Nouvelle frappe judiciaire contre le rappeur Médine aujourd’hui ! Alors qu’il avait déjà été la cible d’un projet d’assassinat par un groupuscule d’extrême droite le voilà aujourd’hui suivi d’une plainte émanant d’un avocat des victimes du 13 Novembre.
Rappelons que les dates du 19 et 20 Octobre lui avaient déjà valus de nombreuses critiques, son message supposé étant jugé trop “violent“, voilà maintenant que Me De Veulle y ajoute un “appel au meurtre“.
Mais qu’a t’il fait pour susciter autant de haine ? La réponse est moins simple qu’elle n’y parait. A première vue, faire du rap engagé ça faisait déjà beaucoup pour un musulman barbu selon ses plus extrêmes détracteurs. Ajoutez à ça l’ultime affront de rendre hommage au “Bataclan” dans un morceau éponyme et vous constaterez que ce n’est finalement pas tant sa personne que ce qu’il représente aux yeux de certains myopes qui l’amène à nouveau sur le bûcher médiatique.
Djihad ?
Il nous apparait bon de rappeler le sens initial de ce mot que la scène médiatique a si souvent corrélé avec la haine, la violence et la folie terroriste. Le Djihad prôné dans les écritures n’a rien à voir avec les agissements honteux de fanatiques qui trouvent dans un livre Saint le moyen de justifier leur démence … Quelle meilleure justification que de faire d’une pulsion criminelle une loi millénaire ? Oui, sauf que non.
Le Djihad tel qu’il est énoncé dans les textes sacrés est en réalité des plus nobles : à l’image du nirvana bouddhiste ou de la paix intérieure dans certaines mystiques judéo-chrétiennes il concerne plus l’âme et le coeur que l’épée et le bouclier. C’est d’ailleurs là le plus haut niveau de noblesse du combattant selon l’islam : lutter contre soi même.
L’album de Médine intitulé “Djihad” était d’ailleurs suivi de la maxime “Le plus grand combat est contre soi même” … Mais nous constatons que certains sont toujours aussi prompts à sortir un mot de son contexte pour l’instrumentaliser.
Notre position reste donc la même depuis le début de cette tempête autour du havrais : nous condamnons avec fermeté les horribles agissements d’une infime minorité bruyante de fous mais ne souhaitons pas que ces dits-actes se répercutent sur l’immense majorité des gens de bien, en l’occurrence un artiste.
C’est avec discernement que nous réitérons donc notre soutien au rappeur Médine, et espérons que la tournure politique que prend cette affaire n’aveuglera pas la machine judiciaire … A suivre.