Les rappeurs appartenant à l’ancienne génération ne ratent jamais l’occasion de donner leur avis sur ce qui se passe aujourd’hui. Dans un entretien accordé au Parisien il y a quelques jours, Lord Kossity a ouvertement critiqué ce qui se fait actuellement tout en prenant le soin de citer quelques-uns qui font l’exception.
« Ce n’est pas du rap, c’est de la pop urbaine »
Après un long moment de silence, Lord Kossity qui a marqué le rap game avec une série, deux albums et un titre dancehall, vient de donner de ses nouvelles. Le rappeur connu pour son couplet mythique sur le classique “Ma Benz” de NTM a ouvertement donné son avis sur l’industrie musicale actuelle lors d’une récente interview. À en croire ses propos, ce que font les artistes d’aujourd’hui n’est pas du rap mais plutôt de la pop urbaine. « Ce n’est pas du rap, c’est de la pop urbaine. Dans le rap, il y a des exigences en termes de production, de flow, de contenus. Après, ça plait aux jeunes, il y a de la créativité, mais à mes yeux, ça ne respecte pas le cahier des charges du rap, tout comme le squash, ce n’est pas exactement du tennis », a-t-il indiqué.
Alors que son point de vue suscite certaines réactions mitigées, le vétéran rappeur est revenu à la charge pour essayer d’expliquer ses propos dans un long message qu’il a posté sur sa page Facebook. « Ce qui fait d’un artiste un rappeur, c’est son talent, et la qualité de son contenu et de sa production, de sa culture. D’autres artistes à succès ne sont pas des rappeurs, mais des artistes de musique urbaine (…) Je ne critique pas la nouvelle génération, car ils sont jeunes et ambitieux comme je l’ai été (…) je dis simplement que beaucoup d’artistes diffusés actuellement ne font pas du rap. C’est un fait. » déclare notamment Lord Ko tout en rappelant à ses détracteurs son parcours dans la musique et ses récompenses (une Victoire de la Musique, 16 albums en solo, deux disques d’or).
« C’est un mensonge de dire que le vrai rap est mort »
« Je n’ai pas la prétention de détenir le secret du rap : je sais juste le reconnaître. Les artistes connaissant le succès actuellement sont au début de leur carrière : l’avenir révèlera s’ils seront encore productifs dans 10 ou 20 ans. Pour moi et mes pairs cela n’a jamais été une mode éphémère, une tendance ou un jeu. La longévité réside dans autre chose que la hype ou l’argent: mais dans une réelle implication sur la durée, la capacité à traverser les époques en restant pertinent, et la préservation d’une passion qui doit rester intacte. Bien sûr les courants évoluent : mais la flamme reste vive », ajoute également l’ancien membre du collectif IV My People dans son message.
« Un artiste de ma génération ne s’exprime pas simplement pour plaire aux jeunes. il s’exprime : tout simplement ; et cela touche qui ça doit toucher. C’est une erreur de laisser croire que le rap est destiné aux adolescents…c’est faux. Les jeunes s’adressent naturellement aux jeunes ; lorsqu’on est plus vieux on s’adresse à tout le monde (en étant conscient qu’on ne plaira pas à tout le monde). C’est un mensonge de dire que le vrai rap est mort…honte aux diffuseurs qui entretiennent cette doxa. Une longue carrière est une bénédiction et un sacerdoce. Nous n’en sommes plus à essayer de séduire une clientèle, nous délivrons des messages et exposons un savoir-faire » a-t-il décrit vers la fin de son communiqué.
Partagez-vous son avis ?