CLASSIQUE RAP US
On repart à New-York pour faire un retour aux sources des bons vieux sons que l’on a tant apprécié ! Et comme on a toujours du nouveau en stock (enfin, de l’ancien selon le point de vue), je viens vous mettre en avant une nouvelle tête ! Enfin nouvelle… Vous avez eu l’occasion de l’appréhender au travers de l’un de nos derniers Retour vers le classique traitant du son “Da Joint” de EPMD. Je veux parler de Erick Sermon, membre honorable du duo avec son confrère Parrish Smith. Et je veux aussi parler de son classique en solo: “Street Hop”.
Après que EPMD se soit défait, Erick Sermon a poursuivi en solo, mariant une carrière d’acteur à celle de producteur. Il oeuvrera notamment pour Keith Murray, Blackstreet ou encore Redman. Du côté rap, on pourra noter la conservation du son typés 90’s, alors même que la musicalité dans le rap était en pleine évolution au début des années 2000. A ce titre, “Street Hop” en est le parfait exemple. Une track présente sur l’album “Chilltown, New-York” paru en 2004 et qui signe une collaboration avec les rappeurs Tre et Redman. Une franche réussite, pour un son qui est considéré comme l’un des meilleurs de l’album. Les flows s’enchaînent sur une prod maîtrisée, avec sans cesse ce rappel que l’on parle du “street hop”. On note d’ailleurs dès le début du son le sample repris de “Made You Look” de Nas: “This ain’t rapping, this is street hop/Now get up off your ass like your seat’s hot” qui donne le ton concernant la visée du texte. Erick Sermon lui-même ne se contente pas seulement de produire le son mais se fend également d’un couplet (le second) comme pour donner témoignage de sa maitrise des deux casquettes: producteur mais aussi rappeur. Une maitrise de l’egotrip aussi, avec son lot de comparaisons bien habituelles du genre (“(Yeah) I change your Timberlands to sandals” ou encore “It’s like comparing a car to a truck”). Un egotrip planant sur l’ensemble de la chanson, Tre lui-même reprenant lors de son couplet: “And I don’t look for beef but don’t think that I won’t attack” et glissant même jusqu’aux menaces (“Have you in a coffin momma like, “He don’t belong in that””) ajoutant ainsi une lourdeur certaine au son.
La preuve s’il en est qu’Erick a bien su rebondir après EPMD, enchaînant les albums en conservant sans cesse une bonne qualité de l’avis général.Une maitrise totale, entre création de prods et kickage au micro. Comme on peut s’en rendre compte avec “Street Hop”, il n’a pas à rougir de poser aux côtés de grands MC tel Redman par exemple. On le retiendra pour EPMD, on le retiendra pour sa carrière solo, pour son rap et pour ses prods… Un artiste complet, classique à lui-seul. Et on rajoute ce classique qu’est “Street Hop”, point final talentueux son dernier album solo à ce jour. This is street hop…
https://www.youtube.com/watch?v=wn88TjH1PCQ