Kalash Criminel
Biographie de Kalash Criminel
De son vrai nom Amira Kiziamina, Kalash Criminel est un chanteur et rappeur français d’origine congolaise. Né le 14 février 1995 à Kinshasa au Zaïre, il fait ses débuts à Sevran dans le quartier de Rougement et intègre le groupe Hall 14. En 2015, sa carrière solo débute réellement avec la sortie de « 10 12 14 Bureau ». Le natif de Kinshasa finit par signer au sein du label Def Jam en 2016 et crée par la suite sa propre unité de production, baptisée Sale Sonorité Records. Après de nombreuses collaborations et mixtapes, il sort enfin son premier album solo en 2018 : « La Fosse aux Lions ». Outre son déguisement cagoulé, ses prises de position aux allures extrémistes font de lui un artiste à part entière.
Les débuts de Kalash et l’impact « Kaaris » grâce au single « arrêt du cœur »
Kalash Criminel
naît albinos et passe le début de sa vie à Kinshasa avant de partir s’installer avec sa famille en France afin de fuir la Première guerre du Congon, plus exactement à Sevran. Très rapidement, il se passionne pour le rap et fait ses débuts au sein du groupe Hall 14 avec Daystiil, Kifa, Krimo JS et Zino. Leur premier morceau intitulé Traumatiser sort en 2012 et rencontre un succès modeste les permettant de se faire connaître, non mondialement, mais dans leur ville.
Inspiré par des artistes tels que Despo Rutti, Dosseh ou encore Niro, Kaaris et Seth Gueko, il faudra attendre 2015 pour que Kalash Criminel entame une carrière solo. Tout commence alors pour lui avec le morceau « 10 12 24 Bureau » suivi d’une série de freestyles baptisée Sauvagerie. Le succès est au rendez-vous. Rappeur prometteur, il lui manque alors un palier à franchir pour exploser définitivement. Un palier franchi en milieu d’année 2016 grâce au titre « Arrêt du Cœur » en duo avec Kaaris. Très reconnaissant du coup de pouce donné par le Sevranais, il n’hésite jamais à avoir de belles paroles à son égard.
Kalash Criminel, qui vient alors de signer chez Def Jam France se démarque sur ce morceau grâce à sa prestation très brute qui résume ainsi parfaitement tout son personnage et toute sa musique : sauvagerie, armes automatiques, quelques mots sur Obama et sur l’Afrique. Ajouté à cela un clip simple, mais efficace impliquant quelques Sevranais excités, un canapé posé au milieu d’un hall, trois plans d’une demi-seconde sur un gros cul, et un cadavre de gamos, et le tour est joué. « Arrêt du Cœur » permet à Kalash Criminel de toucher un public plus large que sa fan-base et il attire effectivement la curiosité des auditeurs de rap français, et notamment de tous ceux qui sont décontenancés par son écriture plutôt atypique.
« La fausse au lion », l’opus de confirmation
Fort conscient de son plein potentiel et porté par la motivation de ses premiers succès, Kalash Criminel sort son premier album le 23 novembre 2018 sous son propre label Sale sonorité records. Au fil des titres, « La Fosse aux lions » raconte son enfance à Sevran, marquée par de mauvais rapports avec certains professeurs et des « regards méprisants ». Le hall-14 où il a usé ses bas de survêtement, mais aussi ses liens avec la République démocratique du Congo, son pays d’origine pillé pour le coltan, un minerai, ou encore son fils, et sa maman.
L’album est marqué par plusieurs collaborations : Gradur, Soolking, et Vald, le rappeur d’Aulnay-sous-Bois. « Depuis que je rappe, j’ai toujours aimé travailler avec d’autres artistes », explique-t-il. Avec cet album, il s’est imposé avec fulgurance, sans céder un pouce de sa liberté de ton. Sur des musiques saisissantes, construites comme des BO de films, il évoque, sans concession, la rude condition dans les cités populaires, la précarité, le racisme, l’ostracisme…
Sur les 18 tracks du disque, le rappeur cagoulé le plus connu du game montre toute sa polyvalence : une sauvagerie bête et méchante idéale pour se défouler, mais également une vraie volonté d’aborder des thèmes qui lui sont chers. Tout au long, il dénonce par bribes les pilleurs de l’Afrique, mais aussi des sujets plus terre à terre comme la trahison ou sa vision du succès. L’opus est certifié disque d’or par le SNEP.
Polémique autour du titre « Cougar Gang »
Premier extrait de son premier album « La fosse aux lions » a fait objet d’une énorme polémique. Dans le refrain du morceau, le rappeur cagoulé se montre très explicite, en chantant « J’baise que des mères comme Macron (cougar gang)/J’suis bon qu’à niquer des mères (gang)/J’baise que des mères comme Macron (cougar gang) ». Un refrain qui n’a pas du tout plu à l’Elysée, qui a décidé de faire entendre sa voix.
Dans une interview pour Melty, Kalash a en effet déclaré que la plus haute institution française s’était directement adressée au label Universal. En conséquence, le morceau a tout simplement été retiré de l’album par Universal, sans l’accord du rappeur. « Ils ne voulaient pas prendre ce risque. Je suis déçu qu’ils n’aient pas porté leurs couilles, parce que c’est eux à la base qui m’ont dit de clipper le morceau, et une fois que c’est bon, ils me disent qu’il faut le retirer. Sans vouloir être vulgaire, j’me sens un peu baisé dans l’histoire. »
Si Kalash Criminel invoque des pressions venues directement depuis le palais de l’Elysée, Universal nie avoir reçu un quelconque ordre de la présidence. La maison de disques n’aura simplement pas approuvé le traitement que le rappeur réserve à la relation conjugale du chef de l’État.
Le style de musique atypique de Amira
Si Amira semble, au premier abord, s’inscrire dans la continuité de la trap sans concessions popularisée par son devancier Kaaris, il ne se distingue pas moins de ce dernier, tant au niveau du fond que de la forme. Son flow singulier est l’une des premières choses que peut remarquer le public rap : les punchlines acerbes, d’une grande brutalité, sont délivrées avec une certaine nonchalance, proche de l’indifférence.
Contrairement à de nombreux autres rappeurs misant souvent sur l’agressivité de leur diction pour appuyer leur flow, Kalash Criminel choisit plutôt la tempérance dans son élocution, ajoutant à ses punchlines un aspect infaillible et à son personnage une confiance impassible… Pouvant d’abord apparaître comme une absence de cachet, le flow serein de Kalash Criminel est davantage une marque de distinction au sein du registre musical dans lequel il évolue, à savoir le rap egotrip, où une grande partie des artistes tendent à se confondre dans une course au kickage agressif.
À travers ses morceaux disponibles à ce jour, incluant évidemment ses featurings, le rappeur sevranais reprend essentiellement les thèmes récurrents du « gangsta rap » à la française : violence urbaine, criminalité, trafic de drogue et d’armes, règlements de comptes, trahisons, argent sale… Le rap de Kalash Crimi est explicitement égotrip, imprégné de gimmicks et de punchlines cinglantes, mais ce n’est pas pour autant que le jeune rappeur ignore tout fond réfléchi dans son travail.
Avec sa collaboration avec Damso sur « But en or » issu de son second album, Kalash donne des leçons
Sorti en décembre 2020, « Sélection naturelle », est le 2e album studio de Kalash Crimi après « La Fosse Aux Lions » lancé en 2018. Pour ce 2e opus, le cagoulé le plus célèbre de France va plus loin que la sauvagerie qu’on lui connaît avec des invités de marque comme Nekfeu, Niska, Bigflo & Oli ou encore Damso. Sa collaboration avec le dernier cité est l’une des plus grandes prouesses de l’album. Événement, le clip, qui a cumulé près de 700 000 de vues en une vingtaine d’heures, s’impose comme une prouesse, qu’elle soit artistique ou dans la réalisation.
Contrairement à son habitude, le public retrouve un Kalash Criminel beaucoup plus calme. En effet, l’habituel kickage brut de l’artiste, que l’on retrouvait dans La fosse aux lions, se veut plus doux. Finalement plus adéquat pour dénoncer les tares que l’artiste peut y voir dans la société. Là où les mélomanes pouvaient s’attendre à une rencontre agressive et brutale entre deux manieurs hors pair de la plume salace et abrupte, « But en or » se dévoile sur un terrain presque conscient.
Kalash Criminel traite de trois grands sujets dans « But en or ». En commençant par le racisme, il s’intéresse également aux discriminations, notamment via l’albinisme, et les personnes qui le décrédibilisent. De même, Kalash Crimi estime qu’il doit travailler deux fois plus que les autres pour obtenir la même chose. La société reste critique envers les siens. Selon lui, il s’agit ici d’un racisme institutionnel, empêchant toute évolution dans la société. Il parle également de haine, et précise que le monde ne partage pas les bonnes valeurs. Enfin, il soulève le problème de la censure, en osant une analogie délicate entre deux entités clivantes : « Pourquoi on censure Dieudonné, mais on laisse parler Eric Zemmour ?». Une thématique actuelle, profondément remise sur le tapis à l’heure du débat autour de la liberté d’expression.
Kalash songe à un départ du rap, mais bien avant, il veut un feat avec Céline Dion
En novembre 2020, Kalash Criminel a émis le désir d’arrêter le rap et rêve d’un feat avec Céline Dion, » Je suis pressé d’arrêter le rap et de me mettre à fond dans la production », a-t-il confié dans LE CODE sur Apple Music à l’occasion d’une interview réalisée par Mehdi Maïzi à l’occasion de la sortie de l’album « Sélection Naturelle “du rappeur de Sevran.
Le natif de Kinshasa répond sans filtres aux questions de Mehdi sur ses relations avec les autres rappeurs, l’albinisme, sa réussite matérielle… tout en n’hésitant pas à affirmer qu’il voudrait faire un featuring avec Céline Dion. ‘Céline Dion ! Ça serait incroyable ! En rap français, je n’en ai plus, parce que j’ai vraiment fait les mecs que je voulais vraiment faire.’ a répondu Kalash Criminel le featuring le plus improbable qu’il aimerait faire avant d’expliquer il est impatient d’arrêter le rap, ‘Déjà dans ma tête, je sais combien de projets il me reste, combien d’années il me reste et je suis pressé d’aller vers la production. Je pense, je rapperais toujours. Mais faire des albums, je sais déjà quand je vais arrêter d’en faire. Et je suis pressé de me lancer dans la production parce que c’est un truc, j’aime trop aider les gens. Donner des conseils, vraiment faire les trucs. ».‘Au bout d’un moment, il faut savoir aussi laisser la place aux autres et au bout d’un moment, c’est plus ta période. Je suis un grand fan de T.I., c’est mon meilleur rappeur américain. Regarde, il sort encore des albums. Là, il fait des scores minables, c’est des flops de fou. Parce qu’en vrai de vrai, ce n’est plus son temps. C’est le temps des Lil Baby, des DaBaby, au bout d’un moment, il faut savoir raccrocher, tu vois ?’ a expliqué Kalash Criminel lors de cet entretien dans LE CODE sur Apple Music.
La réédition de son deuxième album surprend plus d’un
Dernier projet en date du rappeur de Sevran,” Sélection Naturelle » peine à péter les scores malgré la présence de grosses pointures du rap français. Afin d’y remédier, le rappeur « cagoulé le plus connu au monde » a décidé de le rééditer. Ainsi, sans annonce préalable, l’adepte du « ta ta ta » a présenté le vendredi 12 novembre 2021 une version Deluxe composée de 6 titres. Sur ce nouveau projet, le public a droit à une collaboration avec DA Uzi et Nahir sur le titre « ’Afflelou »’, ainsi qu’une connexion avec le rappeur Douma sur le morceau « ’Violence »’.
Il s’agit d’une réédition sur laquelle on retrouve un Kalash chaud bouillant qui offre des instrumentales sauvages accompagnées de textes trash composés d’une multitude punchlines percutantes pour le plus grand bonheur de ses millions de fans.
Rappelons que ses deux mixtapes « R.A.S », parue en 2016 et « Oyoki », publiée en 2017 sont déjà toutes deux certifiées disque d’or par le SNEP. De plus, son premier album studio intitulé « ’La fosse aux lions »’, dévoilé en 2018 a aussi été gratifié d’un disque d’or. « Sélection naturelle » reste bien évidemment le seul projet non certifié de ce féru de la musique.
Kalash criminel fait aujourd’hui partie des figures emblématiques de la trap française. Outre sa cagoule qui est devenue sa marque de fabrique, le rappeur s’est très vite fait un nom avec son style de musique atypique, ses punchlines précis et son flow tranchant sans oublier ses prises de position politiques. Veuillez nous préciser en commentaire laquelle de ses chansons qui vous a le plus marqué.