La nouvelle vient de tomber sur les réseaux sociaux de l’artiste : Médine annulera finalement ses deux dates au Bataclan afin de prévenir des incidents de plus en plus prévisibles.
Les soldats de plomb de l’extrême droite s’étant assez vastement mobilisés pour laisser présager des débordements lors des deux représentations musicales à venir dans la salle parisienne.
Que vous souteniez l’artiste, sa musique, ses textes ou au contraire que vous trouviez malvenues ses dates au Bataclan, une question se pose : Pour qui et quoi est-ce aujourd’hui une victoire ?
Le triomphe de “l’esprit Charlie” ?
Rien n’est moins sûr. Les morts de Charlie Hebdo doivent leur trépas à leur crayon, et que l’on cautionne ou pas l’ensemble de leur travail, on peut s’accorder à dire qu’aucun d’entre eux n’auraient dû craindre pour sa vie dans un État de droit, comme le nôtre se targue encore de l’être.
C’est cette indignation vis à vis de la barbarie dont ils furent les victimes qui a mené de nombreux français à se proclamer “Charlie” et à souligner l’importance ainsi que le caractère inviolable de la liberté d’expression dans une nation dite démocratique.
Et nous voilà presque 3 ans plus tard, à observer une instrumentalisation des victimes d’attentats afin de CENSURER la représentation d’un artiste jugé incompatible avec le Bataclan par certains influenceurs d’extrême droite.
Ce n’est pas une victoire pour la liberté d’expression que certains fêtent ce soir, voilà une chose de sûre. Mais qui se soucie encore de la liberté d’expression quand elle profite à ceux qui ne partagent pas ses idées ?
C’est bel et bien une liberté à deux vitesses qui s’enclenche alors presque mécaniquement pour les identitaires et les autres sympathisants de la peur : La France se doit de garantir la libre propagation de nos idées au nom de la démocratie mais se doit de condamner celle du voisin au nom de cette même démocratie !
A chacun son avis dans cette affaire mais si vous êtes du côté de la non-censure et du discernement soyez assurés que vos adversaires sont organisés, méthodiques, brutaux et ne s’handicapent pas de notions démocratiques quand elles encombrent leurs machinations honteuses.