En 2007, Bakar invitait les rappeurs Médine et Sinik sur le remix de son morceau “Les gens comme eux“.
Vous cherchez un morceau lisse, dansant et divertissant ? Faites demi-tour, ce qui suit est réfléchi, frontal et oppose deux mondes. Il y a un peu plus de 10 ans les polémiques amenées par la droite n’étaient déjà pas rares et se traduisaient par une intolérance profondément ancrée chez certains et un rejet de l’islam et des banlieues par la République.
Si d’un côté le titre qui suit est donc un doigt d’honneur à peine déguisé à beaucoup d’apeurés devenus racistes par ignorance ou par choix, il se fait aussi la passerelle entre deux mondes et propose de montrer aux “gens comme eux” comment vivent “les gens comme nous“, et si ces deux camps montés l’un contre l’autre semblent présentés de manière binaire, ils le sont au travers de multiples exemples propres à chacun d’eux.
“Les gens comme nous ont la main tendue, toujours serviables”
-Bakar-
“A une époque où nos apparts sont de la taille de leurs chiottes”
-Sinik-
Ils prient devant Johnny …
“… Ils disent que Dieu était un rockeur“, une faze de folie sortie par Malsain l’assassin qui bouclait le track par un couplet assassin dirigé contre le beauf français de base, le coutumier de la picole qui se révolte contre la viande Halal dès que la télé lui sert une polémique foireuse mais qui habite dans un village à la Marly-Gomont.
Que l’on soit d’accords, ce morceau n’est pas le procès des “français de souche” face aux enfants de l’immigration, il n’est pas question ici de couleur mais bel et bien de lutte des classes. C’est l’attaque du bourgeois de base par la jeunesse des quartiers, celle qui “cherche du taf” contre celui qui a “de la viande mais ne la bouffe pas”. Deux Frances s’opposaient déjà il y a dix ans, et le morceau ne faisait que cristalliser ce fait déjà établi.
Que vous vous reconnaissiez dans l’un ou l’autre camp, nous vous souhaitons une bonne écoute !
