu’est le rap, ceux qui ont marqué leur époque et dont on parle aujourd’hui encore, on se dirige tout naturellement vers certains projets jugés incontournables. Et certains artistes donc, que l’on a pu aborder au détour de précédents retour vers le classique ! Nous avons eu l’occasion de vous le présenter en bonne compagnie, mais aussi de parler de son cultissime premier album, jamais deux sans trois puisqu’aujourd’hui cet article se consacre à l’album “The Chronic 2001” de Dr.Dre.
Dire que le docteur est un pionnier du rap game est un euphémisme. Certains vont même jusqu’à le considérer le comme le fondateur même du rap américain actuel et, si de nos jours il faut reconnaitre que le quinquagénaire est moins actif dans le business musical, il fut un temps ou en effet; il donnait ses lettres de noblesse au gangsta rap (notamment en compagnie de son ami Snoop Dogg). Après avoir parlé de son classique “The Chronic”, on ne peut que reconnaitre que le reste a suivi. Non content de nous avoir déjà satisfait avec un premier opus, le producteur/rappeur a réitéré avec la version 2001, qui a su nous livrer des sons d’anthologie. D’aucuns affirment que Dre a toujours eu une vision d’avance du rap, ce qui explique peut expliquer cette date (2001) alors que l’album sort en 1999, soit 7 ans après son prédécesseur. un CD qui rassemble pas mal d’artistes et pourrait presque s’apparenter à une mixtape si l’on se contente de la tracklist au vu des nombreux featurings qui sont crédités (seulement un titre, “The Watcher”, est en solo): Snoop Dogg, Hittman, Kurupt, Nate Dogg, Xzibit, Eminem… Tous ont répondus présent, le docteur assurant la production de l’album en compagnie de Mel-Man (seul “The Message” doit sa production à Lord Finesse). Concernant les textes, c’est l’avènement des ghostwriters puisqu’ils sont rédigés par Jay Z (“Still D.R.E”), Eminem (“The Watcher”), Royce da 5’9″ ou encore The D.O.C. Un tel gratin réuni ne pouvait en toute logique que déboucher sur un franc succès, et effectivement l’album se classe immédiatement à la 2ème place du Billboard 200 avec 550 000 unités vendues en une semaine. En 2000, il sera même certifié six fois disque de platine ! Un succès colossal alors que les thèmes abordés au fil des chansons sont loin d’être orientés tout public: drogue, violence, crime, guerre de gang, vie dans le hood… Bref, la thug life comme on dirait aujourd’hui ! Une façon pour l’artiste de ne pas sortir du chemin dans lequel il s’est engouffré, et d’emmener avec lui ses partenaires de débauche (le couplet d’Eminem sur “Forgot About Dre” ou encore “What’s The Différence” en est un exemple plus que probant !).
Musicalement parlant, la maitrise est tout simplement totale. On le sait, les instrus n’ont aucun secret pour le Doc, sur ses projets comme sur ceux des autres (quelques années plus tard il permettra à 50 Cent de s’adonner à l’excellence avec “Get Rich or Die Tryin’). Fidèle à ce qu’il sait faire (“Xxplosive” feat. Hittman, Kurupt, Nate Dogg et Six-Two), il s’essaye ici à de nouvelles tonalités, et n’hésite pas à à varier vers un spectre sonore plus sombre, sinistre diront certain (“Big Ego’s” feat. Hittman). Ce qui n’est aucunement un mal en soit mais, à l’écoute, oriente d’avantage le tout vers le rap que propose la East Coast et tranche avec l’atmosphère jazzy éprouvée sur le précédent CD. La grande force de l’abus se retrouve ici: des instrus excellentes (classiques à elles seules, j’en veux pour preuve la dinguerie sonore “Still D.R.E” feat. Snoop Dogg ou bien “Forgot About Dre” feat. Eminem ou encore “What’s The Différence” feat. Eminem & Xzibit ), des textes travaillés et toujours dans le ton, représentant un rap dur et brut comme on les aime.
Pour son époque, “The Chronic 2001” est au hip-hop ce que la Ligue des Champions est au football: la quintessence de ce qu’on peut faire de mieux, l’excellence à tous les niveaux. Plus qu’un simple succès, 2001 assoit Dre comme le producteur phare de L.A et de tout le game US, celui qui aura su redonner un second souffle à sa carrière alors que tous le disaient fini (en embrasant celle d’Eminem au passage). Plus qu’une démonstration de talent, Andre Young nous pose là un second classique, sans pression. Classic 2001.