Summer Walker

Biographie de Summer Walker

De son vrai nom, Summer Merjani Walker, Summer Walker est une chanteuse née le 11 avril 1996 à Atlanta d’un père britannique et d’une mère américaine. Durant son enfance, ses parents divorcent et de 2016 à 2018, elle travaille comme femme de ménage et est strip-teaseuse à Atlanta. Elle apprend à jouer de la guitare de manière autodidacte en regardant des tutoriels sur YouTube. Malgré son enfance et début de jeunesses aussi difficiles, cette chevalière du micro s’est merveilleusement illustrée dans le livre d’or des figures emblématiques de l’industrie musicale américaine. En seulement trois ans, elle est passée de chanteuse underground à artiste internationale, une véritable icône hors-norme du RnB. Avec sa musique décomplexée et cathartique, elle donne un nouveau souffle à ce genre musical dans la catégorie des femmes. Dans cet article, notre mag vous propose de jeter un œil sur le parcours atypique de cette férue du RnB contemporain.

Un début de parcours qui a détonné

Summer Walker fait partie de ces artistes qui livrent très peu d’informations sur leur vie personnelle. De nature introvertie, elle se rend moins disponible pour les interviews. Ainsi, le moins qu’on puisse dire de son enfance et son début de jeunesse est qu’elle est née le 11 avril 1996. Suite au divorce survenu entre ses parents, elle va se lancer dans les batailles de la vie afin de subvenir à ses besoins quotidiens. Dans ce registre, Summer offre des services de femmes de ménage la journée et devient stripteaseuse la nuit dans sa ville natale.

Summer révèle son talent de chanteuse en secret

En dehors de son travail de fame de ménage et de stripteaseuse, il importe de rappeler que Summer Walker pratiquait également de la musique, mais en secret. En effet, sur la chaîne You Tube qui porte le nom « Punani96Tsunami », des vidéos datées d’il y a quelques années montrent une jeune femme s’initier à la musique. Celle-ci se met en scène dans le modeste décor de sa chambre qui se fait remarquer par un synthétiseur et un mur vert anis en arrière-plan. Sur l’un des visuels, le micro trône sur un pied de fortune, bricolé avec un vase, un livre et un verre en plastique. Il s’agissait bien évidemment de Summer Walker qui y interprète « It’s Getting Late ». Pour l’information, ce son est une cover remixée du duo Floetry, un talent qui s’est merveilleusement distingué au début des années 2000 par sa musique offrant la douceur de sa voix et son élan poétique.

Avec ces premières démonstrations artistiques, Summer Walker fait découvrir à son petit public d’antan son groove r’n’b.  Cependant, malgré l’étendue de son talent musical, elle est restée moins connue du public, car elle faisait sa musique en secret. À ce sujet, personne de ses proches à l’époque ne savait qu’elle est une passionnée inconditionnelle de la musique RnB. Elle confiera plus tard qu’« aucun de ses camarades de classe ne savait pas que je faisais de la musique ». Sans nul doute, Summer Merjani Walker, comme on l’appelle à l’état civil entend peaufiner son talent avant de lever le voile sur sa douce voix. Ainsi, accompagnée de sa guitare qu’elle apprend à jouer en autodidacte grâce à un certain nombre de tutoriels YouTube, elle polit son grain sirupeux, prend du galon et s’affirme au fur et à mesure que ses vidéos évoluent en nombre de vues et d’audience.

Par ailleurs, il importe de notifier que Summer Walker affirme être inspirée par Erykah Badu, Amy Winehouse et Marvin Gaye. Sans nul doute, ce sont ces figures qui l’ont motivée à mettre à l’épreuve ses talents de chanteuse de la même manière que beaucoup d’aspirants artistes de sa génération : en se filmant et en diffusant sur YouTube, puis Vine, ses reprises de chansons de Drake, Frank Ocean, Aaliyah, sur les versions instrumentales ou une guitare entre les mains. À mesure des vidéos, la jeune femme un peu nerd s’affirme vocalement, mais aussi physiquement, se présentant tour à tour casual ou sexy. Parallèlement, elle n’a pas abandonné ses activités de femme de ménage et de striteaseuse. À cette époque, elle a même un compte Instagram professionnel, @summersoclean, où elle présente le résultat de ses heures de labeur.

Sa trajectoire atypique séduit le label Love Renaissance

Au moment où Summer Walker faisait ses débuts de musique sur les réseaux sociaux et des plateformes spécialisées. Pendant ce temps, un label commence à marquer sa différence au milieu des années 2000 dans la scène musicale d’Atlanta. Il s’agissait de LoveRenaissance, plus connu sous le sigle LVRN. Pour rappel, cette boîte est créée en 2012 par des étudiants de la Georgia State University. LVRN est un label ainsi qu’une agence créative et de management. Leur première réussite est le lancement en 2013 du jeune artiste, Raury, puis la signature en 2016 de 6lack, ancien rappeur de la scène underground d’Atlanta se muant en chanteur sensible, et également DRAM, rappeur-chanteur exubérant.

Pendant que le label poursuit son petit bout de chemin, une certaine Summer Walker rejoint l’équipe pour travailler sur la conception des bureaux et des studios. Par la suite, celle-ci en deviendra la gérante. En effet, un jour, cette Summer Walker qui est une parfaite homonyme de la chanteuse tape son nom sur Google pour voir quels résultats apparaissent à son sujet. C’est de là qu’elle tombe sur les vidéos de son homo qui fait partie des actuelles figures emblématiques du RnB. La gérante a proposé les contenus à ses partenaires de LVRN et ceux-ci sont séduits par la trajectoire atypique de la chanteuse et également par son talent. Ainsi, ils lui proposent de la rencontrer, et la signent immédiatement sur leur label à ses 19 ans. A l’époque, le label compte dans ses rangs 6LACK, et trouve en Summer Walker son pendant féminin.

« Elle est arrivée avec des tatouages sur le visage, une guitare à la main et son histoire de strip-teaseuse la nuit et femme de ménage le jour. » Se souvient Sean Famoso McNichol, co-fondateur de LVRN. Les autres collaborateurs ne tarissent pas d’expressions justes pour donner leurs impressions sur la star de 25 ans : « Walker est le genre de personne qui t’énerve par le talent qu’elle a, alors qu’elle s’en fout », dira d’elle l’un des responsables de LVRN, Justice Baiden, début 2019. Dans une vidéo pour Apple Music, il ajoutera : « Quand j’ai commencé à la suivre sur Instagram, elle postait des vidéos d’elle dans un strip club, avec juste à côté une autre vidéo d’elle jouant de la guitare. C’est littéralement deux différentes personnes qui existent en même temps ».

Le dernier post de son ancien compte professionnel sur Instagram : un journal intime

Sur son ancien compte professionnel Instagram, le dernier post de Summer Walker date de mai 2018, soit un mois après la sortie de son premier morceau officiel chez LVRN, Session 32. La chanson sonne comme une ébauche, à l’instar des vidéos qu’elle postait sur Vine et YouTube les années précédentes. La musique était encore une création à travailler sans trop polir. En effet, la chanteuse étant accompagnée d’une guitare, dans une pièce à l’acoustique sommaire, elle imprime sur sa musique toute sa personnalité en germes. À ce sujet, on peut notamment évoquer sa voix angélique, son écriture jouant sur des émotions sans artifices. « J’ai jeté tes lettres d’amour pensant que ça me ferait du bien. Je t’ai viré de mon lit, mais je n’arrive pas à te sortir de ma tête », chante-t-elle tristement.

Dans une interview exclusive accordée à Beats 1 en début 2019, elle décrit ainsi son rapport à son art : « Ma musique est un journal intime : une fois que j’ai sorti mes émotions, je les laisse dehors, je ne veux pas y retourner ». Mieux, elle précise dans une interview avec Apple ce qui rend ses morceaux si émouvants : « Dès qu’un truc me tracasse, je garde ça en moi, parce que je parle à peu de personnes. C’est pour ça que mes chansons sont si émouvantes. Je n’ai jamais été le genre à écrire dans un journal : les sessions Pro Tools sont les pages de mon carnet intime. »

Summer Walker se lance dans ses premiers projets de musique

Même si l’on reconnaît à Summer un talent inouï, c’est avec son premier projet officiel qu’elle entre avec brio dans le monde du r’n’b. il s’agit de la mixtape « Last Day of Summer » (« le dernier jour de l’été ») sorti en octobre 2018. À titre informatif, c’est une création qui prend la forme d’un recueil d’élégies intimes. Le morceau inaugural, BP est d’ailleurs celui qui la définit le plus : « Il donne une assez bonne idée de moi et de ce que je ressens en général », résume la chanteuse de 26 ans. Dans cette ébauche, Summer Walker pose sa voix sur une musique lascive, découpée grâce à l’ingéniosité du producteur Arsenio Archer. Sur huit des douze pistes qui composent le projet, il donne à ses instrumentaux une substance sensuelle, douce et émoussée. Un type de r’n’b qui a le vent en poupe grâce à l’essaim d’artistes provenant de la scène Canadienne. Parmi ceux-ci, on peut citer Drake, The Weeknd, PartyNextDoor, le binôme dvsn ou encore Bryson Tiller.

Par ailleurs, le morceau Girls Need Love envoûte Drake lorsqu’il découvre fortuitement le clip dans une salle de bowling. Cela est notamment dû au fait que la chanteuse y exprime, assume ses désirs et se décomplexe, comme le fait Drizzy dans la plupart de ses chansons. Lover boy aime le titre, mais veut le sublimer de sa voix. Ainsi, il contacte Summer Walker sur Instagram, greffe un couplet au morceau et enregistre le remix. « Nous l’avons fait par DM », confiera plus tard Summer Walker. Toutefois, il faut préciser que même avec Drake, le processus créatif reste inchangé : « J’apprécie ma solitude et je n’aime pas être entourée quand je fais ma musique. » Soutenue par le « Lover Boy », elle est en quelques mois propulsée sur le devant de la scène internationale, un an après ses débuts officiels dans la musique.

Over it : le premier album studio de Summer fait une entrée fracassante dans le game

Après une série de collaborations, Summer Walker se lance dans son premier album studio et connaît des débuts plus que prometteurs. Avec le projet baptisé « Over it », la chanteuse brûle les charts sur des records retentissants. Cela est notamment dû à un certain nombre de titres à succès parmi lesquels on peut citer Playing Games et Come Tru. En effet, le premier extrait Playing Games, le morceau issu de sa collaboration avec Bryson Tiller, qui sample Say My Name du collectif Destiny’s Child, s’est transformé en petit tube. Le fait est qu’il s’est classé 16e du Billboard Hot 100 et 25e au Royaume-Uni. Dans la chanson Come Thru, elle associe Usher qui prête sa voix pour une version actualisée de You Make Me Wanna.

En ce qui concerne les classements de l’opus, il est directement monté à la 2e place du Billboard 200 aux États-Unis (derrière SuperM) avec 134 000 équivalents ventes, et un record en streaming à la clé. Wowwww.. Over It is the biggest debut album from a female r&b artist in over 10 years and had the biggest streaming week for a female r&b artist ever 🖤🖤 thank y’all so much for the love & support.” (Wowwww. « Over It » est le meilleur démarrage pour un premier album d’une artiste R & B en 10 ans et détient la plus grosse semaine en streaming pour une artiste R & B de l’histoire) », a-t-elle twitté le 13 octobre 2019, remerciant au passage ses fans pour leur amour et leur soutien. À titre informatif, le dernier album R & B porté par une chanteuse qui a fait mieux niveau ventes est « Lemonade » de Beyoncé en mai 2016. En streaming, l’album « Over It » a comptabilisé 154,7 millions de streams audio, surclassant ainsi Beyoncé avec « Lemonade » (115,2 millions). Outre ces mérites, « Over It » est certifié disque de platine aux USA — plus de 1 million de ventes —, il a remporté le prix de Meilleur album aux Soul Train Music Awards 2020.

Par ailleurs, si ce projet de 18 titres a pu faire sensation dans l’industrie musicale, cela est également dû à l’apport consistant de London on da Track (son ex-mari avec qui elle a eu un enfant), un producteur talentueux reconnu pour la qualité et l’innovation dans les arrangements. C’est d’ailleurs lui qui a produit la quasi-totalité de l’opus. À noter qu’on y retrouve d’autres talents parmi lesquels on peut citer Jhéné Aiko, Party Next et 6lacks.

2021 : l’année marquée par une véritable consécration pour la chanteuse

En 2021, Summer Walker sort son deuxième album qui reçoit un gros crédit d’honneur du public et des professionnels de l’univers musical américain. En clair, cet opus intitulé « Still over it » rencontre un succès phénoménal outre-Atlantique. À noter qu’il s’agit d’un exploit qui tient autant à la qualité des titres et également au contexte de création de l’album en général.

En matière de prouesses, « Still Over It » est le premier disque d’une chanteuse de R & B à être en tête des ventes d’albums depuis A Seat At The Table de Solange Knowles, la sœur de Beyonce (en 2016). Ce projet est aussi l’album R & B qui réalise les meilleures ventes en 1re semaine depuis l’album Lemonade de la Queen B, sorti aussi il y a cinq ans. Toujours dans ce registre, Summer Walker devient la seule chanteuse avec Taylor Swift à avoir fait entrer dix-huit morceaux dans le classement Billboard Hot 100. Par-dessus tout, Still Over It » se trouve sur la liste du Top 10 des albums RnB de l’année 2021. C’est simplement un véritable exploit réalisé par Summer qui a pourtant lancé timidement lance sa carrière il y a seulement 4 ans.

Still Over It, un album sorti dans un context particulier

Dans son deuxième album intitulé « Still Over it », la chanteuse originaire d’Atlanta parle de son ancienne relation tumultueuse avec London on da Track, le célèbre producteur qui avait travaillé sur son premier opus Over It. Pour l’information, les deux entretenaient une relation qui aurait touché à sa fin d’après certaines stories de chanteuse de 25 ans. À ce sujet, elle avait posté sur son Instagram l’information qui suit : « Officiellement célibataire lol. Finalement, il faut bien que tu donnes un peu de mal pour toi-même. C’est le strict minimum pour moi. »

En effet, il importe de signaler que l’idylle a pris fin alors que Summer était tombée enceinte de son premier enfant et quatrième pour le producteur de 29 ans. Elle en fait cas d’ailleurs dans le titre « 4th Baby Mama » (« 4e mère de tes enfants »). Morceau choisi : « Je sais que tu t’en fous parce que t’es jamais là. Comment t’as pu me laisser seule pendant toute ma grossesse ?” . En dehors de ces phases, elle profite pour amener son public au cœur de sa charge émotionnelle après la déception avec Londres. De l’émotion pure, c’est d’ailleurs ce qui fait le secret de Summer à travers ses différentes chansons. Sur son deuxième album, le single No Love apparaît comme étant une parfaite illustration de cette réalité. C’est une chanson qu’elle a enregistrée avec SZA.

Par ailleurs, Summer étant très discrète concernant sa musique dans les médias, elle n’a jamais livré d’autres détails précis sur la création de « Still Over It ». Tout au plus a-t-elle raconté au site American Songwriter que sa vie est sa principale source d’inspiration. « La musique est thérapeutique pour moi. L’écriture est ma façon de canaliser mes émotions. C’est mon refuge pour réfléchir. Je m’exprime comme ça vient, en disant vraiment ce que j’ai sur le cœur et dans la tête. J’aborde mon art à travers l’émotion pure », a-t-elle confié. C’est sans doute une sincérité qui lui réussit plutôt bien, car cela lui a permis de voir ce deuxième album parmi ceux qui s’illustrent dans le top 10 dans la catégorie RnB en 2021.

Bref, quoi qu’il en soit, c’est un gros succès que la chanteuse de 25 ans vient d’enregistrer. Notre mag lui souhaite plein d’énergie pour la suite de sa carrière. Pour finir, l’une de ses chansons vous a beaucoup émerveillé, n’hésitez pas à nous la signaler en commentaires.