Il y a tout juste vingt ans NTM fêtait déjà leurs dix ans d’existence en tant que groupe ! L’occasion pour les deux rappeurs d’être invités sur le plateau de Ruth Elkrief pour présenter leur quatrième album intitulé “Suprême NTM“.
Un échange assez tendu, entre une journaliste accumulant les maladresses et les questions clichés et un Jaguar toujours aussi apte à les relever … Zoom sur une rencontre télévisuelle entre deux mondes.
De l’autre côté du périph’
Paris et sa banlieue … C’est un peu comme l’huile et l’eau, malgré les coulées elles se repoussaient déjà à la fin du XXème siècle. Preuve s’il en fallait cette interview de Ruth Elkrief qui enchainait alors les questions désobligeantes et déplacées à l’encontre des deux rappeurs dionysiens. Heureusement le 93, représenté ici par Joey et Shen avait alors ses porte-paroles qui n’hésitaient pas à rentrer dans le lard des médias traditionnels qui semblaient se ficher complétement du béton extra-muros, hormis en nourrissant les images d’Épinal qui l’entourait déjà.
Une question de la journaleuse sur la vie dans la banlieue et voilà que la réponse de Didier alias JoeyStarr ne se fit pas attendre … Il propose alors à Madame Elkrief d’inviter des travailleurs sociaux sur son plateau ( de biens meilleurs interlocuteurs pour de telles questions) ou à entamer un vrai travail d’investigation plutôt que de saisir les deux premiers jeunes de banlieue qu’elle entrevoit pour les en questionner … Un grand moment que nous offrait alors la moitié hurlante du tandem de la Maison-Mère.
Cette entrevue met également en lumière une autre réalité malheureusement ancrée dans beaucoup d’inconscients encore aujourd’hui; l’existence d’un nivellement de francitude, qui serait apparemment plus haute chez Shen que chez Joey, pourtant tous deux issus de l’immigration. Et il nous apparaissait également assez fantasque qu’une immigré nord-africaine ait à ce point oublier ses points communs avec ses invités d’alors pour juger de leur francité et créer ainsi le malaise.
On vous laisse redécouvrir cette scène ubuesque entre une immigré qui s’oublie et deux oubliés qui représentent avec fierté leur milieu … Bon visionnage !
