Missy Elliott

Biographie de Missy Elliott

Missy Elliott est une légende de l’arène musicale américaine. Rappeuse, auteure-compositrice et productrice, elle a travaillé aux côtés des sommités de la musique mondiale comme Mariah Carey, Whithney Houston, Janet Jackson, Keyshia Cole et Ciara. Avec une carrière solo plus que réussie, elle devient une pierre angulaire du rap US et détient à son compteur cinq Grammy Awards remportés et plus de 30 millions albums vendus aux USA. Elle est l’une des rares rappeuses, avec Nicki Minaj et Cardi B à être au moins certifiée six fois disque de platine par la RIAA. Notre magazine s’intéresse à cette grande passionnée de la musique depuis son enfance jusqu’à ce jour.

Malgré une enfance difficile, Elliott s’accroche à sa passion pour la musique

De son vrai nom, Melissa Arnette, Missy Elliott est née le 1er juillet 1971 à Portsmouth, une ville américaine située dans l’Est du Commonwealth de Virginie. Enfant unique de Patricia, coordinatrice dans une société d’énergie, et de Ronnie, un marine, Missy caresse déjà l’ambition d’être chanteuse dès l’âge de 4 ans, mais personne ne la prend au sérieux. À l’école, elle s’épanouit et fait souvent le pitre en classe. Notons également qu’elle a un Q.I supérieur à la moyenne, mais mal à l’aise à l’idée de sauter des classes, elle fait exprès de redoubler ensuite pour retrouver ses camarades de son niveau originel.

Pour Arnette, tout n’était pas gagné. En effet, alors qu’elle était encore enfant, elle est victime de violences avec sa mère ; son père leur en faisait baver sévèrement. À l’âge de 8 ans, elle fut violée régulièrement par son cousin. La musique était pour elle une option qui lui permet de s’offrir un brin d’évasion après ses différentes épreuves.

Les débuts de Mélissa dans la musique

Les premiers pas de Mélissa dans la musique se font au début des années 1990 en tant que membre de Fayze, un groupe de R & B qu’elle a créé avec trois copines. Pour être exact, trois copines et un pote nommé Timothy Mosley qui officie à la production. C’est évidemment lui que le public connaîtra plus tard sous le nom de Timbaland, prodige du beatmaking.

En 1991, Fayze est repéré par DeVante Swing, membre du groupe Jodeci. Les filles et Timothy déménagent vers New York et signent sur le label Elektra Records. Toutefois, il faut préciser que l’aventure du groupe ne se passe pas exactement comme prévu : le label qui les a signés ne reconnaît pas vraiment chaque entité, mais les intègre tous dans un deal où chacun doit se mettre au service de l’équipe tout entière. Cela entraîne un double effet kiss kool. D’un côté, Missy est « forcée » d’écrire pour d’autres artistes afin d’honorer le contrat et elle prend donc cette habitude, de l’autre, cela retarde un peu son explosion personnelle alors qu’elle se démarquait déjà par son talent.

En 1993, Missy écrit et rappe sur le titre That’s What Little Girls Are Made of de Raven-Symoné. En 1994, DeVante et Timbaland produisent le premier album de Sista, 4 All the Sistas Around da World, avec le single Brand New. La sortie dudit opus fut confrontée à un blocage par le label Elektra. Le collectif Swing Mob se disperse : Elliott, Timbaland, Magoo, Ginuwine et Playa se réunissent et s’éloignent du joug de DeVante.

Le succès de son premier opus « Supa Dupa Fly » fait l’effet d’une bombe

En 1997, Missy Elliott fait le grand pas de sa carrière en sortant son premier album en tant que chanteuse solo. Entièrement produit par son compagnon de toujours Timbaland, l’opus est baptisé « Supa Dupa Fly ». Tim offre à la rappeuse des beats à coloration très synthétique, d’une audace dont l’underground hip-hop n’était pas capable, des rythmes ronds inspirés du dancehall jamaïcain, des sons étranges et dérangés qui lui ont valu une côte non négligeable auprès des amateurs de musique électronique.

Avec un total de 17 morceaux, l’opus reçoit des invités de choix comme Busta Rhymes, Lil Kim, Da Brat, 702, Magoo et la très talentueuse Aaliyath. L’album rencontre un grand succès et est classé 1er au Top R & B/Hip-Hop Albums et 3e au Billboard 200. Bien aidé par le hit The Rain, l’album a été certifié disque de platine par la Recording Industry Association of America (RIAA) le 19 septembre 1997. Le magazine Rolling Stone le classe à la 73e place des « 100 meilleurs albums des années 90 ».

L’opus est également cité dans l’ouvrage de référence de Robert Dimery « Les 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie ».

Missy Elliott obtiendra même la chance d’être invitée au Grammy Awards, étant donné que ce premier projet fut sélectionné dans la catégorie « Meilleur album rap ». Plus tard, la rappeuse avouera avoir écrit, composé et enregistré son premier album en seulement deux semaines. Une incroyable prouesse et preuve de courage et de confiance en soi pour un premier opus !

Missy confirme son talent et s’impose dans l’arène musicale

Avec une ascension croissante et habitée par l’envie d’inscrire son nom en lettre d’or dans la musique, Missy sort en 1999 un 2e album plus sombre et plus travaillé. « Da Real World » est son nom. Elle explique que celui-ci a nécessité deux mois d’enregistrement. L’album se vend à 1,5 million aux États-Unis et trois millions dans le monde. Il contient les singles Hot Boyz et All « n My Grill avec Nicole Wray et Big Boi d’OutKast. Ce dernier sera remixé en duo avec le français MC Solaar, l’un des précurseurs du rap français.

En 2001, son opus « Miss E… So Addictive » est présenté avec le très populaire « Get Ur Freak On » avec le club banger 4 My People. Son 4e album, « Under Construction » voit le jour en 2002 et consolide son statut de l’une des rappeuses les plus réussies de tous les temps avec 2,1 millions de ventes aux États-Unis, une nomination aux Grammy Awards du meilleur album de rap et le titre du meilleur album hip-hop de cette année du New York Times.

Les succès s’enchaînent à tour de rôle pour Melissa. En 2003, son label la pousse à sortir rapidement un nouvel album et « This Is Not A Test » soutenu par le titre Pass That Dutch voit le jour. Cependant, comparé aux autres, l’album est un échec commercial, car n’ayant pas été vendu comme de petits pains.

En 2005, la native de Portsmouth sort un nouvel opus, « The Cookbook », plus abouti après l’échec de son dernier album. Pari gagné pour Missy Elliott : l’album, certifié disque d’or, remporte un franc succès. L’année suivante, elle sort la compilation Respect M. E., qui contient ses plus grands succès.

Melissa est plus qu’une rappeuse

Missy ne s’est pas du tout limitée à ses propres performances au micro. La native de Virginie a écrit des chansons pour d’autres artistes, et aimait autant être derrière les machines que devant un micro, même si ce n’est pas forcément ce que le grand public a le plus retenu de la carrière de la rappeuse.

Parmi les plus grandes réussites de Elliott en tant que ghostwriter et productrice, on a forcément la talentueuse Aaliyah grâce à l’opus « One in a million ». Sur le projet, le duo qu’elle forme avec Timbo est clairement arrivé à un niveau supérieur, Aaliyah était le talent brut qu’il leur fallait, et la combinaison des trois fut explosive. Rien qu’avec un tiers de paternité sur ce disque, Melissa a contribué à façonner l’esthétique du R & B moderne.

En dehors de son rôle de ghostwriter dans l’industrie musicale, Missy est une excellente productrice. Ses talents de productrice et de compositrice ont permis à des artistes telles que Jennifer Hudson, Monica, Keyshia Cole et Jazmine Sullivan de réaliser d’énormes ventes de disques et de remporter des prix prestigieux.

Son duo avec Timbaland : un succès international

Il est inconcevable d’évoquer la carrière musicale de Missy Elliott sans énoncer le nom de son ami et producteur de longue date, Timbaland. Elle le disait elle-même dans Funky Fresh Dressed : « Moi sans Timbaland, c’est comme des Jamaïcains sans curry ». Les deux ont largement participé à redonner du sang neuf au rap et r’n’b, de la fin des années 90 au début des années 2000.

Si Timbaland a produit pour les plus grands de la musique américaine, de Jay-Z à Madonna en passant par Aaliyah et Justin Timberlake, son travail commun avec Missy Elliott sur ses albums solos fut essentiel pour l’éclosion de la rappeuse. Chaque album possède une teinte, une griffe, marqué autant par le style de Timbaland que la personnalité de Missy Elliott.

Première rappeuse au panthéon des auteurs

Elliott est devenue en juin 2019 la première rappeuse intronisée au panthéon des auteurs de chansons, « le Songwriters Hall of Fame », au sein d’une promotion qui comptait également le chanteur Yusuf. En larmes, Melissa a reçu son prix des mains de Queen Latifah, l’une des grandes pionnières du rap issues de la génération ayant précédé la sienne.

L’auteure-compositrice-interprète primée a fondu en larmes lors de son discours de remerciement alors qu’elle partageait sa gratitude : « Chaque fois que je monte sur un podium… même avec tout le travail que j’ai effectué, je ne le sais pas et Je suppose que c’est juste Dieu, je ne sais pas pourquoi je suis ici » dit-elle. « Je veux dire une chose aux écrivains, aux écrivains à venir : Ne pas abandonner. Nous passons tous à travers le blocage de l’écrivain. Parfois, il suffit de quitter un disque pour y revenir. Mais n’abandonnez pas parce que je suis debout ici. Et c’est important pour le hip-hop aussi. »

Missy Elliott s’est inspirée de Michael Jackson

L’une des principales raisons du succès continu d’Elliott est son refus de prendre les choses pour acquises ou de se permettre de rester indifférente. Ce qui la motive à bosser davantage pour garder le niveau.

Dans une interview avec Billboard, Elliott a révélé comment Michael Jackson avait inspiré son éthique professionnelle en répondant « au travail plus dur ». Lorsqu’on lui a demandé ce qu’elle aurait fait de différent dans sa carrière, l’artiste a répondu : « Je me suis dit : travaille plus fort ! Comme Michael. Tu dois marcher sur la lune jusqu’à ce que tes chaussures soient presque des tongs. Que pourriez-vous faire d’autre ? Mais cela m’a poussé ailleurs, même si je reconnais qu’il y a toujours des choses à améliorer. »

Missy reçoit son étoile sur le HOLLYWOOD WALK OF FAME

Lundi 8 novembre 2021 à Los Angeles, Missy Elliott s’est rendue sur Hollywood Boulevard pour célébrer sa consécration : la rappeuse et compositrice de 50 ans a eu l’honneur d’inaugurer l’inscription de son nom sur une des étoiles du Hollywood Walk of Fame. C’est la 2708e étoile depuis l’avènement du Walk of Fame en 1961.

Artiste accomplie, la native de Portsmouth, en Virginie, a été auréolée tout comme le furent avant elle Michael Jackson, Ice Cube, ou Snoop Dogg de l’une des récompenses les plus emblématiques outre-Atlantique. À la remise de son prix, nombreux étaient les proches de la rappeuse à s’être réunis sur Hollywood Boulevard pour l’accompagner durant cette intronisation. « Je viens ici depuis environ 20 ans et j’avais l’habitude de passer devant toutes ces étoiles et de simplement m’y imaginer », a-t-elle déclaré à l’occasion de son discours, non sans émotion. La chanteuse continue en ces termes : « C’est une bénédiction de rêver grand et c’est vraiment arrivé. Je suis vraiment là aujourd’hui. »

Missy Elliott n’a pas manqué de placer un mot à l’endroit de « ses sœurs du hip-hop », c’est-à-dire les rappeuses qui s’illustrent dans le game avant elle et qui ont permis de lui ouvrir la voie. « Je veux remercier très fort mes marraines qui ont permis cela, c’est-à-dire Queen Latifah, Monie Love, Sha-Rock, Angie Stone, Roxanne Shanté, Yo-Yo, Mc Lyte, Salt-N-Pepa. Je sais que j’en oublie probablement certaines, mais vous avez toutes commencé avant moi, parce que vous êtes les piliers sur lesquels nous nous tenons. Vous avez couru pour que nous puissions marcher, vous vous êtes engagées pour que nous puissions nous asseoir confortablement après vous, alors je vous remercie pour ce moment ».

Dans les premières années de sa carrière, Elliott tenait à se frayer un chemin vers le sommet. Depuis lors, elle a étendu son rayonnement dans tous les domaines de l’industrie, que ce soit par son écriture, sa production ou ses collaborations. Plus de trois décennies après sa première incursion dans l’industrie de la musique, son éthique de travail acharné lui a permis à de rester aussi pertinente et productive que jamais et les différentes récompenses parlent pour sa gigantesque carrière.