CLASSIQUE RAP US
Nous sommes dimanche, et comme chaque dimanche, vous pouvez retrouver un Retour vers le classique quelque peu particulier puisque, au lieu de se focaliser sur un unique son précis, la rubrique vous propose cette fois-ci un album complet. De quoi enrichir considérablement votre bibliothèque musicale avec plus d’un titre à ajouter. Quand on parle de classiques, on parle de sons, mais également d’albums. Ces pièces maîtresses dans la discographie d’un artiste sont la raison de son succès. Et si jamais un MC à déjà suffisamment prouver en solo, il nourrit bien souvent l’envie d’élargir ses horizons musicaux. Et si ce n’est pas en changeant radicalement de style (car combien d’amateurs ne supportent pas ce genre d’évolution ?), cela peut être en allant vers ceux qui maîtrisent cet autre genre. Parfois pour un seul extrait, apte à faire écho à un public plus vaste, et parfois pour un album au complet, quand l’alchimie fonctionne entre les deux.
C’est le cas de notre sujet du jour, avec l’album “Distant Relatives” de Nas et Damian Marley. Un album collaboratif donc, vous l’aurez bien compris, sorti en 2010. Un album dit “de charité”, des mots mêmes de Damian, puisque le projet est sensé pouvoir construire des écoles en Afrique (notamment au Congo). D’ailleurs, originellement, on ne devait avoir à faire qu’à un EP de quelques titres et uniquement distribué sur le continent noir. Un mélange de rap et de reggae de la part des deux artistes qui n’ont plus rien à prouver dans ces genres là, ça ne pouvait évidemment pas être passé sous silence ! Ce qui explique au final le rayonnement mondial du projet. Enregistré entre Los Angeles et Miami, et majoritairement par Damian Marley et son frère Stephen (qui apparaît également en featuring sur les titres “Leaders” et “In His Own Words”), l’album convie également K’Naan (“Tribes At War”; “Africa Must Wake Up”), Joss Stone (qui apparaît en compagnie de Lil Wayne sur le titre “My Genération”). On notera également le featuring posthume avec le chanteur jamaïcain Dennis Brown (décédé en 1999) sur le morceau “Land of Promise”.
Avant ce projet d’album commun, Nas et Damian Marley avaient déjà pu coupler leurs talents sur le titre “Road To Zion” qui laissait entrevoir un excellent esprit de collaboration entre les deux. Cette fois-ci, l’album a pour but d’étendre le message qu’ils pouvaient vouloir diffuser. En 2008, Nas sortait l’album “Nigger” et son message de défense du peuple noir peut cette fois-ci s’ouvrir au monde, soutenu par Damian qui s’oriente dans la même direction. Une idée qui se développe d’ailleurs dans le discours du rappeur à la fin du titre “Africa Must Wake Up”. Au passage, on notera que la sortie de l’album coïncidait avec la Coupe du Monde de football se déroulant en Afrique du Sud, et l’on retrouve le titre “Strong Will Continue” sur la bande sonore du jeu vidéo dédié. Héros de demain, religion, référence à l’Afrique et son histoire… Un album complet, qui nous emporte dans multiples direction, sans cesse en conservant son message de paix et d’espoir du début à la fin de la tracklist.
Une forte dimension culturelle émaille l’album, soutenu par un véritable message d’espoir pour toute notre espèce. Une oeuvre humaniste pourrait on dire sans se fourvoyer, pour un album qui s’apparente à une volonté véritablement humanitaire. Loin des histoires de contrats et autres maisons de disque, “Distant Relatives” est surtout et avant tout le projet d’une entente, le CD de la cohésion artistique, tant humaine que musicale. C’est avec la véritable passion que se font les classiques, alors ne cherchez plus concernant “Distance Relatives”…