Le jeune rappeur de 18 ans originaire de Seine-et-Marne a été condamné à de la prison ferme après avoir été jugé pour apologie du terrorisme suite à sa phrase « On découpe comme Samuel Paty, sans empathie ». Une phrase choquante peu de temps après le tragique assassinat du professeur Samuel Paty. De quoi faire réagir les autorités françaises.
15 mois de prison ferme
Le verdict est tombé le 26 novembre. Le jeune rappeur de 18 ans, Maka, a écopé d’une peine de 15 mois ferme après avoir été jugé pour apologie du terrorisme par la justice française.
Cette incarcération est dû à la publication de son clip où le jeune rappeur se met en scène devant une voiture en feu, armés de couteaux et autres armes blanches en rappant « On découpe comme Samuel Paty, sans empathie ». Une phrase jugée choquante et inacceptable par les magistrats, ancrée dans un décor loin d’être accueillant.
Maka est alors interpellé le 24 novembre et placé en garde à vue. Il est jugé le 26 novembre en comparution immédiate pour apologie du terrorisme, recel d’images de destruction grave par moyen dangereux pour les personnes et port d’arme blanche sans motif légitime. Il est finalement condamné à 15 mois de prison ferme.
Du côté de ses proches, on dénonce une atteinte à la liberté d’expression. Un de ses amis expliquait même « C’est de l’art, ce n’était pas pour porter préjudice à Samuel Paty, ni provoquer ». Mais les juges ne changent pas d’avis et le message présent au tout début de son clip : “Ceci n’est pas un appel à la haine mais l’illustration de la nature humaine. Qu’à cela ne tienne, ne prenez pas pour argent comptant ce qui est dit. Rien ne nous oppose” ne permettra pas d’adoucir le jugement.
« Je n’avais pas fait attention à toutes les conséquences »
Lors du jugement, Maka, interrogé par les magistrats affirmait « Je n’avais pas fait attention à toutes les conséquences ».
Il revient sur son clip et explique que les armes blanches présentes étaient factices et louées seulement pour le clip, que la voiture brûlait déjà à son arrivée sur les lieux et qu’il en a donc seulement profité.
Selon le jeune rappeur de Lagny-sur-Marne, sa démarche en utilisant des phrases chocs comme « B**** la France » ou la fameuse « On découpe comme Samuel Paty, sans empathie » visait à « attirer du monde, faire le buzz ». Il s’en excuse : « Je tiens à m’excuser, j’ai tenu des propos très choquants. Je veux être un artiste, il fallait un petit coup de boost »
Maka a voulu surfer sur le buzz afin de se faire connaître. Malheureusement, le buzz s’est retourné contre lui.
Malgré le témoignage de l’accusé et la demande de son avocate pour la relaxe des trois chefs d’inculpation, le procureur est resté sur ses positions et affirme que Maka était conscient de la portée et de la gravité de ses propos et qu’outre la liberté d’expression, le trouble à l’ordre public et le danger pour le voisinage étaient suffisants à l’inculper.
D’autant plus que Maka était déjà connu des services de police et avait déjà été incarcéré auparavant. Lors du tournage du clip, il était alors sous contrôle judiciaire et en sursis probatoire qui lui interdisait de sortir après 20h. Un détail qui n’a clairement pas jouer en sa faveur…