CLASSIQUE RAP US
Le rendez-vous du week-end ne vous trahit jamais et si vous attendez le son de la journée, le fameux classique, vous êtes à la bonne place ! On va parler ricain, on va cruise dans New-York City, bref, le classique Retour vers le classique tel que vous le connaissez et l’apprécier ! Et pour se faire, nous allons nous tourner vers des artistes dont nous n’avions pas encore évoqués le travail dans le game. Deux d’entre eux tout du moins puisque c’est à un triple featuring auquel nous avons affaire: je veux parler de Mos Def, Pharoahe Monch & Nate Dogg avec le son “Oh No”.
Ayant fait ses armes dans le milieu du hip-hop underground, le talent de Mos Def a tout de même su lui attirer une certaine reconnaissance du public. Un statut “intermédiaire” disons (entre l’indépendant quasi inconnu et la superstar) qu’il partage également avec Pharoahe Monch, bien connu pour sa qualité lyricale et ses arrangements de rimes en jouant sur les syllabes. Vient enfin le plus connu, le regretté Nate Dogg, crooner de la West Coast, assurément le plus connu des trois et que nous avions déjà croisé dans un précédent Retour vers le classique. La connexion East Coast/West Coast apporte tout son cachet au morceau, et fonctionne véritablement. Une star connue et reconnue par tous, et deux étoiles montantes qui viennent participer à l’ensemble pour un featuring plein de talent !
Et de toutes façons les MC’s sont bien décidés à signer le son de leur nom, et ce dès le refrain (“Ask them originals cause they know/Mos Def, Nate Dogg, and Pharoahe”). Une idée qui est d’avantage revendiqué par Mos Def qui entame son couplet en martelant (“Say my name, say my name”) et qui en profite également pour sous-entendre habilement son appartenance au milieu indépendant (“I independently lay it down”). Une certaine arrogance canalise son texte (“When y’all was askin permission I just stepped up and took it”) qui permet d’asseoir son assurance, couplé à des phases dignes d’un egotrip bien senti (“Just a warnin, as usual some cats wont heed it”) parfois mêmes assez violentes (“But when they face hit the cement, they nod in agreement”). Nate Dogg quand à lui en profite pour célébrer l’alliance des deux côtes pour le son (“From Long Beach to Brooklyn they know/We rock from the East to West coast”). Une sorte d’hommage partagé que l’on retrouve dans le couplet de Pharoahe Monch qui, bien qu’originaire du Queens, place sa référence à L.A (“Than motorcade police parades through East L.A”). Ce n’est plus l’opposition d’une partie du pays à l’autre, c’est l’affirmation du règne sur l’ensemble (“Pharoahe and Mos is verbal osmosis/Coast to coast, we boast to be the most explosive here”) avec là encore sa dose d’egotrip qui reste inlassablement la marque de fabrique (“Pharoahe’s flows blows shows like afros”).
Des couplets maitrisés, des références participant à l’harmonie de New-York et Los Angeles, illustré par la présence d’un rappeur californien qui comme à son habitude sait réaliser d’excellents refrains. Un chorus qui, entre deux couplets new-yorkais, fait office de pont entre la côte Est et la côte Ouest. Parfois, on peut enterrer la hache de guerre et tirer du très bon de la trêve ! Oh no, it’s a classic shit…