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Niro

Biographie de Niro

De son vrai nom, Nourredine Bahri, Niro est un rappeur français d’origine marocaine né à Orléans le 9 juillet 1987. Première signature du label Street Lourd, sa carrière connaît un tournant lorsque Booba l’invite sur « Autopsie Vol. 4 » plus exactement le morceau « Fenwick » avant de dévoiler ses chansons « Pikassos » et « 70 kg ». Très prolixe, le rappeur garnit sa discographie de plus d’une dizaine d’albums et apparaît comme un grand nom de l’industrie du rap français. Notre magazine s’intéresse à l’histoire du natif d’Orléans, depuis sa naissance jusqu’à ce jour.

Les débuts prometteurs de Nourredine

Noureddine Bahri a grandi dans la ville de Blois, dans une famille marocaine originaire de Taza. Amoureux de la musique, il apparaît pour la première fois en 2009 sur le quatrième volume de la mixtape « Talents fâchés » avec le titre « 4 coins de la France » en feat. avec TLF, Black Kent et Leck. Il participe ensuite aux compilations « Les Yeux dans la Banlieue Vol. 2 » et « Nouvelle marque » du rappeur Ghetto Youss (aka 13or de l’Skadrille).

 

Derrière son style rocailleux, le bonhomme fait preuve d’une énergie débordante, comme affamé par l’odeur de billets frais qui semble émaner d’une industrie du disque pas encore à plat. « Ils cherchaient un talent fâché, soubhan’Allah j’suis passé par là », clame-t-il dès 2009, comme pour mettre tout de suite les choses au clair : Niro est là presque par hasard… Comme « Boucle d’Or », il a vu de la lumière dans la chaumière, et s’est approché pour voir ce qui sentait si bon. En 2010, Niro devient la première signature du label Street Lourd et participe au projet « Street Lourd II » : grâce à la chanson « T’as l’seum », sa popularité s’accroît.

 

En 2011, le chanteur apparaît en featuring sur l’album de Jeff Le Nerf « Ennemis d’État » avec le titre « Personne m’a servi d’exemple ». La carrière de Niro connaît un tournant lorsqu’il apparaît sur la mixtape « Autopsie Vol. 4 » de Booba avec le morceau « Fenwick ». Cette belle collaboration lève le voile sur un talent caché et contribue à la croissance de la popularité du natif d’Orléans. La même année sortent les morceaux « Pikassos » et « 70 kg ». En 2012, Niro participe au projet « La légende de Johnny Niuuum » de Sadek sur la chanson « Canette ». Il intervient également sur la compilation We Made It (Golden Eye Music) via le titre « Viens on s’arrange » avec Rim’K. Produit par Cannibal Smith, ce morceau est ensuite intégré au street album « Paraplégique ».

L’album « Paraplégique » ouvre la voie à une avalanche de projets

Conscient de sa montée en puissance, le natif d’Orléans décide de faire les choses en grand. Son premier album « Paraplégique » qui contient des titres tels que « Père Fourra » ou « Que du vécu » est publié le 18 juin 2012.

« Paraplégique » marque les esprits par la sincérité omniprésente du discours de Niro, qui s’étale sans aucun calcul sur une série de thèmes allant du mariage (« J’veux pas me marier et faire des gosses quand je pense à l’adultère ») à l’identité nationale (« j’me sens pas français, j’suis basané/je m’appelle Noureddine, j’serais jamais intégré, faut rester censé ») en passant par l’amitié (« quand t’es condamné on t’oublie vite, vite, vite, comme si t’avais cané ») et l’argent du rap (« Parle-nous pas de ta fortune, déclare-nous pas tes grosses thunes/On va taper ton coffre pendant qu’tu joues les mecs hardcore dans les dio-stu »).

 

Ce projet a doté son auteur d’une forte légitimité dans le rap français. Très sollicité, Niro participe ainsi à « Dirty Zoo » de Zesau avec la chanson « Les marches de la gloire » puis à la mixtape MDR : Mec De Rue 2 sur le titre « Qu’est-ce que tu peux faire ? » en compagnie de Mister You et Demon One. Après sa signature chez Universal Music, Bahri sort le 10 juin 2013 la mixtape « Rééducation » incluant notamment les titres « Faut les sous » et « Les mains sales » ainsi que la reprise du classique de Suprême NTM, « Laisse pas traîner ton fils », avec la participation de Mac Tyer.

 

Confirmant les impressions laissées par « Paraplégique », ce projet place Niro parmi les rappeurs les plus influents de la scène rap française. Il enchaînera avec l’album « Miraculé » pour clore sa trilogie. L’album entre à la 6e place du Top Albums en s’écoulant à 8 500 exemplaires (dont 3 400 en numérique) lors de sa première semaine d’exploitation. « Ma trilogie méritait de faire minimum Platine », dit-il dans Balavoine… À la suite de ce projet, Niro entreprend une tournée en France durant laquelle il se produit sur la scène du Bataclan à Paris, le 28 novembre 2014.

 

Le 10 octobre 2015, le rappeur dévoile son quatrième projet. Intitulé « Si je me souviens », celui-ci connaît le succès dans les bacs avec pas moins de 11 000 ventes la première semaine. Inarrêtable, ce féru de la scène sort un 5ème projet, « Or Game », le 27 mai 2016, uniquement en digital. Au mois d’octobre 2016, le rappeur annonce sur les réseaux sociaux l’arrivée d’un nouveau projet : « Les Autres », son 6ème projet, qui sort le 9 décembre de la même année, et se voit certifié disque d’or début mars 2017. Une succession de projets qui aura ravi le public du natif d’Orléans.

Une carrière honorable

S’il n’a pas rencontré un gros succès commercial dès ses débuts, Niro s’est très vite imposé comme l’une des valeurs sûres de la scène rap française. Validé par tous les amateurs pour l’authenticité de son rap, respecté par ses confrères pour son talent, l’artiste ne s’est jamais endormi sur ses lauriers. Ce n’est pas son parcours atypique qui dira le contraire. Le 7 juillet 2017, l’interprète du « sublime Du Temps et des lov » récidive avec son septième album intitulé « OX7 ». Très bien accueilli par le public, ce projet… en cachait un autre. Seulement deux semaines après sa sortie, Niro balance son huitième projet, « M8RE ». Résultat, le public se retrouve avec un double-album « OX7M8RE » (oxymore), sans que personne ne l’ait vu venir.

 

Sans bénéficier d’une grande exposition médiatique et sans faire la promo de ses projets, le natif d’Orléans a marqué une génération d’auditeurs. Aujourd’hui encore, il continue de régaler. Pourtant, rien n’a été simple pour celui qu’on appelle aussi N.I.R. Après avoir obtenu deux disques de platines pour les albums « Les Autres » et « Or Game » et un disque d’or pour « OX7 », Niro est finalement récompensé pour son projet « Stupéfiant ».

 

Cet album de 23 titres avait vu le jour le 22 novembre 2019 suite à une promotion propre au rappeur de Blois. En effet, Niro avait sorti à intervalle régulier quatre chapitres, complétant à chaque fois les anciens jusqu’à l’aboutissement d’un album entier. Une promotion propre à lui, car le rappeur réitère avec une position différente cette fois-ci. Le rappeur français a reçu pour la quatrième fois de sa carrière un disque d’or, cette fois-ci pour son projet « Stupéfiant ».

Niro milite pour l’IA dans la musique

Niro veut aujourd’hui révolutionner le rap et la musique en général en misant sur l’intelligence artificielle (IA). En collaboration avec Sony Music France, Niro veut saisir les possibilités offertes par l’ère du numérique pour réinventer la création musicale. Source de fantasmes pendant de nombreuses années, l’intelligence artificielle est aujourd’hui bien réelle. Elle a déjà donné la parole aux smartphones, conduit sans pilote et battu les plus grands champions d’échecs. Utilisée aussi pour lutter contre le coronavirus (Covid-19) en facilitant l’analyse d’images ou de données scientifiques, l’IA s’apprête désormais à « aider les artistes à développer des facettes de leur musique auxquelles ils n’auraient peut-être jamais pensé », nous explique le patron de Ambition Music.

 

« On développe quelque chose de fort », dit-il. Si pour l’heure, le mystère entoure toujours le travail de Niro avec Sony, l’auteur de l’excellent banger « Feu de Joie » a accepté d’éclaircir un tant soit peu le projet. L’intelligence artificielle, « c’est fait pour faciliter le travail de composition, mix ou master », précise l’artiste qui semble toujours en avance sur son temps. « C’est comme si tu disposes de 10 000 ingénieurs du son, 10 000 bassistes, des millions de guitaristes, etc. », rajoute le très prolifique rappeur.

Pour son anniversaire, Niro offre un cadeau avec la sortie d’un nouvel album : « Sale môme »

Cela faisait quelques mois que le public n’avait pas eu de nouvelles de Niro. Et le rappeur de Blois a fait son retour pour ses 33 ans un album-surprise du nom de Sale môme. Composé du nombre conséquent de 20 titres, l’opus sorti en juillet 2020 comprend deux featurings avec son compère Nino B et un avec Gims sur « Paye ». Si on y retrouve le Niro que l’on connaît en mode rap de rue, beaucoup de morceaux sont dans des vagues mélodieuses. Le patron d’ambition music se permet même quelques introspections comme dans « Contre vents et marées ».

 

Étant considéré comme l’un des plus sous-côtés de l’hexagone, Niro a pourtant réussi à se créer une fanbase très engagée. La sortie de « Sale Môme » lui a notamment permis de se hisser à la première place des tendances Twitter. S’il ne fait pas les plus grosses ventes d’albums du rap, ses projets attirent toujours au moins le succès d’estime. Lui qui a su tout au long de sa carrière évoluer tout en restant fidèle à lui-même.

Vers un retrait définitif de la scène musicale?

Sur « Sale môme », Niro a également fait de révélations troublantes sur le dernier morceau de ce projet qui s’intitule « à jamais », le rappeur a déclaré :” L’un des meilleurs titres de ma carrière, pour finir cette belle histoire ». Des propos qui laisseraient penser que c’est peut-être le dernier morceau en carrière de Niro, ses fans eux ne souhaitent pas du tout voir leur rappeur préféré arrêter le rap.

 

Quelques dizaines de minutes plus tard, le rappeur figurait déjà en top-tweets, avec de nombreux messages de soutien. Pour autant, la « belle histoire » évoquée pourrait également être celle de « Sale môme », un projet décliné sous plusieurs formes qui aura rythmé l’actualité du rappeur pendant plus d’un an. Depuis, le rappeur n’a pas infirmé ou confirmé ces hypothèses et attend certainement de donner des réponses en musique.

Ni de l’ancienne, Ni de la nouvelle génération

Niro est l’un des seuls rappeurs de la génération trap à avoir conservé une méthode d’écriture efficace, héritée d’un long passif d’auditeur. Il est en quelque sorte la jonction entre une ancienne école encore enfermée dans des schémas obsolètes, misant tout sur l’écriture au détriment du travail rythmique, et une nouvelle école qui joue énormément sur les ambiances, mais délaisse fâcheusement l’aspect lyrical. Niro se place donc comme l’un des seuls à savoir allier fond et forme, à savoir à la fois kicker et aborder des thèmes concrets, le tout en conservant des réflexes d’écriture et de technique (il suffit de jeter une oreille au titre Balavoine pour s’en rendre compte) et en s’adaptant à des sonorités actuelles.

 

S’il fallait faire la liste complète des rappeurs français ayant collaboré avec Niro au moins une fois dans leur vie, elle serait longue : Lino, Kaaris, Mac Tyer, Canardo, Sofiane, Juicy P, Zekwe, Alkpote, Nakk, Zesau, Dosseh, Mister You, Lacrim, Rim’k, Booba, Rohf, Ninho … En fait, il est très compliqué de trouver un rappeur qui ne soit jamais apparu en featuring avec lui.

 

Une situation qui prouve que Niro est apprécié par des rappeurs de toutes les générations et de tous les styles. Derrière les éventuels a priori autour du personnage, volontairement crapuleux et vulgaire, le blésois est un rappeur bien plus éclectique qu’il n’y paraît.

Niro n’a plus rien à prouver

« Avant d’sortir un CD, j’ai déjà plus rien à prouver », disait Niro en 2012… « J’ai besoin d’aller vite, casser les portes de la réussite, mais avant il faut que j’fasse mes preuves », dit-il en 2015. La carrière de Niro, à l’instar de son discours, est une succession de contradictions. Rappeur n’ayant plus rien à prouver, mais devant faire ses preuves, rappeur n’aimant pas se mélanger, mais enchaînant les featurings, ou encore trappeur doué avec sa plume…

 

Dans le grand dictionnaire du rap français, s’il fallait définir Niro, il suffirait d’un simple renvoi à la définition d’oxymore. (Une figure de style qui vise à rapprocher deux termes que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire.) Difficile d’imaginer à quoi ressemblera la suite de sa carrière. « Le ciel est ma limite », dit l’un de ses singles…

 

Ce n’est pas une prétention s’il s’est auto proclamé « Meilleur de sa génération », tant l’immensité de sa carrière le prouve à suffisance. Très peu d’artistes ont su maintenir le cap à travers différentes générations, Niro l’a fait. En espérant que ce féru de la scène continue de nous égayer à travers ses belles mélodies, veuillez nous préciser en commentaire l’un de ses morceaux qui vous ont le plus marqué.