Imany de Dinos sortait il y a trois ans

Il y a trois ans sortait l’un des meilleurs projets de l’année 2018, révélant aux yeux de la France le talent du rappeur de la Courneuve : Jules “Dinos” Jomby.

Le 27 avril 2018 sortait Imany, premier album studio de Dinos, anciennement appelé Dinos Punchlinovic. Initialement annoncé en juin 2015, il sort après plus de 3 ans de gestation, occasionnés par des tensions avec sa maison de disques de l’époque ( à savoir Def Jam) ainsi que sa recherche artistique approfondie. Malgré un succès critique quasi-unanime, l’album ne fait que 3.131 ventes lors de sa première semaine d’exploitation. Il faut cependant préciser que cet album est très personnel et ne comporte aucun son destiné à être un succès commercial.

Un album donc de la maturité, où le rappeur de la Courneuve aborde des sujets qui diffèrent de ses deux anciens projets : L’alchimiste et Apparances. Long de 17 titres, Dinos avait donc offert à ses fans une raison d’avoir attendu si longtemps. 17 morceaux, tous de qualité, tous teintés d’une couleur différente, tous portés par des prods magiques, tous ornés de punchlines marquantes.

Imany

Le rappeur originaire du Cameroun a tout de même invité deux rappeurs de renoms pour compléter l’album : son mentor Youssoupha sur le violent “Bloody Mary” et Ateyaba (anciennement appelé Joke) sur le futuriste “Beuh et Liqueurs”. Mis à part ces deux collaborations, la thématiques du projet reste très personnelle, comme peuvent nous le montrer la grande majorité des morceaux. Dans “Hiver 2004”, le rappeur prend son point de vue de jeune enfant par rapport à sa famille et à l’environnement dans lequel il grandit, le décès de ses proches et dans sa globalité, la galère, la hess qu’il a pu y vivre. Il enchaîne avec “Helsinki”, où ce dernier narre à merveille une séparation amoureuse et tout ce qui en découle. Dans “Les Pleurs du Mal”, Dinos nous offre sa pensée sur le monde actuelle sur un boom bap mélodieux.

Le rappeur de Courneuve se révèle comme un véritable lyriciste, qui utilise son art afin de faire passer des messages et d’en découler ses émotions tristes et déprimantes. Ces morceaux lui permettent d’acquérir un grand succès, et lui signent ses meilleurs prestations en terme de stream sur le projet. Cela a un peu enfermé le rappeur dans cette case, tandis que le reste de son opus, moins écouté et plus joyeux, possède la même qualité mélodieuse et parolière.

Été

En effet, on peut y écouter des morceaux envoûtants et révoltants comme “Iceberg Slim” ou encore “Argentique” (pour lequel il a eu l’honneur de faire un Colors), peu de rappeurs français arrivent à en faire (encore aujourd’hui !). On y retrouve aussi des bangers planants et lunaires comme “Flashé”, “Spleen” et “Notifications”, qui prouvent que Dinos n’a pas peur de prendre des risques. Le rappeur montre aussi qu’il peut offrir des morceaux estivaux et joyeux, comme les superbes “Havana & Malibu”, “Rue Sans Nom” ainsi que “Donne Moi Un Peu de Temps”.

Imany a tout les ingrédients pour s’insérer petit à petit dans les classiques du rap français. L’un des albums les plus complets de ces dernières années vient de fêter ses 3 ans, et n’a toujours pas pris une ride. Encore merci Dinos.

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Gaspard Catry
Gaspard Catry

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