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Nas

Biographie de Nas

De son vrai nom Nasir Jones, Nas est un rappeur, compositeur et acteur américain, né le 14 septembre 1973 à Brooklyn, New York. Connu au départ sous le nom de Nasty Nas Escobar, il a réussi à transformer le rap américain avec des sonorités exceptionnelles et entraînantes qui ne laissent personne indifférent. De 1994 en, il a enrichi l’industrie musicale avec 13 différents albums studio, chacun étant couronné d’un grand succès. Fils du musicien de jazz Olu Dara, Nas compte huit albums certifiés consécutivement disques de platine, et compte plus de 25 millions d’albums écoulés depuis 1994. Chemin faisant, il est devenu également entrepreneur à son propre label. Il est actuellement signé aux labels Def Jam Recordings et Mass Appeal Records. Cet article est consacré à l’histoire de ce poids lourd du hip-hop qui mérite pleinement le titre de légende.

Jeunesse et début de carrière de Nas

Le vrai nom de Nas à l’état civil est Nasir Bin Olu Dara Jones. Son père, Olu Dara, est un musicien de blues et de jazz de descendance Yoruba originaire de Natchez, dans le Mississippi. Sa mère, Fannie Ann Jones, quant à elle est originaire de Caroline du Nord. Il a une sœur et un frère nommé Jabari Fret mieux connu sous le nom de Jungle, membre du groupe de hip-hop Bravehearts. Tout petit, Nas et sa famille emménagent à Queensbridge, dans le quartier du Queens. C’est d’ailleurs ici qu’il fait la connaissance de son voisin, Willy Graham « Ill Will ». Ce dernier faisant déjà son petit bout de chemin dans le hip-hop aide la future légende à avoir des notions basiques du domaine. Convaincus du potentiel l’un de l’autre, ils se mettent en connexion pour s’illustrer dans l’industrie musicale américaine.

Entre temps, il faut rappeler que Nas fréquentait une école, mais il va abandonner suite au divorce de ses deux parents en 1985. À noter qu’il était en classe de quatrième en ce moment. En effet, pour atteindre pleinement son objectif dans le secteur musical, il commence par s’initier à un certain nombre d’instruments, dont la trompette. Toujours dans cette jeunesse, il s’initie à l’écriture des textes de rap, ce qui l’amène plus tard à se produire sur certaines scènes locales pour se faire connaître du public. Ses performances séduisent plus d’un et il sera sollicité plus tard pour des collaborations qui vont enrichir ses expériences dans le game.

Ainsi, en 1991, Nas apporte un couplet sur le titre Live at the Barbeque, extrait de l’album « Breaking Atoms » du groupe Main Source. Il est également invité sur d’autres titres pour des compositions plus attirantes. C’est d’ailleurs au cours de cette période que Nas fait parler de lui dans la communauté du hip-hop. Mieux, le public assimile ses différentes prestations à celles de certaines légendes du game comme Rakim. Cette comparaison commence par lui attirer davantage du monde, en l’occurrence les professionnels. Dans la foulée, il sera approché par MC Serch des 3rd Bass pour qui il réalise le morceau Halftime, qui figure sur la bande originale du film Zebrahead. Par ailleurs, il faut rappeler que Nas et Ill Will continuent toujours à travailler ensemble, mais ce dernier sera assassiné en bas de chez lui le 23 mai 1992. Son alter ego nommera plus tard son label en son honneur. Deux ans après cette disparition qui a marqué la vie du rappeur, il va se lancer dans sa carrière solo.

Très tôt, Nas devient un classique du hip-hop

Nas fait partie de ces rappeurs qui ont précocement connu une ascension légendaire dans la communauté du hip-hop américain. Tout a commencé après sa signature auprès du label de Serch, Columbia Records où il publie son premier album. Intitulé « Illmatic », celui-ci est lancé le 19 avril 1994 et est porté par de nombreux titres travaillés par des producteurs de renom. Par exemple, on peut évoquer les titres comme NY State of Mind produit par DJ Premier (la moitié du groupe Gang Starr), The World Is Yours produit par Pete Rock, One Love (en référence à l’incarcération de son ami Cormega), chanson produite par Q-Tip, du groupe A Tribe Called Quest et It Ain’t Hard to Tell produit par Large Professor. Avec le poids de toutes ces collaborations enrichissantes, le projet s’est rapidement hissé à la douzième place du Billboard hot 200. Par la suite, il sera certifié disque d’or par la RIAA en 1996. Reconnaissance ultime : « Illmatic » est considéré par la communauté hip-hop et la presse spécialisée comme étant l’un des plus grands « classiques » du genre. Aussi, le magazine Rolling Stone le classe 400e des « 500 plus grands albums de tous les temps ». Bref, Nas a vu sa cote de popularité monter sensiblement avec la sortie de cet album qui marque son entrée tonitruante dans le game.

It was written : Nas gagne en confiance et constitue un groupe, The Firm,

Voué désormais à une grande audience, Nas sort son deuxième album « It Was Written », le 2 juillet 1996. En effet, pour ce projet, il se fait entourer d’autres talents parmi lesquels on peut citer Mobb Deep et Jo-Jo Hailey de Jodeci. Il rencontre le succès notamment avec les morceaux tels que If I Ruled the World (Imagine That) (avec Lauryn Hill) et Street Dreams. Grâce à ces différents titres, la création réalise une performance commerciale, engendrant de nombreuses ventes au cours de la même période. Le rappeur gagne ainsi en confiance et fonde le groupe The Firm en collaboration avec AZ, Foxy Brown et Cormega. Ce rassemblement marque leur signature sur le célèbre label Aftermath Entertainment du rappeur et producteur Dr. Dre.

Partant du contrat d’enregistrement avec la maison de production de Dr. Dre, le collectif The Firm commence à travailler sur son premier album. À la moitié de la production de l’album, Cormega est exclu et remplacé par Nature.

L’album, Nas, Foxy Brown, AZ & Nature Present The Firm : The Album est finalement publié en 1997 et les critiques sont légion. On reproche notamment au groupe le manque de créativité dans ce projet collaboratif. Pour les professionnels, The Firm a plutôt misé sur l’aspect commercial de l’album au lieu de travailler sur la dimension esthétique de la création.    De ce fait, le groupe ne fait plus long feu, contre toutes les attentes des fans.

Par ailleurs, en 1998, Nas décide de faire oublier le sombre épisode de sa collaboration avec les membres de The Firm. Pour ce faire, il devient subitement très productif en se lançant dans l’univers cinématographique. Pour ses débuts, on le voit dans le film Belly, réalisé par Hype Williams, et dans lequel il joue aux côtés de DMX et Method Man. Par la suite, il fait un retour sur ses premiers amours et commence à travailler sur un projet de double album qu’il veut être à mi-chemin entre « Illmatic » et « It Was Written » et qui devrait s’intituler « I Am… The Autobiography ». Malheureusement, ce projet échoue, car la plupart des chansons sont illégalement téléchargées avant leur lancement.

Pour ne pas voir ses efforts s’annihiler, le rappeur de 48 ans réduit la création à un seul CD qu’il intitule « I Am… ». Malgré toute la tempête qui a précédé sa sortie, le projet a fait carton, et ce grâce aux titres à succès comme Nas Is Like (produit par DJ Premier) et Hate Me Now avec Puff Daddy. Par-dessus tout, l’album est classé numéro 1 du Billboard hot 200. L’année suivante, Nas lance son quatrième opus studio intitulé « Nastradamus ». Ce dernier est porté par les morceaux comme U Owe Me, produit par Timbaland et Ginuwine, ainsi que Project Windows. Comme le précédent, ce projet obtient une place d’honneur dans les classements. À titre d’exemple, il est monté à la septième place du Billboard 200 et certifié disque de platine par la RIAA aux États-Unis. En dépit de ces couronnes, ce projet sera vivement attaqué par la presse spécialisée et d’autres puristes. Pour l’information, on reproche à Nas de vexer dans la pop commerciale. Dans la même période que cet épisode, une forte rivalité avec Jay-Z s’installe au même moment et les deux rappeurs se critiquent par morceaux interposés.

Nas : le beef du rappeur avec Jay-Z

En 2001, pendant que Nas traversait les moments de deuil relatifs à la disparition de sa mère, il entretient une forte rivalité avec Jay-Z. Les deux légendes se sont dénigrées sur des morceaux qui ont véritablement fait le buzz dans le game. En effet, sur son album « The Blueprint », Jigga consacre un couplet entier du titre Takeover pour insulter le talent de soin homologue. En clair, il déclare que ce dernier dispose seulement d’un seul album original à son actif. Il fait notamment référence à « Illmatic ». À son tour, le rappeur natif de Brooklyn se sert du morceau Ether pour répondre au CEO de Def Jam. Pour rappel, ce titre contient un scrath où 2pac dit « Fuck Jay-Z », ce qui crée un grand tollé dans la communauté du hip-hop américain. En ce qui concerne Nas lui-même, il estime que Jay-Z avait volé les paroles de The Notorious B.I.G (mort en 1997). Il l’accuse également de ne rapper que pour s’enrichir.

À titre informatif Ether est un morceau extrait de l’album du rappeur du Queens, Stillmac. Par ailleurs, il faut signaler que Nas sort vainqueur du clash avec Jay-Z. Peu de temps après, ces deux figures majeures du rap US mettent un terme à leur beef lors d’un concert prônant le retour au hip-hop. Après tension, ils ont même réalisé deux sons en commun, un sur Hip Hop Is Dead de Nas et l’autre sur American Gangster de Jay-Z.  C’est à la suite de cette réconciliation que Nas décidera de signer chez célèbre label Def Jam dirigé par Jay-Z.

Retour artistique du rappeur

Le 17 décembre 2002, Nas sort son sixième album baptisé « God’s Son » avec de nombreux titres collaboratifs. On peut évoquer les artistes tels que Eminem, Alicia Keys, Salaam Remi, Chucky Thompson ou encore The Alchemist. Pour rappel, il s’agit d’un album purement intimiste où le rappeur évoque des sujets relatifs à sa mère décédée (Dance), la spiritualité (The Cross) ou encore à l’espoir (I Can). La création atteint la 12e place du Billboard 200. Aussi, il faut signaler que le musicien choisit ce moment pour se marier avec la chanteuse Kelis.

Deux ans plus tard, en 2004, Nas revient sur la scène avec un septième opus intitulé « Street’s Disciple ». Plus orienté vers le jazz rap, ce projet contient de nombreux hommages et des titres qu’il a interprétés avec Olu Dara, son père. Peu de temps après, il sort Hip Hop Is Dead, qui devait s’appeler Nasdaq Dowjones. Ce titre contient notamment un duo avec son ancien rival Jay-Z intitulé Black Republican. Pour l’information, c’est un projet où Nas dénonce les rappeurs bling-bling ainsi que le Dirty South, le crunk, le snap, principalement venus du sud des États-Unis. Selon lui, ce sont ces derniers qui ont dénaturé le rap. La production de cet album est notamment assurée par Scott Storch, Kanye West ou encore Dr. Dre. Grâce à leur travail original et au contenu du projet, celui-ci est classé numéro 1 au billboard hot 200.

Par ailleurs, au début de l’année 2008, Nas annonce le titre de son futur album « Nigger ». Par la suite, il y a eu une polémique et de nombreux distributeurs ont boycotté le projet. Cependant, le rappeur changera le nom de l’album en « Untitled ». Il s’agit d’une création où essaie d’expliquer la vraie signification du terme « Nigger ». Plus loin, il s’est servi des morceaux comme N.I.G.G.E.R, the Slave and the Master pour décrire ce qu’il considère comme le véritable problème des Afro-Américains dans la société américaine. À ce sujet, il faut préciser que l’illustration sur la pochette de l’album est fortement évocatrice. On voit le rappeur torse nu, avec son nom clairement mentionné au dos, en cicatrice causée par un fouet. En clair, cette image fait notamment référence à l’esclavage.

Nas enchaîne avec les projets collaboratifs et les couronnes avec une liste d’albums

Après avoir sorti une succession d’albums personnels, Nas consacre un temps aux projets collaboratifs. Ainsi, en 2009, il collabore avec Carlos Santana sur son album « Guitar Heaven: The Greatest Guitar Classics of All Time » pour une reprise de Back in Black. Ensuite, lors des Grammy Awards 2009, il annonce une collaboration avec fils de Bob Marley, Damian Marley, avec qui il avait déjà collaboré pour l’album « Welcome to Jamrock » avec le titre Road to Zion.   Comme promis, l’album, « Distant Relatives » est sorti le 17 mai 2010 et une partie des bénéfices réalisés est utilisée pour construire des écoles en Afrique. L’année suivante, il apparaît sur l’album «Hot Sauce Committee Part Two » de Beastie Boys. Outre ces collaborations, Nas s’est également mis en connexion avec Mobb Deep sur Dog Shit, Raekwon sur Rich and Black, Common sur Ghetto Dreams, etc.

De plus, en 2012, Nas publie son onzième album studio, « Life Is Good ». Le projet est notamment porté par des titres comme Nasty, produit par Salaam Remi. The Don, également produit par Salaam Remi, ou encore Daughters, produit par No I.D. Deux ans plus tard, le 16 avril 2014, pendant la vingtième année célébrant la sortie du premier album Illmatic, un documentaire intitulé « Nas : Time Is Illmatic » est diffusé. Ce dernier fait allusion au parcours du projet en question. En 2016, Nas produit et participe à la bande originale de la série The Get Down, diffusée sur Netflix. De même, il a participé à la bande originale de The Land. Il se met ensemble avec DJ Khaled sur la chanson Nas Album Done.

Pendant cette période de featurings incessants, les fans pensaient que Nas a mis fin à la production des albums solos, mais il surprend le game en une succession d’opus. On peut citer « Nasir » (2018), « King’s Disease » (2020) et « King’s Disease 2 » (2021). Chacune de ces créations a connu un grand succès comme les précédentes. À noter qu’il a été aussi productif en ce qui concerne les compilations. Pourtant, le rappeur de 48 ans entend toujours apporter de son bois pour le maintien du feu hip-hop américain.

Bref, Nas est une véritable légende de la communauté du rap us. En l’espace de quelques années, le rappeur a su s’imposer dans le game avec une forte influence inspirée par ses différentes créations.