Prions pour que le jour où Médine arrête le rap n’arrive jamais [Clip]

Après Youssoupha et Kery James, c’est au tour de Médine de livrer sa version clippée du morceau “Le jour où j’ai arrêté le rap”.

Médine, Kery James, et Youssoupha forment ensemble la Ligue. Une alliance artistique de quelque irréductibles qui continuent à se battre fermement pour la survie du rap conscient dans l’industrie. C’est dans cette démarche de combat qu’ils ont tous signé leur version d’un même morceau “Je jour où j’ai arrêté le rap”. Kery et Youss ont déjà donné, c’est au tour de du rappeur havrais d’ajouter sa pierre à l’édifice.

Sur la même base instrumentale et le même thème que ses homologues, Médine dresse à son tour son propre constat de l’évolution du rap. Selon lui, le genre musical a évolué, mais est devenu la péquenaud parade. En effet, il déplore que beaucoup d’artistes actuels soient peu cultivés et ne voient la discipline, uniquement comme un moyen de réussite financière. A l’inverse, plutôt rangé dans le camp des “rappeurs conscients”, l’artiste est toujours resté fidèle à ses valeurs, ses racines normandes et à son art. Et ce contre vent et marée.

Au-delà de l’état du rap actuel, Médine joue la carte de l’introspection et revient également sur son parcours. Une carrière riche qui, malgré sa réussite, fut, et est toujours semée d’embûches. Mais plutôt que d’être fataliste, il se détache de tout ça et retrouve une certaine liberté spirituelle.

Celui qui nous a habitués à des propos engagés tout au long de sa carrière sera désormais un simple observateur. Fatigué de défendre ses idées sans être écouté comme il le voudrait, il se résigne à laisser les autres faire leurs choix d’opinion pour vivre librement de son côté.

“J’veux pas parler du changement, poto, moi, j’veux l’incarner
C’est pour ça que j’vide mon encre et que j’remplis mes carnets
Plus d’vingt piges, mon public m’écoute entre père et fils
J’suis l’MC avec la dégaine d’un pilier de rugby”

Médine – “Le jour où j’ai arrêté le rap

Par ailleurs, le clip du morceau illustre bien ses propos. Pendant que Médine débite son texte avec ses tripes, est organisé le “premier concours de sosie officiel de Médine. Alors que de faux rappeurs se battent pour incarner un “nouveau Médine”, on s’aperçoit bien vite qu’en dépit des année qui passe, le rappeur est est restera à jamais irremplaçable.

Selon ses dires, son clip est inspiré de l’histoire de Charlie Chaplin “qui raconta en 1915 à un journaliste du Chicago Herald qu’il s’était présenté à un concours de sosies de lui-même, organisé dans un théâtre de San Francisco. Il se costuma en “Charlot” et participa au concours incognito. Il ne fut même pas sélectionné pour aller en finale”.

C’est quand on entend à la suite “Le jour où j’ai arrêté le rap” de Médine, Youssoupha et Kery James, qu’on se dit qu’un retour de La Ligue ferait du bien au rap français. En tout cas une chose est sure : si ces trois-là arrêtaient vraiment le rap, celui-ci ne serait plus jamais le même et ne s’en porterait pas vraiment mieux.

Jérémie Leger
Jérémie Leger

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