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[Classique] Quand Lunatic et Ärsenik se faisaient un “Sang d’encre” !

La fin du millénaire fût un véritable vignoble de classiques pour le rap français et abrita de nombreux textes puissants que le temps n’a fait que décanter, sans en altérer l’essence.

C’est Jean-Pierre Seck ,alors animateur de Génération FM, qui se fît l’instigateur de la compile “Sang d’encre” sur laquelle on trouve le morceau éponyme que nous vous présentons aujourd’hui.

Alors pourquoi n’en extraire qu’un track alors que le disque est une pépite en lui-même ? Et bien parce que le classique du jour méritait au moins un article entier à notre sens … Zoom sur une lourdeur made in 99.

Le beat punit

Avant même d’écouter le morceau, on savait déjà que la connexion des deux tandems ne pouvait qu’être monstrueuse, et  lyricalement ça n’a pas loupé, ni du reste d’ailleurs.

“Un rap sans couilles c’est comme un assassin sans cible/ sensible”

-Lino-

Cette line reste à notre sens comme la plus mythique du son malgré la quantité affolante de bons mots qui s’y logent, elle s’inscrit dans la continuité de l’engagement porté par Ärsenik, dans la lignée du célèbre “Qui prétend faire du rap sans prendre position” … Et oui au 6ème Chaudron on ne travestit pas son message.

Ali aussi lâchait un pavé dans la mare avec un texte aussi technique que sensé, en véritable ermite du rap français il évoquait déjà avec un recul rare la tragédie humaine qui se joue dans les quartiers pauvres.

“Nombreux se laissent acheter, de la marque de la bête sont cachetés
Hantés par le manque de cash qu’on exorcise en en faisant rentrer salement”

-Ali-

Sang d’encre” reste donc un classique pour toute une génération, et même pour la suivante; dans quelques années peut être de telles plumes seront aussi étudiés dans nos écoles françaises, bien que le message soit un peu trop séditieux pour l’Éducation nationale … Quoi qu’il en soit on vous sert aujourd’hui un gros son pour casser vos nuques … Gaffe au torticolis et bonne écoute !