Retour vers le classique: “Fight The Power” de Public Enemy

CLASSIQUE RAP US

On achève la semaine avec le Retour vers le classique, toujours présent pour vous et votre playlist ! Des classiques à n’en plus finir, des anecdotes de création, des informations sur vos artistes et groupes préférés, des analyses de texte et des punchlines à foison, oui c’est bel et bien dans cette rubrique que vous pourrez découvrir tout ça ! Entre rap français et US, stars de New-York et de LA pour la plupart, la tracklist du Retour vers le classique retrace les sons marquants des côtes Est et Ouest, afin de redessiner leurs histoires. Les plus anciens se font toujours un plaisir de retrouver les vieux sons de leurs jeunesses, et les néophytes ont trouvé le lieu idéal pour parfaire leur culture musicale et découvrir les piliers qui ont fondé le rap tel qu’ils le connaissent aujourd’hui. Sans plus tarder, passons donc au sujet du précédent article et une fois de plus, nous allons faire la part belle aux grands groupes du rap américain. SI nous avons récemment vu Cypress Hill et le classique “Lowrider”, d’autres formations méritent toute notre attention comme nous allons le voir. A commencer par un nom qui fera très certainement écho à beaucoup d’entre vous, et peut-être même à certains qui ne se situe pas dans le monde du hip-hop. Je veux parler de Public Enemy avec leur chanson “Fight The Power”.

Non effectivement je ne vous surprendrais toujours pas puisque à nouveau, les origines de Public Enemy sont à New-York, plus précisément dans le quartier de Long Island. Une formation très précoce dans le rap, puisque c’est en 1982 que ses membres (Chuck D, Flavor Flav, DJ Lord, The S1W, Khari Wynn et Professor Griff) s’associent. Fortement engagé dès leurs tout premiers sons, les rappeurs se distinguent de par leur rap profondément conscient, dénonçant les problèmes et conditions de la communauté afro-américaine et n’hésitant pas à mêler rap et message politique. Fort de quatre premiers albums certifiés disque de platine, Public Enemy aura su marquer son temps et son public, à tel point que le 11 septembre 2012 ils seront intronisés dans le prestigieux Rock N Roll Hall of Fame, suivant ainsi la destiné d’autres prestigieux groupes: Grandmaster Flash & The Furious Five, Run DMC, les Beastie Boys. Et si l’on doit s’attarder sur un seul album pour parler du groupe, ce serait sans conteste “Fear of a Black Planet”.  Sorti en 1990, il est encore aujourd’hui considéré comme le meilleur projet du groupe. Porté par plusieurs titres de renoms, il se distingue principalement avec le titre “Fight The Power”, désigné comme l’un des sons les plus influents du rap game.

A l’origine, le morceau fut écrit par Chuck D (alors en tournée européenne avec Run DMC) pour le film de 1989 “Do The Right Thing” de Spike Lee. Un long métrage qui ambitionne les mêmes thèmes abordés que Public Enemy puisqu’il traite des tensions au sein de la Grosse Pomme. Evidemment, le groupe se montrait tout désigner pour offrir l’hymne correspondant au film. Aussi, la collaboration s’effectue rapidement, Spike Lee se chargeant même du tournage du clip du titre, réalisé dans le quartier déjà lieu de tournage du film dans un soucis de cohérence évident. Il s’agit d’un son aux multiples influences puisque rien que dans les 10 premières secondes d’intro, on dénombre pas moins de 17 samples ! Mais plus que son élaboration musicale et sa cohérence sonore, si vous connaissez le son, c’est probablement aussi lié à la polémique qui l’a entouré. Chuck D et Flavor Flav n’hésitant pas à qualifier Elvis Presley et John Wayne de racistes:

“Elvis was a hero to must/But he never shit to me you see/Straight up racist that sucker was/simple and plain/motherfuck him and john wayne”

Quelques années plus tard, revenant sur ces quelques paroles afin de s’expliquer, le groupe assure qu’ils visaient d’avantage ce que les deux artistes représentaient plutôt que leur personnalité propre. Par ailleurs, justifiant leurs positions politiques mais surtout leurs engagements, les MC’s s’en prennent également au “Don’t Worry Be Happy” de Bobby Mc Ferrin. Selon eux, si l’on choisit d’être heureux et ainsi ne nous inquiétons de rien, à quoi bon entrer en lutte ? C’est ainsi le thème principal du son, qu’on retrouve dans le titre et refrain (“Fight the power/We’ve got to fight the powers that be”), une volonté d’obtenir son but par la force des choses (“What we need is awareness, we can’t get careless” ou encore “Make everybody see, in order to fight the powers that be”).

Au final “Fight The Power” se positionne en toute logique comme le classique par excellence de Public Enemy, puisqu’il représente toute la vision et la portée politique du groupe, intrinsèquement lié à leur musique. Et on ne peut que saluer la force influer à leur musique et le message vrai et véritable qui l’anime. Du rap conscient, le vrai de vrai. Fight The Classic

 

image cover OST Public Enemy Fight The Power

Rabeat
Rabeat

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